GP Portugal 1994 | Jean Alesi et la malédiction du virage n°3


Jean Alesi 1994 portugal

Il y a quelques jours, nous vous avions parlé de la relation particulière entre Jean Alesi et le tracé de Monza, qui a vu le pilote français réaliser un nombre incalculable de loses année après année. Mais un autre circuit a également reçu la bénédiction de l’as du volant avignonnais : le Grand-Prix du Portugal.

Basé à Estoril, ce tracé de 4 kilomètres a révélé le génie de Jean Alesi. Non pas celui qui l’a amené à remporter son anecdotique victoire à Montréal. Non, nous vous parlons du ‘’véritable’’ génie de Jean. Souvent copié, mais jamais égalé. Retour sur cette édition 1994 riche en émotions.

GP Portugal 1992 : Abandon puissance 4

La saison 1992, la seconde de Jean Alesi chez Ferrari, s’avère être un naufrage tout en douceur. Après avoir abandonné lors des trois précédentes courses, le pilote français aborde le Grands-Prix du Portugal en totale sérénité.

Dixième sur la grille, Alesi se fait tout d’abord remarquer au départ en poussant Johnny Herbert contre un trottoir. Incapable de rivaliser avec la tête de la course, le Français se fait plaisir comme il peut. Puis au fil des tours, Alesi réalise une improbable remontada : le voici désormais huitième. On commence alors à imaginer pourquoi pas à une septième position chez Ferrari. Mais Jean va faire redescendre tout son clan dès le treizième tour. Un drift magique au troisième virage, qui se finit par un 360° dans le bac à graviers. Où comment célébrer avec classe un quatrième abandon consécutif.

Mais ce week-end désastreux ne pouvait pas se finir seulement par un tête-à-queue dont il était le seul responsable. Non. L’avignonnais apprend également qu’il fera équipe la saison suivante avec Gerhard Berger chez Ferrari. Un choix qui l’enthousiasme au plus haut point visiblement.

« Je connais peu Gerhard. Mes contacts avec lui se sont limités à deux accrochages en piste… »

J.Alesi

Il faut reconnaître que ce bon vieux Gerhard est un peu sec sur ses coups de volant, comme ici lors du Grand-Prix d’Espagne en début de saison. Sur ce même Jean, décidément.

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GP Portugal 1994 : Obligado, Jean

Auteur de trois podiums probants en début d’année, la saison 1994 commence étonnamment bien pour Alesi. Du moins jusqu’au mois de juillet. En effet la seconde partie de saison est d’une rare régularité : huit courses, six terminées en dehors des points. Jean is back.

Contrairement à l’édition 1992, Alesi débarque au Portugal en restant, non pas sur trois abandons consécutifs, mais bien quatre. Le dernier en date, une frustrante panne de boîte de vitesses alors qu’il était en tête de la course à Monza. L’Avignonnais veut mettre fin à cette mauvaise passe. La légende est en marche.

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Dès les qualifications le ton est donné. Tandis que son cher coéquipier Berger signe la pôle, Alesi est relégué à près d’une seconde de l’autrichien en cinquième position. Le premier signe d’un week-end de rêve. Réussissant un bon départ (comme souvent on doit le reconnaître), il récupère la quatrième place. Et grimpe assez vite à la troisième position au profit de son coéquipier, victime d’une… panne de boîte de vitesse. Les étoiles s’alignent enfin se dit-on.

Arrive alors le 39e tour de course. Alesi fond sur le retardataire Brabham à qui il va prendre un tour. Alors qu’on signale à l’Australien de s’écarter, ce dernier ne se laisse pas intimider par un vulgaire drapeau bleu. Perdant patience, Jean tente une manœuvre kamikaze au… troisième virage. Cette satanée courbe qui l’avait vu réaliser son meilleur tête-à-queue deux ans plus tôt. Bis repetita. Alesi plonge à l’intérieur. Percute l’arrière de la voiture de Brabham. Et finit dans le bac à graviers, pour changer.

Fautif, ce génie de Brabham se paye en plus Alesi

A l’issue de la course, le pilote australien se voit infliger trois courses de suspension avec sursis. Mais cela ne l’empêche pas de tirer à balles réelles sur Alesi. Et dans les règles de l’art.

« Tout allait bien jusqu’au moment où je me suis soudain retrouvé dans le bac à graviers. Au début, je ne pouvais pas savoir qui était le coupable. Mais quand j’ai vu que c’était Alesi, je ne peux pas dire que j’étais surpris » D.Brabham

Une réputation que seul Romain Grosjean peut se targuer de posséder aujourd’hui.

 


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