Marseille – Mladá Boleslav 2006 | Nous n’avons jamais douté


marseille Mlada Boleslav

L’Olympique de Marseille et la République tchèque, c’est toute une aventure. En 2015, il y a eu la splendide défaite contre Liberec. Mais avant cela, c’est Mladá Boleslav qui avait permis à l’OM de nous offrir un match retour de légende en 2006. Une prestation entrée au Panthéon de la Lose pour deux raisons : une élimination improbable et un commentateur radio aussi perdu que Robinson Crusoé sur son île.

En 2006, qui dit mois de septembre en Coupe UEFA dit visite aux clubs européens de seconde zone. Au tirage au sort pour le 1er tour, Marseille tombe sur Mladá Boleslav. Une ville située au nord-est de Prague que vous ne pouvez connaître que si vous êtes fan de la marque Skoda, elle y accueille son siège social.

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À l’époque, la FFL vit des heures paisibles. Évidemment, la finale de la Coupe du monde contre les Italiens y est pour beaucoup. Et avec les Jeux olympiques d’hiver à Turin ou Fabrice Santoro à l’Open d’Australie, l’année nous a déjà réservé son lot de belles histoires. Nous n’avions pas forcément besoin de plus, mais puisque les Marseillais ont choisi d’en écrire une belle, on ne peut que vous la relater ici.

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Marseille économise ses munitions

Tout commence par un match aller maîtrisé au Vélodrome. Quatre jours après son succès contre le PSG (3-1), Albert Emon fait tourner son effectif. Mamadou Niang, Franck Ribéry, Taye Taïwo débutent la rencontre sur le banc. En pointe, un sublime duo Maoulida/Pagis est en charge de faire trembler les filets. Ce qu’ils ne font pas, en bons attaquants. C’est Bamogo qui ouvre la marque peu après l’heure de jeu, et avec brio le bougre (1’25). Par la suite, les Marseillais ne concèdent plus rien et font bloc, tels des lycéens manifestant contre le projet CPE.

1-0 à l’aller, pas terrible comme résultat. Heureusement, deux semaines plus tard pour le retour, les Phocéens s’avancent avec juste ce qu’il faut de confiance puisqu’ils viennent d’enfin perdre leur premier match de la saison contre Nantes. Et contre Mladá Boleslav cette fois, les cadres sont titulaires pour assurer le show. Maoulida marque le premier mais les Tchèques égalisent à la 35e. 1-1 à la pause et un subtil détail nous fait tiquer. Le président Pape Diouf est descendu dans le vestiaire pour enguirlander ses joueurs. Un événement inhabituel. Quelque chose de grand se prépare.

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Affiche football FFL Panthéon de la Lose
Retrouvez le maillot de Mladá Boleslav parmi les 64 bourreaux du football français dans l’affiche Panthéon de la Lose
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Clim’ installée, tchèque ✅

De retour sur le terrain, l’OM inscrit vite le but du 2-1 sur un coup-franc de Taye Taïwo, capable d’envoyer Thomas Pesquet dans l’espace. Sauf qu’en bons sportifs français qui se respectent, les Marseillais estiment avoir fini le travail et arrêtent de jouer. Résultat : un penalty concédé 5 minutes plus tard et un troisième but encaissé à 10 minutes du terme (3-2). Encore un et les Tchèques seront qualifiés.

On entre dans le temps additionnel et Marseille est toujours qualifié. Mladá Boleslav jette ses dernières forces dans la bataille, faisant même monter son gardien. Pas de but à la Ali Ahamada ce jour-là, mais un bon gros mistral soufflant sur les Marseillais. La raison : ils sont restés sans bouger sur cette dernière action et les Tchèques en ont profité pour leur installer la clim’. 4-2, Mladá Boleslav élimine les Marseillais.

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La lose au micro

Sur le terrain, la légende de l’Olympique de Marseille continue de s’écrire, mais en tribunes, celle d’Avi Assouly prend forme. C’est l’autre grand moment de cette soirée. Une fin de match commentée en direct de manière incroyable par le journaliste de France Bleu Provence. Une séquence radiophonique sans queue ni tête avec un responsable : la règle du but à l’extérieur. Qui n’avait rien demandé puisqu’elle n’avait pas lieu d’être ce soir-là (4-3 en cumulé pour Mladá Boleslav).
À l’antenne, Avi Assouly décrit la joie des Tchèques, qu’il ne comprend pas. Dans la tête du reporter, Marseille est qualifié grâce à ses buts à l’extérieur. En voyant la joie des locaux sur le terrain, il lance cette phrase mythique :

Mais ils me font douter ces Tchèques !

Avant d’annoncer, sûr de lui, que Marseille est bien qualifié. Eh oui, deux buts à l’extérieur, ça fait quatre. Dans le football, c’est bien connu. Ça fait donc 5-4 pour Marseille au cumulé. À vous les studios.

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Attendez…

Assouly s’apprête ensuite à rendre l’antenne en remerciant tout le monde. Mais son cerveau repart dans des calculs que même Stephen Hawking aurait eu du mal à résoudre.

Allez salut, bonne soirée… Attendez, attendez, attendez, attendez… L’OM est éliminé. Attendez, les buts à l’extérieur comptent double. Mais non 4-2, 1-0 à l’aller… Eh oui, attendez, au départ, le but compte double mais là… Attendez…

Oui on ne fait que ça Avi.

Un but à Marseille, et deux ça fait trois ! Ça fait 4-3 ! Mais nan, c’est eux qui sont qualifiés. L’OM est éliminé, l’OM est éliminé !

Enfin la vérité est rétablie ! Si vous n’avez rien compris, imaginez les auditeurs à l’époque. Et si vous voulez la séquence intégrale, c’est juste ici :

Bonne écoute !

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