8 raisons de ne surtout pas aller voir l’expo Victoire! aux Invalides


Exposition Victoire! Invalides
Article créé en collaboration avec le Musée de l'Armée de Paris

Imaginez un musée dédié à la victoire, parfois malheureusement française, sous toutes ses formes : culturelle, scientifique, artistique, militaire et pire, sportive. Cette allégorie des enfers, la FFL a eu le “privilège” de la traverser pour vous, non sans en sortir avec quelques séquelles. Visite. 

Parce qu’une telle balade mérite mise en garde, voici un échantillon de ce que vous trouverez dans l’exposition « Victoire ! La fabrique des héros » , nouvelle arrivante du musée de l’Armée aux Invalides à Paris. Bon, vous verrez, il y a aussi quelques raisons de se réjouir.

1 : Vous tomberez nez à nez avec le trophée de la Coupe du Monde 1998

Le symbole de l’infamie par excellence, celui d’une victoire humiliante pour notre fédération. La réplique officielle du trophée de la Coupe du Monde 1998 est présente à l’exposition Victoire !. Il faut savoir que l’originale ne passe que quelques minutes dans les mains des vainqueurs, pendant qu’une réplique officielle est gravée à leur nom, puis offerte. L’originale est alors récupérée et repart se planquer au siège de la FIFA, en Suisse.

Cette réplique officielle que vous verrez à l’exposition a donc goûté aux cris de joie et au champagne dans les vestiaires du Stade de France, ou encore au défilé sur les Champs. Et en parlant de Champagne…

2 : Vous verrez aussi la bouteille de Champagne des vestiaires de 1998

Et oui, quitte à boire le calice de 1998 jusqu’à la lie, autant le faire avec le champagne idoine. Un champagne prévu à l’avance, comme un superbe soir d’octobre 1993.

Mais cette fois-ci, il sera débouché et bu à l’entrée des vestiaires par Deschamps & compagnie, puis conservé en vestige de cette victoire inoubliable.

3 : Vous apercevrez les traces d’une victoire de Ferrari aux 24H du Mans

La symbolique de la bouteille de Champagne revient dans beaucoup de sports, mais c’est surtout dans les sports automobiles qu’on la retrouve, à chaque podium. Et lors de la dernière édition des 24h du Mans, c’est un exemplaire exceptionnellement rare qui a été mis de côté. La bouteille qui aura vu Ferrari gagner à nouveau dans la Sarthe, pour la 100e édition, 58 ans après leur dernier succès.

Bouteille signée par les vainqueurs de cette journée: Alessandro Pier Guidi, James Calado et Antonio Giovinazzi.

4 : Il y a des trophées globalement partout

Football, tennis, basketball, sports automobiles, cyclisme, boxe ou encore équitation… les originales de bien des trophées sportifs, comme la première Coupe de France, seront sans pitié pour vos yeux.

5 : Vous devrez subir la vue d’un maillot arc-en-ciel français

Autre vestige victorieux douloureux, le maillot signé de Champion du Monde de Julian Alaphilippe. Imola 2020, un moment terrible dans l’histoire du cyclisme français. Son attaque dans le final de la montée Gallisterna suivie de ses 12 kilomètres de contre-la-montre reste dans nos mémoires. Car un maillot arc-en-ciel, c’est quelque chose d’unique, avec lequel on parade dans le peloton. C’est même un liseré que l’on garde à vie sur ses différents futurs maillots.

Un symbole de victoire qui peut être parfois très lourd à porter. En effet, il arrive même que l’on veuille un peu trop le montrer aux yeux du monde…

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6 : Même lorsque vous penserez être à l’abri, un coin de mur peut vous trahir

La visite de l’exposition Victoire ! fut compliquée pour nous. En effet, au milieu de nombreux objets symbolisant des victoires de toutes sortes, pas toujours françaises ni sportives (on y trouve par exemple les prix Nobel de Marie Curie), le moindre coup d’oeil non préparé peut être fatal.

Par exemple, cette photo de l’équipe de France 2018 qui surgit sous nos pupilles sans crier gare. Un souvenir effrayant, qui a réveillé les traumatismes créés 20 ans plus tôt. Soyez sur vos gardes.

7 : Vous serez tentés par des jeux dangereux

Les versions spéciales du Monopoly sont considérables. Mais celle l’équipe de France 1998/2000 Championne du Monde et d’Europe. est particulièrement plus douloureuse que les autres. Elle permet tout de même d’avoir une vision de l’importance des joueurs. Zidane est la rue de la Paix du Football, quand Letizi, qui n’a fait parti d’aucune des campagnes victorieuse, est lui lié au boulevard de Belleville. Dur.

Mais une chose est certaine, quand on pense à Lionel Letizi, c’est plus le Scrabble qui nous vient à l’esprit

Les points positifs de l’exposition 👍🏻

Soyons bons joueurs, il y a aussi de bonnes raisons de s’y déplacer.

– Une section “glorieuse défaite” bien garnie

Heureusement, dans un sursaut de patriotisme, l’exposition Victoire ! a tout de même décidé d’honorer les valeurs qui nous sont chères, celles de la défaite. Voici notre partie préférée.

– La lettre de Jacques Chirac à David Douillet

Lettre jacques chirac david douillet

Notre objet de collection préféré de l’exposition. Une superbe missive de Chirac à Douillet, en 1993, félicitant chaleureusement le judoka pour… sa médaille d’argent aux Championnats d’Europe. La 3e fois consécutive qu’il échouait à atteindre l’Or dans cette compétition. Frissons garantis.

Bon, le bémol, c’est qu’après cette lettre, David Douillet va remporter 11 des 12 compétitions auxquelles il va participer. Heureusement, aucune des lettres de félicitations de celles-ci sont affichées.

– Des archives qui font plaisir

Si vous pensiez que nous avions inventé la notion de défaite triomphale, il faut absolument que vous passiez voir l’exposition. Car c’est bien par les termes de “Défaite Triomphale”  que Roger Gicquel introduit le reportage de la descente des Champs Elysées par l’équipe de Saint-Etienne. Oui, une foule immense qui s’agglutine sur la plus grande avenue du monde pour célébrer une équipe qui vient de perdre.

La FFL n’était pas née en 1976, mais elle existait déjà.

– Un vrai retour aux sources pour la FFL

Pour finir, on notera que l’exposition Victoire ! possède aussi (et surtout) de nombreux objets de collection exceptionnels qui ne sont pas liés qu’à la forme sportive de la victoire. Particulièrement, nous n’avons pas pu nous empêcher d’esquisser un sourire en passant devant le bicorne de Napoléon, celui qu’il a vraiment porté. Celui même qui a inspiré notre logo. La boucle est bouclée.

L’expo Victoire ! vous attend au Musée de l’Armée (voir la billetterie) à partir d’aujourd’hui et jusqu’au 28 janvier 2024, dans la salle d’exposition temporaire Aile Orient 3e étage. Comptez environ 1 heure pour faire le tour de l’exposition. 

Louis