GP d’Arabie Saoudite | Un grand WTF complet pour un finish d’Ocon pour l’éternité.


GP d’Arabie Saoudite. Quinze jours après l’affront majuscule d’Alpine et de Fernando Alonso au Qatar, l’Arabie Saoudite accueillait elle aussi pour la première fois la Formule 1 ce week-end. Outre la passe d’armes légendaire entre Hamilton et Verstappen durant chaque virage de chaque tour de la course, c’est le finish mythique d’Ocon que nous avons choisi de garder à l’esprit.

Essais et Qualifications

27 virages enchaînés en moins d’une minute trente. Autant vous dire que votre flux sanguin ne suit absolument pas la cadence. Et comme si ça ne suffisait pas, voici que les pilotes stationnent avant le dernier virage pour avoir une meilleure sortie sur leur tour chrono. Rien qui va.

Si la deuxième séance d’essais débute par un crash de Charles Leclerc, qui pulvérise sa voiture contre le mur, la seconde séance des qualifs voit également une voiture rouge embrasser le mur. À mettre au titre de Sainz cette fois. En effet l’Espagnol se loupe deux fois au même virage. Alors qu’il plie son aileron arrière sur la première tentative en glissant sur le vibreur, il ne fallait pas lui en dire autant pour foncer à nouveau sur ce même vibreur. Résultat ? Une seconde sortie de piste en l’espace de cinq minutes. On valide.

Côté Alpine, Fernando Alonso ne fait pas mieux que 13e. À près d’une demi-seconde de son coéquipier. Histoire que ça lui remette bien les idées en place après son podium qatari.

En Q3, Verstappen pense mettre tous ses concurrents d’accord en collant 3 dixièmes aux deux Mercedes sur son premier tour. Mais ça, c’était avant le Hammer Time. Hamilton réalise un temps canon et parvient à se hisser un dixième devant Verstappen. De quoi mettre la grosse pression sur le Néerlandais. Mais Max n’aura jamais aussi bien porté le nom de Hollandais volant. Quatre dixièmes collés à Hamilton jusqu’au dernier virage. Puis un micro blocage de roue, une reprise des gaz pour compenser, et un contact avec le mur. Un craquage dans les règles de l’art. C’est pas comme s’il jouait le titre à deux courses de la fin.

Christian Horner s’arrache les cheveux sur la passerelle de commandes. Adrian Newey est dans le même état à côté, sauf qu’il n’en a plus pour le faire.

Le résumé du GP d’Arabie Saoudite

Le plan de Verstappen était tout tracé à l’extinction des feux ; doubler Bottas pour faire sauter le bouchon Mercedes. À la place, le pilote Red Bull est à deux doigts de se faire doubler par Leclerc derrière lui. Sur la lignée de ses qualifs d’hier. Alors qu’on commençait tout juste à lutter contre nos bâillements, Mick Schumacher décide de nous sortir violemment de notre sieste en venant se fracasser sur le virage baptisé par Charles Leclerc plus tôt dans le week-end. Safety Car.

Hamilton rentre aux stands, Verstappen non. Moment choisi par Michael Masi pour sortir son petit drapeau rouge. Toutes les monoplaces conservent leur position avec la possibilité de changer leurs pneus. Même les ingénieurs Red Bull ne se savaient pas si intelligents.

Le second départ voit Hamilton déposer Verstappen. Mais ce dernier a visiblement la flemme de laisser passer le Britannique, alors il décide de couper le virage pour repasser premier. Simple. Basique. Si Verstappen pensait avoir course gagnée, c’était sans compter son coéquipier Perez qui ne dure pas plus de 3 virages et se fait prendre en sandwich entre une Ferrari et une McLaren. Nouveau drapeau rouge. On kiffe.

Mais pour être honnête, cette seconde attente est bien plus excitante. En effet, Michael Masi le négociateur entre en jeu et distille des propositions à tout va tel un agent immobilier. Le directeur de course propose à Red Bull de faire partir Verstappen derrière Hamilton et Ocon, ou de venir se fighter avec lui dans le bureau des commissaires. Masi refait vivre le Big Deal de Vincent Lagaf’ le temps d’un instant. Sophie Davant et Affaire Conclue ont du soucis à se faire. Mais le plus inquiétant dans tout ça, c’est qu’Ocon repart premier, et s’apprête à réaliser un nouvel hold-up cette saison.

Première édition en Arabie Saoudite, mais pas la dernière

Troisième start, et troisième presqu’malaise. Ocon foire son départ, Hamilton est de nouveau le mieux placé à l’amorce du premier virage. Et encore une fois Verstappen se jette, cette fois licitement, faisant sauter sa pénalité en un seul virage. Un éternel recommencement.

Vous pensiez que la course est hachée ? Vous n’avez encore rien vu. Quatre Virtual Safety Car en l’espace de dix tours seulement. Dans la légende.

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Tour 25 : Accrochage entre Tsunoda et Vettel.

Tour 27 : Accrochage entre Raikkonen et Vettel.

Tour 30 : Ramassage des débris.

Tour 35 : Ramassage du dernier débris oublié.

À l’avant de la course, Verstappen et Hamilton n’en finissent plus de faire vibrer le téléphone de Michael Masi, qui ne peut pas taper de grosse sieste avec nous comme à l’accoutumée. Muni de son moteur surpuissant, Hamilton dépose le Néerlandais. Et sans vouloir faire de mauvais running gag, Verstappen tasse encore Hamilton au premier virage. Incroyable ce comique de répétition du pilote Red Bull. Mais vous n’êtes pas au bout de vos surprises. Alors que Verstappen ralentit pour laisser passer Hamilton, et éviter une pénalité, Sir Lewis le harponne par derrière. Masi au bord de la syncope. L’Italien doit trouver une autre pénalité à distiller. En panne d’inspiration, il décide d’obliger à nouveau Verstappen de céder sa première place à Hamilton. Il ne reverra plus le Britannique.

Derrière, la dernière marche pour le podium fait rage. Alors qu’il a occupé la 3e place pendant les trois quarts de la course, Ocon se fait doubler par Bottas sur la ligne d’arrivée. Pour moins d’un dixième. Lâchant à la radio un “NOOOON” qui résonne encore dans notre tête. Il y a une justice.

Au classement, Hamilton et Verstappen se retrouvent à égalité de points avant la dernière course de la saison. Le Grand Prix d’Abu Dhabi s’annonce bien moins chiant que d’habitude.

Tom