Roland Garros 1995 | Nelson Monfort et l’avènement du petit Luigi


"Sans Luigi, je n'aurais pas pu être joueur de tennis"

En 1995, le tennis français avait déjà acquis de bons réflexes en ne hissant aucun Tricolore en deuxième semaine à Roland-Garros. Mais ce n’est pas pour autant qu’il fallait arrêter de faire rayonner le pavillon français Porte d’Auteuil. Cette année-là, on pouvait compter sur un Nelson Monfort des grands jours pour briller en finale, micro en main.

En 1994, Mary Pierce passait à côté de sa finale de Roland-Garros. Pas encore vraiment à l’aise en français, la jeune femme (19 ans à l’époque) avait été obsédée et perturbée par l’idée de devoir faire un discours après la rencontre. C’est bien dommage parce qu’au pire, elle aurait pu parler en anglais et Nelson Monfort se serait chargé d’assurer la traduction. Pardon, vous avez dit ‘‘assurer’’ ?

Oui oui ‘‘assurer’’ ! Parce que dans les années 90, Nelson Monfort était déjà au top pour traduire les propos des sportifs non francophones. Michael Johnson en sait quelque chose.

Mais la véritable masterclass de la traduction made in Nelson est survenue le 11 juin 1995 alors que le journaliste de France 2 doit traduire en direct les propos de Michael Chang, loser de la finale masculine (eh oui, la cuillère, ça ne marche pas à tous les coups) face à Thomas Muster (7-5, 6-2, 6-4).

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La famille, le coach, le staff et… Luigi ?!

Très poli sur le podium, l’Américain se lance dans des remerciements envers tout son clan et ponctue son discours par un message pour “Jésus, sans qui il n’aurait pas eu le talent pour jouer au tennis.”

“I’d just like to thank lord Jesus because without him, I wouldn’t have this talent to play tennis”

Ce que Nelson traduit en direct à l’antenne par :

« J’aimerais également remercier Luigi, me semble-t-il avoir compris »

Nous n’avons toujours pas compris d’où est sorti ce Luigi. Peut-être que la voix de Michael Chang était impénétrable pour Nelson ce jour-là.

Conclusion : il y a ceux qui le voient partout (coucou Christine Boutin) et puis il y a Nelson Monfort qui ne le voit nulle part.