Ligue des Champions – OL | Le syndrome Nilmar a encore frappé


Wendy Renard

Quatorze ans après le légendaire “fuck*ng disgrace” de Didier Drogba en demi-finales de Ligue des Champions 2009 contre le Barça, Stamford Bridge est à nouveau le théâtre d’une fin de match mémorable. Cette fois, ce sont les Lyonnaises qui rentrent bredouilles à la maison.

Dans la vie d’un club, il y a toujours ce moment “à oublier”. Ce sujet tabou qu’on n’ose évoquer autour d’une table, ce souvenir à effacer de notre mémoire. Si vous ne voyez pas de quoi nous parlons, le peuple lyonnais en a lui une idée très précise. Depuis hier soir, les joueuses lyonnaises aimeraient avoir la même vie que Jason Bourne, ne plus se souvenir de rien. Mais ce serait beaucoup trop facile.

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Une relation toxique avec Londres cette saison

Dans le cadre des quarts de finale, les joueuses de Chelsea étaient parvenues à s’imposer 1-0 à l’aller sur la pelouse des tenantes du titre. Un mini choc pour les suiveurs du foot féminin, quand on sait à quel point les Lyonnaises peuvent se montrer égoïstes quand il s’agit de parler de Ligue des Champions. Cependant, nous parlons de petite surprise car la saison des Gones diffère des précédentes. Si sur le plan national, Lyon caracole toujours en tête du championnat, sur la scène européenne, les débats se sont équilibrés désormais. Comme l’en atteste le 5-1 subi à domicile contre Arsenal en octobre dernier.

Et à l’époque, la capitaine Wendy Renard avait cette phrase si prémonitrice de l’avenir.

“Ça fait chier” W. Renard, après la défaite 5-1 contre Arsenal

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Chelsea ou le braquage à l’anglaise

Pour ce match retour, la décision doit se faire à Stamford Bridge. Stade pas méconnu des supporters parisiens, qui ont vécu leur première désillusion européenne sous l’ère QSI. Stamford Bridge, c’est une valeur sûre, et il va à nouveau le démontrer. Pourtant, ce sont les Lyonnaises qui ouvrent le score à un quart d’heure du terme. Si les attaquantes sont restées muettes jusque-là, la défenseure centrale canadienne Vanessa Gilles fait parler son sens du but. Décidément, nous ne pouvons faire confiance à aucune personne francophone dans ce bas monde.

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1-0, puis 2-0 avec le but de Sara Däbritz dans les prolongations. L’OL est virtuellement qualifié pour les demi-finales. Puis arrive cette 122e minute, celle qui vous fait passer d’une planète à une autre. De l’enfer au paradis. Des larmes au rire. Lauren James hérite du dernier ballon du match dans la surface lyonnaise, puis s’effondre en tentant de déborder Vicky Becho. L’arbitre est à côté de l’action, mais ne voit strictement aucune faute puis laisse jouer. Mais ça, c’était avant que la VAR ne vienne lui chuchoter dans le creux de son oreille de revoir le contact à la téloche. Pénalty pour Chelsea, un déjugement express. Vive la VAR.

Derrière, Maren Mjelde ne tremble pas et permet à Chelsea d’arracher une séance de tirs au but inespérée. Galvanisées par ce retournement de situation, les Londoniennes réussissent leurs trois premières tentatives, quand Wendy Renard, en bon capitaine, trouve les gants de Berger. Imitée quelques minutes plus tard par la Lyonnaise Lindsey Horan. Chelsea passe, Lyon trépasse. Le scénario parfait.

Nilmar dans toutes les têtes à Lyon

Bien entendu, cette giga désillusion fait ressortir un traumatisme à Lyon. Si on vous dit mercredi 13 avril 2005, Philips Stadion, Nilmar. Tout devrait vous revenir illico presto.

“J’ai revu les images, je continue de penser qu’il n’y avait pas penalty” S. Bompastor

Dans le jargon, on appelle ça le syndrome Nilmar.

“Cela nous rappelle des tristes souvenirs à Eindhoven” J-M. Aulas

Les Lyonnaises n’avaient plus été sorties en quarts de finale de la Ligue des Champions depuis… 2021 et une élimination contre le PSG. La double lame. Mais visiblement, cette info a du mal à être intégrée pour certains.

Le mot de la fin revient à Jean-Michel Aulas, qui d’autre en même temps ?

“C’était un exploit qui s’est transformé en cauchemar” J-M . Aulas

*Un cauchemar qui s’est transformé en exploit.

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Tom