GP d’Italie 1995 | Le double exploit de David Coulthard


David Coulthard FFL

Grand Prix d’Italie Monza. Encore Monza, toujours Monza. Ce nom qui reste dorénavant collé à la victoire honteuse de Pierre Gasly. Mais, à la FFL, un autre exploit surgit dans nos mémoires quand on parle du circuit italien. Un exploit qui, dans nos bases de données, n’a été réalisé qu’une seule fois. Réussir à abandonner 2 fois dans une seule course. L’auteur de cette performance ? David Coulthard, l’écossais. Et si la performance fut exceptionnelle, le Grand Prix aussi.

Et pourtant, tout allait bien pour David Coulthard.

Le samedi, sous le soleil de Monza, Coulthard explosait la concurrence et signait la seconde pole position de sa saison et même de sa carrière, avec une demi-seconde d’avance sur Schumacher. La joie et la confiance du pilote écossais devaient être hautes, très hautes.

Mais parfois, trop de confiance tue la confiance. Et si les plus jeunes d’entre nous pensent que les crashs à la con n’arrivent qu’à Romain Grosjean, c’est faux. Et c’est exactement ce qu’il va arriver à David Coulthard. Un splendide crash dans le tour de formation. Une performance que réitèrera quasiment à l’identique notre chouchou français lors du tour de reconnaissance du Grand Prix du Brésil 2016.

La version écossaise 

La version française

Le destin lui offrira une seconde possibilité d’échouer

Dépité, l’écossais verra le départ se prendre sans lui, avec une première position vide. Le natif de Twynholm rentre tranquillement ranger sa Williams Renault et sort de sa monoplace. Il observe donc ainsi Montermini et Papis faire un tête à queue et revenir au milieu de la route avec 2 autres voitures, celles de Papis et de notre français Bouillon. Drapeau rouge, et énorme coup de bol pour Coulthard. Le départ sera donné une seconde fois, et il aura le droit de reprendre sa pole position, sa voiture étant intacte.

15 minutes plus tard, il réussira donc l’exploit de faire un tour de positionnement sans se planter dans le décor. Il prendra un excellent départ et commencera la course en tête. Déjà en Belgique, il avait mené la course avant d’avoir dû abandonner. Il espère que pareille mésaventure ne se reproduira pas, vu qu’il a ici abandonné une fois avant même de mener la course. Inverser la logique pour provoquer le destin, c’est audacieux.

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Tour 14, alors que tout se passe bien, Coulthard foire son freinage et part en tête à queue dans Variante della Roggia. Stupeur générale, il rentre aux stands pour faire un checkup avec les mécaniciens. Mais comble de la lose, il rate son emplacement. Les mécanos tirent la voiture pour la remettre au bon endroit, et observent qu’elle n’est plus en état de rouler. David Coulthard vient de réaliser un exploit légendaire : abandonner 2 fois en une seule course.

Le second chef d’œuvre du week end de Coulthard 

Une fin de course bien lose elle aussi.

Pour commencer, Olivier Panis va voir sa course se terminer tout seul, en partant lui aussi en tête à queue solo. Mais si cette course arrive dans la légende, c’est pour 2 raisons supplémentaires à celle du double abandon de Coulthard :

  • Schumacher et Hill sont en bataille pour la seconde place. Mais Damon Hill va percuter l’Allemand et nous offrir un tête à queue synchronisé du plus bel effet. Double abandon et petite embrouille entre les pilotes.

  • Les tifosis sont eux ravis, les Ferrari de Bergher et Alesi sont en tête chez eux. Et Alesi prendra même la tête du circuit pendant 17 tours. Rien ne peut lui arriver sauf accident ou panne mécanique. Sa caméra se détachera et ira heurter la Ferrari de Berger qui abandonnera. Et pour le français, c’est la roue arrière droite qui trahira le poissard Avignonnais, qui voit là encore une victoire lui échapper.

Et la suite ?

Pour le pilote écossais, l’attente d’une première victoire en F1 sera très courte. En effet, il s’imposera au Grand Prix suivant à Estoril lors du Grand Prix du Portugal. Mais pour nous montrer tout son panel d’artiste, il réussira à nouveau un crash ridicule lors de l’épilogue australien de la saison. Un crash dans les stands. Ça vous rappelle quelqu’un ?

Antoine