Rugby 2017 | La tournée-branlée du XV de France chez les Sud-Afs’


Steve Haag / Icon Sport)

La tournée estivale du XV de France en 2017 amène les Bleus en Afrique du Sud. Sept ans après le miracle de Knysna, les Tricolores s’apprêtent à raviver la flamme que nous portons aux Sud-Afs’.

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Dès le début de l’année 2016, Guy Novès devient le nouveau sélectionneur du XV de France. L’homme aux 10 titres de champion de France et 4 coupes d’Europe avec le Stade Toulousain nous refroidit au premier abord. Qui plus est, le “Sorcier” met un terme à cinq années de pur bonheur avec Philippe Saint-André à la tête des Bleus. Dont le mythique France – All Blacks lors de la Coupe du Monde 2015, et une rouste historique en quarts de finale. Un double coup derrière la tête.

Mais très vite, on se rend compte que le rayonnement de Guy Novès au Stade Ernest-Wallon sera bien moins lumineux au Stade de France. Lors de son premier Tournoi des VI Nations, Guy nous rassure sans tarder. Une cinquième place à oublier pour les Bleus, qui lance cependant un mandat inoubliable. Avec en point d’orgue la tournée estivale en 2017 des Bleus en Afrique du Sud. Une leçon de rugby infligée à l’hémisphère sud. En même temps, lors de chaque France – Afrique du Sud depuis 2010, nous avons le cœur qui bat la chamade.

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Une débâcle en trois temps du XV de France

En ce samedi 10 juin 2017, dans la nuit de Pretoria, le XV de France se dresse face aux Springboks. Les Bleus rentrent parfaitement dans leur partie, en encaissant un fulgurant 13-0 dès la demi-heure de jeu. Le french flair is back. Après un relâchement fautif des Sud-Afs’, la France revient à 16-14 juste après la pause. Les Tricolores ne sont plus qu’à un drop d’offrir la plus belle victoire de Guy Novès dans sa carrière de sélectionneur. L’espoir commence à briller dans les yeux de chaque joueur. Et c’est à ce moment précis que nous intervenons.

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Ce sont dans les moments décisifs que les Bleus se démarquent toujours. Les instants charnières d’une partie n’échappent jamais au XV de France. Pour preuve, ce ballon hasardeux qui rebondit dans l’en-but français. Un Brice Dulin inspiré, déjà lui, décide de catapulter le ballon en touche. Essai de pénalité, carton jaune. En huit minutes chrono, les Bleus se mangent trois essais. Un 21-0 bien mérité, pour porter la marque à 37-14. Guy Novès s’est rassis, circonspect. Il vient de comprendre enfin où il avait mis les pieds. La France, et par n’importe laquelle.

“On a été d’une fébrilité totale. On recolle à deux points et on prend un essai de pénalité, même pas 30 secondes plus tard” Y. Maestri

Guy Novès, lui, se montre plus concis.

“Globalement, on a été pris dans tous les secteurs” G. Novès

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Non, la première déroute n’était pas un accident

La semaine suivante, la deuxième manche a lieu à Durban, sur la côte est de l’Afrique du Sud. Plus de 600 kilomètres séparent les deux villes, mais le résultat va être quasiment similaire. Dès la troisième minute de jeu, un Sud-Af aplatit le ballon dans l’en-but. Mais le tableau d’affichage indique 5-0 pour la France, le public ne comprend pas. Nous non plus. Puis tout devient limpide quand on s’aperçoit que c’est Scott Spedding l’auteur de cette trahison nationale. Marquer contre son propre pays sur ses terres, rien de plus beau et moche à la fois.

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Il n’en fallait pas plus pour réveiller l’ogre sud-africain. Après cet accident industriel, la France reprend ses bonnes vieilles habitudes, et se voit dépassée dans tous les secteurs. En tête ? Un François Trinh-Duc des plus conquérant. Le demi d’ouverture tente de relancer depuis sa moitié de terrain, puis se fait intercepter le ballon dès sa première passe. Essai.

Face à un tel niveau, les Sud-Afs’ n’ont pas d’autre choix que d’aplatir à quatre reprises le ballon dans l’en-but durant la rencontre. Et s’imposer sur le score de 37-15. À noter une nette amélioration des hommes de Guy Novès, qui marquent un point de plus que la semaine précédente. À ce rythme, il faut attendre 22 semaines pour arracher un match nul. Soit le 18 novembre 2017 en jouant toutes les semaines.

“La semaine prochaine ? J’ai dit aux joueurs qu’on jouera notre honneur et notre fierté” G. Guirado

Si seulement Guilhem savait à quoi s’attendre la semaine suivante.

“Nous ne sommes pas venus en vacances” G. Novès

Quand on est obligé de se justifier de la sorte, ça ne sent pas très bon.

Guy Novès, le XV de France lui doit tant

Troisième et dernier test-match de la tournée sud-africaine. Le match de la dernière chance. Pour sauver les meubles ? Non, pour réaliser la passe de trois. Les premières minutes de la partie ont tendance à nous semer le doute. Les Bleus font presqu’jeu égal. Les trente protagonistes se quittent sur le score de 16-9 à la mi-temps. Guy Novès a cette fois bien préparé ses hommes au combat. Il ne manque plus qu’à enfoncer le clou dans le second acte. Un don que ne possède pas le XV de France.

Comme lors des deux précédents duels, les Bleus se prennent quatre essais dans l’escarcelle. Mais cette fois, ils n’en inscrivent aucun. Portés par leur 30% de plaquages manqués, les Français terminent en beauté cette quinzaine sud-africaine. Un mirobolant 35-12 pour conclure une tournée estivale parfaite. Trois matchs, trois revers, et de très nombreux remords pour la bande à Novès. De quoi rentrer à la maison la tête haute.

“Trois matches, trois défaites sur le même score, c’est très dur” G. Guirado

De son côté, Guy Novès ne lâche pas la métaphore des vacances. Et elle est plutôt bien sentie.

“On repartira évidemment avec les valises pleines de points en vacances” G. Novès

Mais les Français ne se reposent pas pour autant sur leurs lauriers à leur retour de vacances. Pour leur dernier match de la saison en novembre, les Bleus reçoivent le Japon. Pour l’occasion, le Racing-Métro cède sa U Arena. Ce sera un fiasco sublime. Un match nul 23-23 face aux Nippons. Et une bronca bien méritée au coup de sifflet final.

Suffisant pour convaincre Bernard Laporte de remercier Guy Novès en décembre 2017, après deux saisons de bons et loyaux services.

Mais le pire pour Guy, c’est de se faire succéder au nez et à la moustache de Jacques Brunel.

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