Si on vous dit doublé légendaire d’un défenseur, à qui pensez-vous ? Thuram en 1998, Sakho en 2013 ? Bon d’accord, mais ont-ils réellement marqué l’Histoire du football ? En tout cas, pas du tout celle de la FFL. En revanche, Kakha Kaladze…
Nous sommes le 5 septembre 2009 à Tbilissi, capitale de la Géorgie où la Squadra Azzura est venue se perdre lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2010. Oui réellement se perdre. Sur le terrain, les Italiens sont pas foufous. On a déjà vu des champions du monde en titre plus en forme. Buffon est même obligé de sortir un arrêt des enfers pour conserver sa cage inviolée.
Mais heureusement pour eux (et la FFL), un homme se réveillera en deuxième période et permettra aux Transalpins de finalement s’imposer. Cet homme est un habitué du jeu italien. Depuis 8 ans, il écume les terrains de Serie A avec le Milan AC. Il a même remporté deux Ligue des Champions. Il connaît parfaitement les Pirlo, les Chiellini, les Zambrotta et leur style de jeu pour les côtoyer tous les week-ends. Ce soir-là où personne ne parvient à faire la différence, quel autre joueur pourrait être meilleur que lui pour débloquer la situation ? Cet homme, c’est Kakhaber Kaladze… Ah oui, et il porte le maillot géorgien.
But n°1 : Van Persie n’avait rien inventé
Après une première période insipide comme on les aime, l’Italie tente enfin de désarçonner le réputé bloc défensif géorgien en s’essayant de loin. À la 55e minute, Palombo décoche donc une pilule depuis les 35 m. Bien calé en embuscade au point de penalty, captain Kaladze lit parfaitement la trajectoire du ballon et plonge pour subtilement opérer une déviation. Dans ses propres cages. Une tête plongeante que Robin Van Persie imitera 5 ans plus tard à la Coupe du monde (dans le but espagnol malheureusement). Ils sont peu à avoir inspiré les grands joueurs d’un geste tel que celui-ci. Antonin Panenka l’a fait, Rabah Madjer également, Kaladze est de cette trempe. On en fait trop ? Si peu.
But n°2 : plat du tibia, sécurité
Parce qu’il faut se mettre à l’abri, les Italiens poussent pour breaker et peuvent compter sur leur 12e homme (Kaladze hein, pas les supporters, que voulez-vous qu’ils viennent faire à Tbilissi ?). Alors que Criscito déborde côté gauche, notre défenseur-goleador se démarque une nouvelle fois au point de penalty. Endroit idéal pour ajuster une reprise du tibia (oui oui, un buteur sait marquer avec n’importe quelle partie du corps), qui va se loger dans le petit filet et laisse le gardien pantois. En 10 minutes, le gaucher vient de marquer plus de but contre-son-camp qu’il n’en a inscrit pour son pays dans toute sa carrière. Légende.
Quelques instants plus tard, on frôlera la faille temporelle avec un presque but contre son camp de Criscito. Mais Buffon sauve l’espace-temps de justesse. Score final : 2-0. Kaladze est évidemment élu homme du match (non). La Géorgie terminera dernière du groupe de qualifications pour la Coupe du monde. Un an plus tard en Afrique du Sud, les Italiens ne parviendront pas à faire tomber les Français comme en 2006. Les Tricolores n’avaient besoin de personne cette fois.
Pour la petit histoire, si ce soir de septembre 2009, Kaladze détenait les clés de la rencontre, il possède à présent les clés de la ville, rien que ça. En 2017, l’ex-défenseur est devenu maire de Tbilissi. Attendez une seconde… Si ça se trouve, Ruben Aguilar deviendra prince de Monaco après sa carrière ! On en fait trop ? Vraiment ?