La saison 1997-98 a été marquée par le titre de vice-champion de France du FC Metz à la différence de but. Mais si vous pensiez que les Grenats ont été les seuls à laisser leur empreinte sur cette saison, c’est que vous méconnaissez grandement les joyaux de notre championnat. À commencer par un certain Fabrizio Ravanelli.
La saison 1997-1998 nous a offert de grandes sensations en D1. En effet, le FC Metz et le RC Lens luttent pour le titre et terminent la saison avec le même nombre de points. Mais ce sont les Sang et Or qui sont sacrés champions de France grâce à la différence de buts. Le FC Metz devient ainsi le premier club presqu’champion de France. Mais durant la saison, un autre fait de jeu tout aussi FFL fait grand bruit. Et qui plus est, lors du derby entre le PSG et l’OM.
Le résumé du match PSG – OM
Artiste : Personne qui se voue à l’expression du beau.
À la lecture de ces mots, certains génies du ballon rond vous viennent tout de suite à l’esprit : Pelé, Maradona ou encore Messi. À la FFL, notre cœur est plutôt team Ravanelli. Ce type de sportif qui est prêt à tout pour obtenir un rien. Seulement pour la beauté du geste, ou de la triche selon le point de vue. D’ailleurs, ne dit-on pas “gagner sans tricher manque de saveur” ? Certes, nous venons de l’inventer, mais nous pourrions nous retrouver dans cette maxime.
Comme chaque année, la rencontre entre Parisiens et Marseillais constitue le plus grand choc du championnat. Et en cette première partie de saison, c’est le PSG qui accueille l’OM au Parc des Princes. Dès le quart d’heure de jeu, Xavier Gravelaine climatise les supporters parisiens, avant que Jérôme Leroy (oui, déjà lui) n’égalise pour le PSG juste avant la pause. Mais le clou du spectacle intervient lors du deuxième acte.
Ravanelli, le plongeon de la discorde
Survient alors cette fameuse 65e minute. Fabrizio Ravanelli est à la lutte avec Eric Rabesandratana. La Penna Bianca parvient à se jouer de ce bon vieil Eric et pénètre dans la surface. Ce qui va suivre dépasse l’entendement. Si certains joueurs ont inventé des gestes techniques fous, comme Panenka ou Madjer, Fabrizio est de cette trempe. Une fois dans la surface, l’Italien se fait un croc-en-jambe tout seul, en frappant le mollet gauche avec sa jambe droite. Un auto-croche-pied dans les règles. Suffisant pour le convaincre de s’écrouler. Mais avec Ravanelli, qui dit contact dans la surface de réparation, dit commedia dell’arte.
L’Italien ne se contente pas seulement de tomber par terre, il envoie ses deux bras en l’air comme si on venait de lui tirer une balle dans le dos. Et même au moment de glisser sur la pelouse, son regard est tourné uniquement vers l’arbitre. La tête dans le gazon, Fabrizio proteste quand même. Pour son premier Classique, Ravanelli ne fait pas les choses à moitié. Un chef-d’œuvre de ce XXe siècle.
Derrière, Laurent Blanc ne se fait pas prier et transforme le pénalty. Après visionnage du ralenti, le consultant Olivier Rouyer commence à comprendre la supercherie à l’antenne.
“Et bien, et bien, et bien…” O. Rouyer
Rien ne sort, et on peut le comprendre au vu de l’action. Cerise sur le gâteau, ce pénalty gentiment accordé permet à l’OM de s’imposer au Parc des Princes (2-1). Une première depuis 1993. Quelques années après, le principal concerné par cette affaire répond à nos confrères de L’Equipe. Et même 19 ans plus tard, Fabrizio ne démord pas : il y avait bel et bien pénalty. Son argument ? Imparable.
“Je ne suis pas tombé tout seul” F. Ravanelli
Sacré Fabrizio.