La Coupe UEFA 1977-1978 est un grand cru de la lose française. Deux clubs français qualifiés : le SEC Bastia et le RC Lens. Bilan ? Deux entrées au Panthéon de la Lose. Aujourd’hui, on s’intéresse à celle des Lensois qui avaient enchaîné le très joli combo : exploit en 16e puis rouste rafraîchissante en 8e.
Dans la seconde partie des années 70, le RC Lens est un petit jeunot dans les compétitions européennes. Lui qui n’a connu qu’une édition de Coupe des vainqueurs de coupe est sur le point de découvrir la Coupe UEFA à l’aube de la saison 1977-1978. Fort de leur 2e place en D1 (derrière le FC Nantes) la saison passée, les dirigeants artésiens sont parvenus à faire venir Didier Six, ailier gauche international français, censé mener l’équipe vers une belle aventure européenne. Une sorte de “RCL Champions Project” mais en UEFA quoi…
Didier Six con la maglia del Lens (stagione 1977/1978) pic.twitter.com/b7bOFhiG0V
— allafacciadelcalcio (@facciacalcio) February 25, 2016
Dans un premier temps, Six n’est finalement pas le Lensois le plus décisif. Lors des 32es de finale contre Malmö, il reste muet et laisse les Farès Bousdira, les Jean-Marie Élie et les Pascal Françoise faire le travail pour obtenir la qualif’ (4-3 au cumulé). C’est contre la Lazio Rome, en 16e, qu’il incarnera la trahison envers la FFL. Enfin, au match retour bien entendu ! Puisque les Lensois ont la bonne idée de s’incliner 2-0 à l’aller à dans la capitale italienne.
T’es pas content ? Triplé
Mais la vérité du match aller n’est pas celle du match retour. Didier Six s’apprête à éteindre les Romains. Comme les projecteurs du stade d’ailleurs, qui lâcheront et interrompront la partie pendant une vingtaine de minutes en première période. De retour sur le terrain, Six active donc le mode supersaiyan à Bollaert. Le gaucher ouvre le score d’un enchaînement contrôle poitrine-crochet-plat du pied. C’est propre mais ce n’est pas encore le coup de massue. Il interviendra peu avant l’heure de jeu, lorsque Six fera ça :
didier Six 1977/78 Lens-Lazio Rome pic.twitter.com/1STht1BiNu
— Rob’s Asselin (@robs62680) January 3, 2017
Didier : 2 (et non pas 6). Lazio Rome : 0. Les deux équipes sont à égalité, direction les prolongations. Elles seront un véritable chemin de croix pour les Romains (et pour la FFL). En 10 minutes (entre la 109e et la 119e), Lens inscrit non pas un, non pas deux, non pas trois mais QUATRE buts ! Bousdira, Six (pour le triplé) et Djebali par deux fois entérinent le festival lensois. Score final : 6-0. Le football italien n’a rien à envier au tennis français.
#RCLens #Sowinski En 1977, Lens plantait un 6-0 à la Lazio dans un Bollaert en feu
▶️La coupure de courant
▶️6-0
▶️D.Leclercq disait : “C’est une soirée qui a marqué ceux qui y ont la chance de la vivre.”
Retour sur le chef d’oeuvre d’Arnold #Sowinski ⬇️https://t.co/swRQTF94Yh pic.twitter.com/PFktWuKHLA— Grégory Lallemand (@GregLallemand) April 2, 2020
Plus belle sera la chute
Après avoir fait péter le champagne contre les Italiens, les Lensois doivent se racheter. Pas le temps de tergiverser, voilà Magdeburg, vice-champion d’Allemagne de l’Est qui se présente face à eux. Sur le papier, ce n’est guère plus séduisant que la Lazio. Même si, au tour précédent, les Est-Allemands ont éliminé le Schalke 04 de Klaus Fischer (celui qui mettra un retourné à Jean-Luc Ettori à la Coupe du monde 82, vous vous souvenez ?).
La FFL part un tantinet pessimiste mais très vite, les Nordistes nous rassurent. À peine 5 minutes de jeu et déjà un coup-franc défendu à la perfection par l’équipe d’Arnold Sowinski. Pas moins de trois adversaires laissés seuls de tout marquage dans la surface de réparation. Évidemment, ça fait but pour Magdeburg. Une action à montrer dans toutes les écoles de lose.
La suite se résumera par un match dominé par des Lensois en jambes mais bien incapables de marquer. Tout le contraire des Allemands qui ont juste besoin d’une demi-occasion pour scorer. Un penalty concédé par Daniel Leclercq (sur un dégagement du portier adverse s’il vous plaît) permet aux Lensois de rentrer au vestiaire en étant menés 2-0. La débâcle se poursuivra après la pause avec un but casquette de Hoffmann, suivi 10 minutes plus tard par un dernier but de Steinbach. 4-0, emballé c’est pesé !
La demi-remontada
4-0 au match aller. Difficile d’envisager une qualification… Et ici, ce n’est pas Barcelone, c’est bien le RC Lens. Ne nous parlez donc pas de remontada. Ou alors, d’une demi-remontada. Les Lensois parviendront à l’emporter 2-0 chez eux au retour mais ce sera la fin de leur parcours.
Tout le contraire du SEC Bastia ! Les Corses eux, se hissent jusqu’en finale de la compétition en terrassant notamment le Sporting Portugal, Newcastle et le Torino. Heureusement, le PSV Eindhoven met fin à la mascarade en finale (3-0 au cumulé). Nous étions à deux doigts de demander l’indépendance de la Corse.