Golf | Le craquage mémorable de Rory McIlroy à l’US Open


Rory McIlroy

Si le golf est souvent moqué pour son manque de rythme, ses dénouements entrent régulièrement dans l’histoire du sport. Et celui du 124e US Open a sa place dans la postérité. Avec l’inévitable Rory McIlroy.

À l’occasion de la 124e édition de l’US Open de golf, à Pinehurst, en Caroline du Nord, les meilleurs golfeurs du monde entier rêvaient de faire graver leur nom dans le marbre de l’histoire. Et un plus que les autres ; Rory McIlroy. Le Nord-Irlandais, quatre fois vainqueur d’un Majeur, est à la quête de ce précieux sésame depuis maintenant 10 ans, et une victoire au PGA Championship à Valhalla en 2014. Une véritable malédiction s’est emparée de son destin, lui qui est l’un des plus grands golfeurs de sa génération. Dix ans après sa dernière victoire en Majeur, RoryMcIlroy voulait (enfin) tourner la page. La suite est juste délicieuse.

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Le golf, un sport qui peut être si cruel…

Très vite, cet US Open met en scène un duel féroce entre Rory McIlroy, numéro 3 mondial, et Bryson DeChambeau, 38e joueur mondial. Chez lui, l’Américain est le dernier espoir de la Fédération Nord-Irlandaise de la Lose pour voir cette malédiction se poursuivre. Et éviter McIlroy de remporter un second US Open, après 2011. Mais la FNIL doit se résoudre à la dure réalité ; Rory est tout simplement injouable, et évolue à un niveau tout bonnement écœurant.

Puis vient ce fameux trou n°16. Rory manque un putt de 1,18 mètre seulement. Un détail pour les amateurs que nous sommes, mais c’est tout simplement le début de la fin pour le Nord-Irlandais. Digne d’un grain de sable dans la machine, ce trou n°16 crée une giga bascule chez McIlroy.

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Rory McIlroy, le chat noir dans toute sa splendeur

Si McIlroy espère que ce fichu trou n°16 n’était qu’un mauvais passage, il n’imagine à aucun moment la tuile qu’il va subir au trou n°18. Alors qu’il est co-leader avec DeChambeau, Rory a la possibilité d’arracher des play-offs contre l’Américain. Pour cela, il doit réussir un putt de moins de 80 centimètres. Pour un joueur de sa trempe, c’est aussi compliqué que de ne pas confondre sa droite et sa gauche. Et pourtant. Rory convoque tous les Dieux de la lose, et nous offre sa plus belle virgule sur un trou de golf. Absolument délirant.

Le Nord-Irlandais commet son troisième bogey sur les quatre derniers trous, et dit adieu aux playoffs avec son adversaire américain. Un scénario de zinzin. Rory n’est pas né pour rien dans la ville de Holywood en Irlande du Nord. Derrière, Bryson DeChambeau assure et remporte son deuxième US Open. Une victoire acquise avec seulement un coup d’avance sur McIlroy. Dans la légende.

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Matthieu Pavon, nous ne t’avons pas oublié

Déjà deuxième l’année dernière, Rory McIlroy n’en finit plus de cumuler les places d’honneur. En finissant second de cet US Open, il vient tout simplement de signer son 21e top 10 en Majeur depuis son dernier sacre. Ce qui fait au total un 37e échec consécutif dans sa quête lors d’un tournoi du Grand Chelem. Il ne mérite qu’une pluie d’éloges. Et comme si ce trou n°18 ne le hantait pas suffisamment, Bryson DeChambeau en rajoute une couche. On aurait fait pareil à sa place.

“Rater ce genre de putt, je ne le souhaite à personne” Bryson DeChambeau

Le seum est bien trop élevé pour McIlroy, il se voit donc contraint de quitter le site sans dire un seul mot aux médias. Il a peut-être mieux valu.

Vous l’aurez compris, toute cette agitation autour de Rory McIlroy a été imaginée dans un seul but ; ne pas parler de l’ignoble 5e place de Matthieu Pavon, à seulement trois coups du vainqueur. Son meilleur résultat en carrière dans un Majeur qui, espérons-le, n’en appellera pas d’autres.

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Tom