Principe III : La mauvaise communication ingénieur – pilote
GP d’Australie 1998 : Hakkinen, l’appel aux stands mystérieux
8 mars 1998. Quatre mois avant l’affront des Bleus en mondovision, le championnat du monde de Formule 1 reprend ses droits à Melbourne. Tandis que Mika Hakkinen mène paisiblement la course, il reçoit un appel de son équipe pour passer par les stands. Mais une fois qu’il arrive dans les puits, personne. En effet, on a oublié de vous soumettre un léger détail ; l’appel de l’équipe n’a jamais eu lieu. L’ensemble des mécanos et des pompistes sortent donc à toute vitesse de leur garage et se précipitent autour de la voiture du Finlandais. L’arrêt est interminable, et il ressort derrière son coéquipier Coulthard. Lors du dernier tour, l’Ecossais doit finalement laisser passer Hakkinen, et ce dernier s’impose sur la ligne.
Mais très vite, la question suivante se pose : pourquoi le Finlandais est-il rentré aux stands ? La légende dit qu’une compagnie de taxi se serait intercalée dans les ondes radio de McLaren et aurait fait un canular à l’écurie anglaise. Mystère.
GP Allemagne 2019 : Alerte généraaaaale chez Mercedes
En 2019, le Grand Prix d’Allemagne réserve l’une de ses plus belles éditions. Sous une pluie battante, Lewis Hamilton part à la faute juste devant l’entrée des stands. Le Britannique casse son aileron avant, et décide donc de rentrer dans les puits en prenant soin de couper la voie des stands. Petit problème, personne ne s’y attend chez son équipe, la grosse panique gagne donc tout le monde. Les pneus sont encore dans les couvertures, et les mécaniciens apprennent à l’instant qu’il faut aller chercher un nouvel aileron dans le garage. Bref, on vous laisse imaginer le taux de stress pour le Grand Prix à domicile.
50 secondes d’arrêt, qui dit mieux ?
GP Monaco – Hongrie – Belgique 2022 : L’enchaînement mythique de Ferrari w/ Leclerc
C’est sans nul doute l’une des plus belles prouesses de la Scuderia dans l’histoire de ses arrêts aux stands. Replongeons dans le contexte. En pole position chez lui à Monaco, Charles Leclerc se dit que cette année c’est la bonne pour briser le signe indien pour sa course à domicile. Alors qu’il s’échappe en tête sous la pluie, il se fait undercutter par Perez lors du premier changement de pneus. Puis au moment de chausser des pneus sticks, voilà Ferrari qui appelle en catastrophe Leclerc aux stands. Une panique telle qui leur fait oublier que Sainz est déjà dans les puits. Résultat l’ingénieur rétropédale, hurle dans la radio du Monégasque de rester en piste, mais ce dernier est déjà engagé dans la voie des stands. Sublime.
Juste pour le plaisir des oreilles, on se réécoute cet enchaînement « box now, box now » « stay out, stay out !».
Charles Leclerc’s uncensored audio and in-car camera on that pit stop pic.twitter.com/Zh5uxgpaaM
— Superdrunkmark69 (@cjzer0) May 29, 2022
Ferrari vient de traverser un été épouvantable suite à la stratégie exceptionnelle lors du Grand Prix de Hongrie, ayant eu pour but de chausser des pneus hard à Charles Leclerc qui ne fonctionnaient pas, pourtant leader de la course. Ajoutez à cela le clan Ferrari qui se cherche des excuses, et vous obtenez des vacances plombées.
Les pneus Hard qui ne fonctionnent pas chez les Alpine.
Ferrari qui les envoie sur Leclerc. Sublime
— Fédé 🇫🇷 de la Lose (@FFLose) July 31, 2022
📽️ Quand Hamilton, Russell et Verstappen rigolent gentiment de la stratégie Ferrari après la course… 😅
Hamilton : “Ils (Ferrari) ont mis les Hard ?”
