Le gardien est un atout indéniable au bon fonctionnement d’une équipe d’urban. En effet, il évite à tous les autres de devoir s’humilier au goal. Avoir un gardien attitré en tenue officielle est également un facteur d’intimidation non négligeable pour les adversaires qui se mettent à oublier de cadrer. Denrée rare, il est choyé par ses coéquipiers et ne doit en aucun cas être vexé, son absence étant bien trop préjudiciable.
Profil:
Il existe principalement 2 espèces de gardiens de foot à 5:
1. Le mec un peu hors de forme, qui n’a pas couru depuis son bac d’EPS en 2004
2. Le petit, ultra agile avec ses mains, qui plonge de partout, mais qui ne sait pas quoi faire avec ses pieds
Toujours sélectionné en dernier dans les équipes au collège, le gardien a hérité de son poste un peu par défaut, un poste qu’il a néanmoins appris à aimer au fil des années.
Fan de Gigi Buffon, le gardien a supporté l’Italie contre la France en 2006 pour faire son intéressant (et soi disant parce que son arrière grand mère est 50% italienne), ce qui exaspère ses potes. En voie de disparition dans certains groupes de potes, le gardien doit souvent dépanner dans plusieurs équipes et enchaîner 2 voire 3 créneaux d’urban de suite le weekend.
Style de jeu:
Le gardien d’urban est le seul être vivant capable de supporter l’odeur ignoble de ses gants moisis. Fan du combo survêt’ noir adidas/maillot rose de la Juve (Buffon) ou du Real (Casillas), le gardien aime se regarder plonger même quand il fait face à des frappes toutes molles du Daron ou de la chèvre. Il reste ensuite couché une à deux secondes en conservant le ballon au sol tel un Gollum avec son précieux.
Adepte des hurlements stridents du genre « Dans ton dos, Momo! » ou « OH! Y’a plus personne derrière! » ou encore « Reste, JB, reste! », le gardien brise les tympans de ses défenseurs tout au long du match. Quand il réalise un bel arrêt, le gardien passe généralement un savon à toute son équipe, comme si c’était une catastrophe nationale d’avoir laissé un attaquant adverse frapper au but.
Expert en relances hasardeuses, le gardien possède une seule feinte, qui consiste à regarder au loin, faisant mine d’envoyer un long ballon, et d’enchaîner avec une passe à 2 mètres. Peu à l’aise avec ses pieds, le gardien est capable de rater plusieurs contrôles par match, laissant parfois maladroitement le ballon sortir en dehors de sa zone et obligeant son défenseur à faire un sprint diabolique pour désamorcer la situation. Une fois par saison, le gardien reçoit une mine en pleine tronche qui le contraint à abandonner la partie.
Enfin, lorsque son équipe prend le bouillon, le gardien se prend pour Neuer et demande toujours à jouer quelques minutes dans le champ à la fin, transformant le match en festival de contrôles manquées et de passes impensables à l’adversaire.
3ème mi-temps:
Plutôt bon esprit, le gardien enchaîne les blagues vaseuses dans les vestiaires et oublie généralement de prendre sa douche. Au bar, il passe son temps à essayer de télécharger une vidéo youtube des plus beaux arrêts d’Anthony Lopes qui n’intéresse personne à part le lyonnais de service (tu le connais: profil maillot de Juninho, énorme complexe d’infériorité par rapport à Paris mais encore plus gros complexe de supériorité par rapport à Saint Etienne).
Immonde à FIFA, le gardien organise néanmoins souvent des après midi glande devant la console (depuis qu’il a acheté un écran plat 150 cm et une Playstation 4) durant lesquelles il prend branlée sur branlée sans broncher.
