Pro D2 2019 - Oyonnax | La folle jamon-tada de Bayonne

La demi-finale de Pro D2 en 2019 oppose Oyonnax à Bayonne. Si les locaux assomment les visiteurs en première période, la seconde va nous offrir un dénouement miraculeux de l’Aviron.

Ce qui va suivre fait sans aucun doute partie des plus belles pages de l’histoire de la Pro D2. Deuxième division du rugby français, vous vous doutez bien que les pensionnaires de ce championnat n’ont qu’une hâte en fin de saison : la quitter à tout jamais pour rejoindre le Top 14. Toutefois s’évader de cette prison n’est pas chose aisée. En effet après la traditionnelle saison régulière, ce sont des barrages, des demi-finales et une finale qui vous attendent de pied ferme. Histoire de vous broyer tout espoir quand vous espériez encore fouler les pelouses de Top 14 l’année suivante.

Et l’édition 2019 ne déroge pas à la règle. Si Brive termine premier de cette saison régulière, Oyonnax et Bayonne le suivent de très près. Seulement troisièmes de Pro D2, les Basques doivent jouer un match de barrage contre Nevers, sixième de la saison régulière. Une victoire 32-26 qui leur permet d’atteindre les demies et de défier ces fameux joueurs d’Oyonnax sur leurs terres. La presqu’meilleure attaque du championnat reçoit la meilleure défense au Stade Charles-Mathon et ses 11 400 places. Soit exactement 11 400 personnes qui vont être traumatisées à vie au terme de ces 80 minutes.

Le résumé du match Oyonnax – Bayonne

La partie démarre sur les chapeaux de roues. Seulement 20 minutes de jouées, et les Bayonnais mènent déjà 9 à 3 dans l’Ain. Les Basques ne le savent pas, mais ce sont les 9 derniers points qu’ils marqueront lors de cette première période. À l’inverse, les Oyomen plantent trois essais dans l’en-but de l’Aviron, et infligent un délicieux 21-0 pour virer en tête à la mi-temps. De quoi leur permettre de se reposer sur un matelas plutôt confortable : 27-9. Si le département de l’Ain n’est pas réputé pour ses fortes chaleurs, ces 18 points vont pourtant fondre comme neige au soleil.

Les Noir et Rouge se voient déjà en train de disputer la finale de Pro D2 face aux Brivistes. Mais il faut croire que ce matelas était gonflable, et qu’une petite brèche vient annihiler toute la confiance engrangée par les Oyonnaxiens. Les locaux ne scorent pas le moindre point en 35 minutes, tandis que les Bayonnais n’inscrivent pas un, ni deux, ni même trois, mais quatre essais. Best définition de rendre la monnaie de sa pièce. Un petit trou d’air des Oyomen qui leur coûtent un savoureux 29-0 en l’espace de 22 minutes seulement. L’Aviron se balade 38 à 27, faisant du Stade Charles-Mathon son terrain d’entraînement. Le CM des Bayonnais est lui en totale roue libre.

70’ / @OyonnaxRugby / Bayonne #OYOAB #DemiesProD2

ESSAI !!
C’est incroyable, on a plus les mots ici à Charles-Mathon!
Quoi qu’il arrive, quel match, quelle équipe !!

🧮 Oyonnax 27-38 Bayonne pic.twitter.com/41kKx37HsR

— Aviron Bayonnais (@avironrugbypro) May 18, 2019

À cinq minutes du terme, Oyonnax inscrit son quatrième essai de la partie. Mais la révolte des Oyomen s’arrête là, un revers 38-34 après avoir compté jusqu’à 18 points de plus que les Bayonnais, soit plus de deux essais transformés d’avance. S’il n’y a pas de montée en Top 14 au bout, il s’agit pourtant de LA grosse performance des joueurs d’Oyonnax cette saison.

Bis repetita face à Brive

Huit jours plus tard, les Bayonnais disputent la finale de Pro D2 face à Brive, club présidé par Patrick Sébastien dans les années 90. Suffisant pour enlever toute crédibilité aux Corréziens.

Les Brivistes essayent de produire du jeu, inscrivent un essai, quand l’Aviron s’en remet à la botte de ses buteurs. Brive mène 19-18 à la 80e minute, avant que l’inévitable Martin Bustos Moyano ne vienne calmer les ardeurs corréziennes. Une pénalité passée sur le gong, et c’est un deuxième hold-up en seulement huit jours pour l’Aviron Bayonnais. Les Basques s’adjugent du titre de Pro D2 et montent directement en Top 14.

Pour redescendre illico presto en 2021 face au Biarritz Olympique en match de barrage. Le panache tout simplement.