Verstappen et Russell : “Ouais…”#F1 #HungarianGPpic.twitter.com/UPcAe8UcVy
— Off Track (@OffTrack_FR) July 31, 2022
🗨️ “Je sais pas vraiment quoi dire. Ca marchait bien sur les mediums”
Charles Leclerc termine 6ème après une course galère pour le Monégasque 🗣️#HungarianGP 🇭🇺 | ▶️ https://t.co/t7uFs3yVeh pic.twitter.com/S2m8feQt4K
— CANAL+ F1® (@CanalplusF1) July 31, 2022
Dès le retour des vacances, la Scuderia récidive. Cette fois, lors du Grand Prix de Belgique, elle arrête le Monégasque à l’avant-dernier tour pour lui chausser des pneus tendres, et lui permettre de signer le meilleur temps en course. Manque de pot, une retenue a dû être oubliée dans les calculs, et Leclerc se fait doubler par Alonso lors de sa sortie des stands. Si le Monégasque parvient à récupérer sa position, il ne peut faire un tour propre, et dit adieu au point du meilleur tour. Mais la magie rouge ne s’arrête pas en si bon chemin ; Leclerc est pénalisé de 5 secondes après la course pour un excès de vitesse de 1 km/h dans la voie des stands lors de son arrêt. Il finit cette fois-ci bel et bien derrière Alonso.
5 secondes de penalité pour vitesse dans la Pit Lane –> P6.
DES. ROIS. https://t.co/4FCZiGIWyC
— Fédé 🇫🇷 de la Lose (@FFLose) August 28, 2022
Et le tout en l’apprenant au micro de Canal +.
Ptdr Leclerc qui apprend sa pénalité au micro de Canal 😭
— Fédé 🇫🇷 de la Lose (@FFLose) August 28, 2022
🗨️ “On ne me l’avait même pas dit”
Quand Charles Leclerc apprend sa pénalité de cinq secondes à notre micro 🎙️#BelgianGP | ▶️ https://t.co/t7uFs3yVeh pic.twitter.com/R1vM2WMtrr
— CANAL+ F1® (@CanalplusF1) August 28, 2022
Principe IV : Le pilote, ou l’art de faire n’importe quoi
GP Brésil 2007 : Nakajima, il n’existe pas meilleure première
Lors du Grand Prix de Brésil 2007, Kazuki Nakajima dispute sa première course de F1 de manière inattendue, prenant la place d’Alexander Wurz. Qui dit premier Grand Prix, dit premier arrêt aux stands. Contre toute attente, le Japonais ne se dégonfle pas. Au lieu d’arriver de manière précautionneuse afin de bien respecter les limites de l’emplacement, Nakajima arrive à balle dans son garage, envoyant deux mécanos en l’air. Sa première n’est pas passée inaperçue.
2007 BRAZIL
Williams debutant Kazuki Nakajima provided an example of how not to do a pit stop #F1 pic.twitter.com/5M62v0u81r
— Motorsports in the 2000s (@CrystalRacing) October 21, 2020
GP Singapour 2008 : Felipe Massa et le Crashgate
En 2008, Lewis Hamilton et Felipe Masse se livrent une lutte acharnée pour le titre mondial. A Singapour, le Brésilien est en tête quand son compatriote Nelson Piquet se fracasse contre le mur ; c’est la naissance du Crashgate.
La voiture de sécurité sort, et les leaders plongent dans la voie des stands. Toutes les équipes sont en panique, à tel point que Felipe Massa repart trop vite de son puit. Le Brésilien arrache le tuyau d’essence et repart avec. Quand il voit ça dans ses rétroviseurs, Felipe s’arrête dans la voie des stands, attend que ses mécanos le lui enlèvent pour repartir en 18e position. Avec un drive-through en prime.
