Top 14 – Agen | La septième défaite SUAve des agenais !


Le XV de France s’est imposé hier face à l’Irlande lors de la dernière journée du Tournoi des VI Nations. Les Tricolores ont finalement terminé seconds au classement, et cela nous va très bien. Si remporter le Tournoi aurait relevé de l’exploit, les Agenais en ont accompli un eux hier. À défaut de gagner, Agen a appris à perdre avec brio. Retour sur cette gifle monumentale envoyée par l’Union Bordeaux-Bègles.

Agen, un monument en péril

Si le Sporting Union Agen Lot-et-Garonne caracole très souvent dans les bas-fonds du Top 14 quand il n’est pas relégué en Pro D2, il a pourtant laissé une trace indélébile dans le rugby français. À l’instar du RC Lens au football, passé glorieux mais préférant la navette Ligue 1 – Ligue 2. Et on les comprend.

Outre les huit titres de champion de France, le plus bel héritage du SUA est sans aucun doute son fameux « jeu à l’agenaise ». Une espèce de French Flair fait de relances ravageant le moindre espace en contre-attaque. Les temps ont bien changé.

Le public du SUA a souvent été réputé pour être très dur avec ses joueurs. Habitué à un jeu léché, la victoire ne suffit pas aux supporters. Les agenais se doivent de remporter leurs matchs avec la manière pour conquérir le cœur de leurs protégés. Si les victoires ne sont plus au rendez-vous, les Lot-et-Garonnais ont toutefois conservé la manière. Comme c’est le cas depuis le début de la saison.

Le jeu à l’agenaise n’est plus

Le miracle agenais de cette nouvelle saison prend sa source l’année passée. En 17 matchs, les Néo-Aquitains en ont perdu onze. Ratio intéressant. Bien ancré à la treizième place début mars, la relégation ne devait être qu’une formalité pour ces spécialistes de l’ascenseur. Malheureusement, le confinement est venu contrarier leurs plans. Aucune promotion ni relégation. Et les voilà repartis pour une énième galère dans l’élite du rugby français.

Les Lot-et-Garonnais démarrent le nouvel exercice sur les chapeaux de roue. Après trois défaites lors des trois premiers matchs de la saison, les agenais souhaitent se remobiliser à domicile. Et face au Stade Français, le refrain ne change pas d’un iota. Une nouvelle fois, ils sont douchés en toute beauté. Défaite 3-20. Sans le moindre essai inscrit. Dans les règles de l’art.

Le Président agenais, Jean-François Fonteneau, envoie son premier missile de la saison.

Le revers 42-13 le week-end suivant sur la pelouse de Montpellier paraît presque anecdotique. 5 nouveaux essais dans l’escarcelle. Prenant conscience de leur potentiel à enfiler les essais comme des perles, les agenais prennent au sérieux leur déplacement chez l’ennemi bordelais. La passe de sept est dans leurs cordes. Et ils ne laisseront pas l’UBB venir briser leur rêve.

Le résumé du match

Derby de l’Aquitaine. Quel meilleur contexte pour faire admirer sa défense aussi perméable que le toit du court Philippe-Chatrier ? Dès la 8e minute de jeu les Bordelais inscrivent leur premier essai. Toutefois les Lot-et-Garonnais sont fiers. Et ne veulent pas se laisser abattre. Ils tentent alors de repartir depuis leurs 22 mètres. Comme à la bonne vieille époque. Décalage sur la droite. Dégagement au pied de Buttin pour amorcer une contre-attaque. On recommence à se remémorer les folles percées de Philippe Sella. Sauf que le jeu au pied de l’arrière est contré. Essai UBB. 26 minutes de jeu, 23-0. Presque un point encaissé par minute. On se dit alors que la soirée va être très longue du côté d’Agen. Mais on se trompe sur toute la ligne.

Peu avant la pause, le demi de mêlée Abadie joue rapidement une pénalité et vient aplatir le ballon dans l’en-but. À l’encontre de toutes les valeurs agenaises de ce début de saison. Mais la lose n’est jamais bien loin. Le joueur de poche se blesse sur cette même action. Légendaire.

Une boucherie sans nom

Les Bleus et Blancs continuent de se faire terrasser dans tous les compartiments du jeu. Les essais ont à peine le temps d’être sifflés qu’un autre arrive derrière. À l’heure de jeu, les agenais explosent littéralement en vol. Et encaissent trois essais en cinq minutes. La marque est de 57 à 5. On se dit alors que l’arbitre de la rencontre va siffler la fin du match à vingt minutes du terme tant la boucherie est difficile à regarder. Les joueurs de l’UBB s’excusent presque à chacun de leurs essais. Le regard désolé.

La partie se termine sur le score de 71 à 5. Dix essais à un. Rarement on avait vu autant de jeu sur la pelouse de Chaban-Delmas. Le jour et la nuit avec les Girondins de Bordeaux. Après la rencontre, l’entraîneur du SUA livre une analyse pertinente du match : « Je n’ai pas de commentaire à faire sur le néant de ce soir. Bonne soirée ».

Même son de cloche du côté du président.

71-5. Merci au revoir.