Les plus beaux accrochages entre coéquipiers de l’histoire de la Formule 1


Red Bull

Pierre Gasly et Esteban Ocon ont offert à la France un restart d’anthologie lors du Grand Prix d’Australie. Une course terminée dans le mur pour les deux pilotes, mais sont-ils les précurseurs en la matière ? Petit indice : absolument pas. 

Si le Grand Prix d’Australie a vu une nouvelle fois une Red Bull franchir la ligne d’arrivée en premier, derrière, les péripéties ont été colossales. A commencer par cet accrochage franco-français entre Gasly et Ocon lors du restart. Un zéro pointé qui nous a donné une idée ; retracer les plus beaux accrochages entre coéquipiers de l’histoire de la F1.

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Senna – Prost, Japon 1989

Comment ne pas évoquer l’accrochage le plus mythique de la Formule 1 ? Et comme par hasard, il y a un Français dans l’histoire. Coéquipiers chez McLaren, Alain Prost et Ayrton Senna mènent une lutte intestine au sein de l’écurie de Woking. Lors du Grand Prix d’Imola quelques mois plus tôt, Senna double Prost alors que l’équipe n’avait pas autorisé ce dépassement ; dès lors, les coups dans le dos vont être légion.

Arrive alors la course de Suzuka, l’avant-dernière manche de la saison. Prost possède 21 points d’avance, et garde soigneusement Senna derrière lui en course. Senna s’impatiente et tente un dépassement kamikaze (une Ricciardo avant l’heure) et vient s’encastrer dans la voiture de Prost. Le Français abandonne, mais le Brésilien repart, et parvient même à remporter la course. Mais ça, c’est avant d’être disqualifié pour sa manœuvre dangereuse.

Prost finit champion du monde en 1989, mais Senna lui rend la monnaie de sa pièce sur ce même tracé de Suzuka l’année suivante. Cette fois, ils ne sont plus coéquipiers, et les rôles sont inversés ; Senna percute Prost pour le gain du championnat. Tout est bien qui finit bien.

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Martini – Fittipaldi, Italie 1993

On ne vous cache pas qu’on descend tout de suite d’un cran niveau mythe. Nous sommes en septembre 1993, et l’Olympique de Marseille vient de remporter la C1 depuis quatre mois. Alors autant vous dire que nous ne sommes pas particulièrement de bonne humeur. Pourtant, l’épreuve de Monza va rapidement nous redonner de l’intérêt pour le sport.

A la lutte pour la 7e place, Pierluigi Martini et Christian Fittipaldi mènent un combat sans relâche. Tous deux pilotes chez Minardi, la fierté et l’égo viennent se rajouter à la tension palpable sur la piste. Martini résiste à son coéquipier et refuse de se faire doubler, laissant ses tripes sur la piste. Alors même que la 7e position rapporte la bagatelle de zéro point à l’époque. Puis vient la dernière ligne droite qui mène à la ligne d’arrivée. Voyant qu’il est aspiré, Martini décide de se décaler en pleine zone de freinage, propulsant ainsi Fittipaldi dans le ciel de Monza. Le Brésilien fait un looping dans les airs au volant de sa voiture, pendant que Martini franchit la ligne d’arrivée en héros devant les tifosi.

Alesi – Berger, Italie 1993

On reste à Monza, pour assister sûrement à l’un des accrochages les plus stupides entre coéquipiers. Alors qu’il vient de signer le deuxième temps en qualifications au volant de sa Ferrari, Jean Alesi salue la foule en délire. Le chouchou des Italiens savoure cette folie qui descend des gradins, toujours pas remis de ce miracle. Mais alors qu’il est en train d’adresser des signes affectueux aux tifosi, son coéquipier surgit de nulle part derrière lui. L’Autrichien n’a pas été informé par la Scuderia que la séance était terminée, raison pour laquelle il déboule à pleine vitesse derrière Alesi.

Surpris, l’Avignonnais essaye de se décaler de la trajectoire avant Ascari, mais Berger a le même réflexe. Les deux Ferrari se tamponnent toutes seules, comme des grandes. Aucune blessure malgré le choc, il est peut-être là le véritable miracle.

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Alesi – Berger, Italie 1995

Dimanche 10 septembre 1995. Depuis trois mois, Jean Alesi a sombré dans le côté obscur de la win. Sa victoire sur le circuit de Montréal ne passe pas, même trois décennies plus tard. Pourtant, pour “son” Grand Prix à Monza, Jean va nous offrir une lose splendide. Alors qu’il mène la course d’une main de fer, son coéquipier Gerhard Berger roule juste derrière lui. Les deux pilotes sont bien partis pour claquer un doublé éblouissant à domicile.