Heartbreak for Felipe Massa (Ferrari) as his fuel rig was still attached as he left his pit box! 2008 Singapore #F1 pic.twitter.com/25P723TyEY
— Motorsports in the 2000s (@CrystalRacing) September 28, 2018
Au final, Alonso s’impose (comme par hasard), Massa marque zéro point et perd le championnat du monde lors du dernier virage du dernier tour de la dernière course du calendrier. Et comme si ça ne suffisait pas, cela arrive chez lui au Brésil. Dingue.
GP Malaisie 2013 : Hamilton revient vers son ex
La saison 2013 symbolise le transfuge de Lewis Hamilton de McLaren à Mercedes. Si son choix est plutôt une réussite, les débuts ont été assez laborieux. Comme lors de ce Grand Prix de Malaisie où le Britannique se trompe littéralement de stand. Hamilton s’immobilise devant les mécanos de McLaren, avant de mettre les gaz et de se diriger vers ceux de Mercedes. Le lapsus révélateur.
GP Silverstone 2019 : La sortie des stands “safe” de Grosjean
Nous sommes paisiblement au cœur de la séance d’essais 2 à Silverstone, quand Romain Grosjean décide de sortir de son garage pour rouler sur le circuit. Oui mais voilà, pour y parvenir, il faut encore passer le terrible obstacle de la sortie des stands. Romain lâche le pit-limiteur et file tout droit dans la barrière. Tout seul comme un grand.
Pessoal relembrando a rodada do D’Ambrosio no pitlane depois do lance do Bottas, mas também teve uma inesquecível do nosso trapalhão favorito, o Grosjean, em Silverstone, em 2019 pic.twitter.com/e0sPP6Dnwj
— Estagiário da F1 (@EstagiariodaF1) June 25, 2021
GP Autriche 2021 : Le spin sublime de Bottas dans les stands
Comme Romaine Grosjean, Bottas tente des manœuvres artistiques au cours de la FP2. Oui, Romain est une source d’inspiration. Le Finlandais repart de son garage, contrebraque et perd tout de suite l’arrière de sa monoplace. Un coup de raquette chirurgical. S’ensuivent des tentatives de demi-tour et de créneaux pour se sortir de ce bourbier. Onctueux.
Here’s another look at FP2’s big talking point, Valtteri Bottas’ spin in the the pit lane#StyrianGP 🇦🇹 #F1 pic.twitter.com/Hc2jZ4DIWx
— Formula 1 (@F1) June 25, 2021
🗨️ “Nous avons essayé quelque chose de différent en sortant du stand”
Bottas explique son spin des FP2 (avant d’apprendre sa pénalité de 3 places sur la grille 😬)#StyrianGP pic.twitter.com/s9d450ELQG
— CANAL+ F1® (@CanalplusF1) June 26, 2021
Oui ça on l’avait compris.
Bonus
GP Australie 1997 : Alesi, l’arrêt aux stands qui ne viendra jamais
Qui d’autre que Jean Alesi pour clore ce classement ? Lors du Grand Prix d’Australie 1997, Jean Alesi est à la lutte pour le podium. Au volant de sa Benetton, il se voit déjà sabrer le champagne sur la boîte, quand il sent tout d’un coup une perte d’énergie. En effet, le Français a tout bonnement oublié de passer par les stands, et est victime d’une panne d’essence. Pourtant, cela fait déjà plusieurs tours que son équipe s’évertue à lui rappeler à la radio de rentrer aux stands. Mais elle se rend compte que cette dernière est HS. Un mécano brandit alors un panneau sur la ligne d’arrivée ; Alesi ne le voit pas. C’est la panne sèche.
“Dans cette histoire, c’est quand même moi qui suis passé pour l’idiot du village” J. Alesi
@fededelalose La panne, la vraie 🇫🇷😍 (v2, son corrigé) #Formule1 #F1 #f1tiktok #France #GP #frenchf1 ♬ Pump It – The Black Eyed Peas