Equipe de France | Les 5 secondes inoubliables de Franck Jurietti


Franck Jurietti

Le mercredi 12 octobre 2005, Franck Jurietti effectue sa première cape avec l’équipe de France. Jusque-là, rien d’anormal, si ce n’est la durée de cet événement. Alert spoiler : oubliez les minutes, cela se calcule en secondes.

Il y a des parcours en équipe de France qui sortent de l’ordinaire. Alors, bien sûr, vous pensez directement à Michel Platini et ses coups francs, aux roulettes de Zizou ou bien encore aux papinades de JPP. Mais à la FFL, nous avons un tout autre regard sur l’histoire des Bleus. Pour nous, la sortie de Schumacher, le ballon perdu de David Ginola ou bien même le coup de boule de Zidane font partie de notre patrimoine. Alors que dire de l’entrée en jeu mythique de Franck Jurietti un certain mercredi 12 octobre 2005.

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Jurietti, la boîte à gifles de notre Liguain

Franck Jurietti fait partie de ces joueurs de Ligue 1 qui ont fait la beauté de ce championnat. Certains n’hésitant pas à le qualifier de plus beau au monde. Bon okay, on est peut-être seuls sur ce coup. Au milieu de la décennie 2000, la Liguain nous offre un spectacle hebdomadaire passionnant ; matchs fermés, technique pauvrissime, un meilleur buteur avec 15 réalisations et des tacles assassins à foison. Et dans cette dernière catégorie, un joueur se distingue tout particulièrement : Franck Jurietti.

Celui qui a disputé plus de 500 matchs chez les pros possède une carrière des plus surprenante. Et comment ne pas évoquer son appétence prononcée pour les biscottes. Avec plus de 100 cartons jaunes et 10 cartons rouges écopés dans sa carrière, Jurietti valide un double-double FFL. Son arme favorite ? La gifle. On connaissait celle de Roger Federer au tennis, se décalant sur son coup droit. Les taquets de Franck n’ont rien à lui envier.

Son parcours en carrière est lui aussi atypique. À commencer par son passage à l’Olympique de Marseille lors de la saison 2002-2003, et ses 20 matchs joués. Un passage que les supporters marseillais eux-mêmes ont dû oublier. Mais rassurez-vous, Jurietti, c’est avant tout les Girondins de Bordeaux. Arrivé en 2003 en Girdonde, Francky fait forte impression. Au point d’être appelé en équipe de France par Raymond Domenech. Le début d’une expérience folle.

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5 secondes pour l’éternité

Nous sommes le 12 octobre 2005. La France accueille Chypre dans le cadre des qualifications de la Coupe du Monde Allemagne 2006. Les Bleus punissent facilement les Chypriotes et mènent 4-0 à la 91e minute. Moment choisi par Raymond Domenech pour faire entrer un défenseur à la place d’un attaquant, histoire de préserver le résultat. Sait-on jamais face à l’ogre chypriote. Vous l’aurez compris, c’est Franck Jurietti qui est choisi. Et il ne s’agit pas de n’importe quel remplacement. Le joueur de 30 ans va connaître sa toute première sélection avec les Bleus. Autant dire un moment qui reste à jamais gravé dans la mémoire d’un homme.

Et la chance est du côté de Franck. En effet, il ne va pas avoir à se souvenir de beaucoup d’images dans sa tête. Sidney Govou se précipite vers lui pour céder sa place. Franck effectue une dizaine de foulées pour se positionner. Grégory Coupet peut enfin faire son dégagement, et alors même que le ballon n’est toujours pas redescendu, et flotte encore dans les airs, l’arbitre M. Stark siffle la fin du match. Il s’est passé exactement 5 secondes entre l’entrée en jeu de Jurietti et la fin de la rencontre. Franck n’a même pas pu entendre le ballon rebondir sur la pelouse.

Jurietti, souvent cité, jamais égalé

Pour vous permettre de mesurer l’ampleur de cet exploit, il s’agit du temps nécessaire pour résoudre un Rubik’s Cube.

 “Ça sera un beau souvenir pour Franck Jurietti en tout cas” T. Gilardi

Ou l’art de voir le verre à moitié un millième plein.

“Je peux me vanter d’être international, même si ça a été super court” F. Jurietti

Bien évidemment, Franck n’aura plus jamais l’occasion de fouler une pelouse avec le maillot des Bleus. Une pubalgie chopée quatre mois avant le Mondial 2006 l’empêche de prendre part à la compétition. Ce soir-là, le Stade de France assiste tout simplement à la plus courte carrière internationale de football de l’histoire. Battant ainsi les interminables deux minutes de Bernard Boissier en 1975. L’occasion pour nous de rappeler à Franck ce fait d’armes lors de chacun de ses anniversaires.

Une retraite prise un an trop tard

Avec cette micro-entrée, la carrière de Jurietti était un modèle en tout genre. En effet, le latéral droit était, jusqu’en 2009, triple vice-champion de France (en 2003 avec Monaco, en 2006 et 2008 avec Bordeaux). Mais comme beaucoup de sportifs avant lui, Franck va disputer “la saison de trop”. Jurietti remporte le championnat de France avec Bordeaux en 2009, et fout en l’air le travail de 16 années à fuir le titre de champion.

Ce qui restera la seule tache dans sa carrière fabuleuse.

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Tom