GP de Russie | Hamilton, à 2 points d’égaler Grosjean


Lewis Hamilton a réussi à ne pas gagner le Grand Prix de Russie dimanche. En s’appuyant sur un nouvel artifice infaillible pour une belle lose : ne pas partir au bon endroit (pas sur la grille, ce sera la prochaine étape espérons-le). De quoi offrir des perspectives encore plus intéressantes au sextuple champion du monde, qui continue de se battre pour ne pas laisser la défaite lui échapper totalement.

Essais libres et qualifications

Au fin fond de la toundra, les premiers essais libres n’étaient pas si inutiles que ça : Lewis Hamilton n’arrivait pas à boucler un tour et Carlos Sainz se crashait. Déjà une belle tendance du dimanche, donc. La deuxième séance du vendredi se terminait par le sourire habituel, à savoir la dernière place de Romain Grosjean.

À lire aussi :   GP d'Italie 2020 | Gasly, le jour de trahison est arrivé

En qualifications, Ferrari retente le coup de Monza. Mais dès le samedi, cette fois. Alors que Charles Leclerc avait stoppé la course en Italie pour faire honteusement gagner Pierre Gasly, cette fois c’est Sebastian Vettel qui va chercher le mur pour arrêter la Q2. Lewis Hamilton dort encore et sort trop large dans le dernier virage. Tour invalidé. Il n’est qu’à quelques secondes de se faire éliminer, Ferrari rate malheureusement d’un rien une nouvelle « masterclass » drapeau rouge.

La course

D’entrée, c’est Carlos Sainz qui régale. Soucieux de confirmer son rang de futur pilote Ferrari, l’Espagnol tente le gymkhana dans les plots mais prend le mur. Magnifique manoeuvre. « L’angle était trop fermé, j’ai glissé. » Vettel manque d’un rien le strike avec la voiture de son successeur. Lance Stroll ne manque pas l’occasion donnée par ce bordel général. Il s’encastre également dans la rambarde avec le concours habile de Charles Leclerc, « qui aurait pu faire mieux » selon le Canadien. Bof, c’était pas mal quand même…

Beaucoup moins drôle, le tir groupé des Français après le premier tour. Esteban Ocon est quatrième (trois places de gagnées par rapport au départ), Gasly septième (+2) et Grosjean dixième (+6). Kevin Magnussen, qui a demandé la naturalisation depuis fort longtemps (qu’est-ce qu’on attend pour lui accorder, d’ailleurs ?), est lui neuvième (+9) ! Fort heureusement, tout va rentrer dans l’ordre. Pour tout le monde.

À lire aussi :   GP de Belgique 2012 | Le chef d'oeuvre de Romain Grosjean

Ocon finit septième, Gasly neuvième, Magnussen douzième (trop bel exploit malgré tout) et Grosjean avant-dernier après avoir explosé les plots chers à Carlos Sainz. L’honneur est sauf. Surtout pour Renault qui, au 25e tour, soit environ à la moitié de cette course à nouveau nulle comme on les aime – mais malheureusement un peu trop tôt pour la sieste, c’est quoi ce départ à 13h ? -, valide une formidable stratégie d’équipe. Ocon est debout sur les freins afin de laisser passer Daniel Ricciardo pour la huitième place. L’Australien, dans un ballet millimétré, va subtilement rater son dépassement. Et son virage avec. Il récolte ainsi la pénalité tant attendue, toutefois il ne peut accrocher moins bien qu’une décevante cinquième place.

La classe du champion

Même s’il finira champion du monde avec 103 points d’avance, il faut souligner les nombreux actes de bravoure de Lewis Hamilton cette saison. Après avoir flingué ses pneus deux fois de suite à Silverstone, le Britannique a cette fois repris le concept de l’auto-pénalité. Celle qui fonctionne le mieux, comme il avait pu le constater à Monza pour porter Gasly vers son terrible succès. A Sotchi, sans doute encore trop enivré par les effluves de vodka, Lewis Hamilton sort des stands au mauvais endroit pour la simulation de départ. Histoire d’être certain de son effet, il enchaîne en s’arrêtant ensuite en pleine piste, ce qui est rigoureusement interdit. La sanction tombe après quelques tours de course, c’est toujours plus amusant : deux fois cinq secondes au stand, payables en une fois.

« C’est ridicule »

« C’est ridicule », s’exclame-t-il à la radio. Il ne parlait sans doute pas de ces articles 19.1 et 19.2 qu’il n’a pas respectés. Ni même des 30 000 spectateurs joyeusement entassés en tribunes. Mais plus sûrement du combo gagnant Magnussen-Grosjean-Vettel, soit les trois pilotes qui le doublent au 17e tour à sa sortie des stands. Alors onzième, il finira troisième derrière son coéquipier Valtteri Bottas – qui prend le tour réglementaire à Vettel en fin de course – et Max Verstappen.

« Vous m’avez arrêté trop tôt, il faut que je gère, crie encore Lewis Hamilton à la radio. Je ne veux pas d’infos, ça sert à rien ! » A l’arrivée, on passe sur un « ça n’a plus d’importance, je prends les points que j’ai et j’avance ». Avec un certain panache. Il n’a plus que deux points sur les 12 de sa Super Licence. S’il les perd sur les quatre prochains Grands Prix, il sera suspendu une course. Une performance majuscule qui n’a plus été réalisée depuis maître Grosjean en 2012. Sauf si Pascal de l’auto-école lui accorde un stage. Mais il faudra faire vite.

À lire aussi :   Quiz Formule 1 | Les pilotes montés sur un Podium depuis Monaco 1996