Mais c’était avant que la caméra embarquée de Jean Alesi ne se décroche et ne vienne se loger dans la suspension avant-gauche de Berger. Abandon de l’Autrichien, perfetto. Pour ce qui est de Jean, il mène la course sereinement, puis à 8 tours de l’arrivée, son roulement de roue se casse. Double abandon pour Ferrari.

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Fisichella – R. Schumacher, Luxembourg 1997

Dès l’extinction des feux, les Jordan de Fisichella et Ralf Schumacher se rentrent dedans. Ralf est propulsé sur… son frère Michael qui joue le championnat. Les deux frangins finissent par abandonner, quand Fisichella est lui finalement percuté par Katayama. Un carambolage digne d’un restart à Melbourne.

Alesi – Heidfeld, Autriche 2000

En 2000, Jean Alesi conduit la Prost GP. Autant vous dire que cette aventure est une pure merveille. Pour notre fédé bien entendu. En Autriche, Alesi et Heidfeld luttent pour la 13e position. La bataille entre les deux pilotes de Prost GP ne dure pas, car Alesi ne tarde pas à arracher la roue arrière droite de son coéquipier en tentant de le dépasser.

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Sur TF1, les commentateurs n’en croient pas leurs yeux.

“Quel gâchis, quel gâchis, quel gâchis, quel gâchis” J. Lafitte

“Gâchis ? Le mot est faible” C. Malbranque

“Je ne peux pas le croire” J-L. Moncet

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Zonta – Villeneuve, Allemagne 2000

Si le GP d’Allemagne 2000 voit Michael Schumacher abandonner au bout de 300 mètres seulement, c’est bien l’accrochage entre Jacques Villeneuve et son coéquipier Ricardo Zonta. Les deux pilotes Bar-Honda se retrouvent à la lutte pour la 7e position. Tandis que le Canadien trouve l’ouverture sur l’extérieur, ce n’est pas tellement du goût du Brésilien. Zonta touche la roue arrière droite de Villeneuve, ce qui fait faire trois 360° d’affilée à l’actuel consultant de Canal +.

10/10 en note artistique.

Vettel – Webber, Turquie 2010

On fait un bond de 10 ans, pour nous retrouver au cours d’une des saisons les plus palpitantes de l’histoire de la F1. Comme cette saison, l’écurie Red Bull possède la meilleure voiture du plateau. Mais à l’époque, cela ne l’empêchait pas de tout foirer. En Turquie, Webber et Vettel sont en passe de signer un doublé pour l’équipe autrichienne. Oui mais voilà, Vettel veut franchir la ligne d’arrivée en premier. Une pensée assez rare chez un pilote automobile.

Du coup l’Allemand force pour prendre les devants, avant de trouver une mini ouverture sur l’Australien. Seb pense être passé, mais comme Jacques Villeneuve en 2000, il voit sa roue arrière droite toucher celle de son coéquipier. Résultat : le pneu part en lambeaux, et Webber termine 3e. Superbe opération.

Button – Hamilton, Canada 2011

On vous l’avoue, nous n’aurions jamais pensé une seconde que Jenson Button figurerait dans ce classement. Le Gentleman britannique a pourtant eu son petit moment de gloire comme ses copains lui aussi. Alors qu’il est mis sous pression par son coéquipier, un certain Lewis Hamilton, Jenson Button perd ses moyens et tasse Sir Lewis contre le mur. Si ce dernier abandonne, Button en profite pour remporter la course.

Morale de l’histoire : le fair-play attendra.

Hamilton – Rosberg, Spa 2014

Nous sommes en 2014, et l’hégémonie des Red Bull n’est plus. La saison 2014 marque au contraire le début de celle de Mercedes. A Spa-Francorchamps, les Flèches d’Argent signent les deux meilleurs temps en qualifications, deux secondes pleines devant la concurrence. Autant vous dire que la victoire va se jouer entre les deux pilotes et personne d’autre.

Si Rosberg part en pole, il se fait doubler dès le départ par Hamilton. Mais dès le tour suivant, l’Allemand tient sa revanche. Au virage des Combes, Rosberg tente de faire l’extérieur à Hamilton. Une humiliation si cela passe, mais rien ne va passer. Si ce n’est le léger contact entre l’aileron de Rosberg et la roue arrière de son coéquipier. Hamilton subit une crevaison à 5 kilomètres de ses stands, quand Rosberg voit son aileron chanceler. Mais c’est clairement Nico qui signe la meilleure opération avec une deuxième position, contre un abandon pour Sir Lewis.

Ca valait clairement le coup de lui découper son pneu.

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