Formule 1 2018 | Grosjean et Austin, je t’aime pas moi non plus


Romain Grosjean Austin 2018

La nouvelle est tombée. Tel un séisme venu ébranler le monde de la Formule 1. Après la victoire inattendue de Gasly à Monza, le record du nombre de victoires de Michael Schumacher égalé par Lewis Hamilton, c’est un nouveau tremblement de terre qui sévit la F1. Le départ de Romain Grosjean de l’écurie Haas. Et possiblement de la Formule 1 tout court. Ou comment plonger la catégorie reine du sport automobile dans un deuil poignant. Mais telle une lueur dans la pénombre, nous vous proposons une rétro sur le Grand Prix des États-Unis 2018. Car oui, Grosjean avait déjà frappé fort en ce jour du 21 octobre.

Arrivé en 2016 dans l’écurie Haas, Romain Grosjean jouissait déjà d’une réputation de « dingue du premier tour ». Expression chère à Mark Webber, victime parmi tant d’autres de notre fou du volant préféré. Mais depuis quatre ans, sa réputation le précède désormais : tête-à-queue dans la voie des stands, termine dans le mur en faisant chauffer ses pneus sous régime de safety car, revient en piste au milieu d’un peloton de voitures provoquant un carambolage, défense en zigzag, auto-tamponneuse avec son coéquipier Magnussen… Bref, la panoplie complète.

Grosjean et Austin, une love story

Grosjean doit cette notoriété en partie grâce aux Grands Prix des États-Unis (on pourrait dire la même chose pour toutes les autres pistes en vérité). Car en effet, la course disputée sur le circuit des Amériques était LA manche du championnat du monde à ne pas louper pour l’écurie américaine Haas. Se sachant attendu, il n’en fallait pas moins à Romain pour qu’il démontre toute l’étendue de son talent.

Après une triste première édition en 2016 ponctuée par un point, l’année suivante se conclut par une confortable quatorzième place. Outre le zéro pointé « at home », la course du français est marquée par un échange à la radio à un tour de la fin. Romain se plaint (pour changer) de ses pneus et souhaite abandonner. Son manager Günther Steiner refuse. Et devant l’abnégation du français, ce dernier lui lâche un « Shut up ! » dans le plus grand des calmes texans. Le team vit bien.

Cela aura au moins eu le mérite de voir Grosjean s’excuser auprès de ses fans pour sa course. Et d’essayer de se justifier qu’il est venu en Californie pour la plage et les palmiers le travail.

Le résumé de la course

Dès le samedi, Romain montre sa vitesse. Et parvient à atteindre pour la onzième fois consécutive la Q3. C’était il y a deux ans. Les temps changent très vite. Au final, le pilote français signe une probante huitième place en qualifications. Règle primordiale : toujours créer de l’espoir avant une course…

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Les feux s’éteignent. Les vingt monoplaces s’élancent. Grosjean parvient tant bien que mal à conserver sa position. À deux places près. Mais Charles Leclerc aurait dû réfléchir à deux fois avant de doubler le pilote Haas. Car qui dit le dépasser, dit se trouver devant lui au bout de la longue ligne droite du second secteur. Erreur de jeunesse du monégasque.

Comme prévu, Romain freine beaucoup trop tard au bon moment selon ses dires, bloque ses roues et harponne l’arrière de Leclerc au bout de la ligne droite. Le monégasque part en tête-à-queue et arrache l’aileron avant du français. Et ce dès le premier tour. D’une course à domicile.

« J’ai essayé d’être prudent, c’est mal payé » R. Grosjean

Grosjean de retour à l’auto-école ?

La suite ? Grosjean rentre aux stands pour soi-disant changer de pneus. Mais comme très souvent, on se rend compte que sa voiture est détruite. Le combo gagnant accrochages – carambolages – craquages a une nouvelle fois fait des miracles. Direction assistée endommagée. Abandon dès le 3e tour. American Dream.

« Le volant était à 90° dans les lignes droites » R. Grosjean

Après la course, le pilote français est sans aucune surprise jugé coupable de la collision. Pour cela, il écope de trois places de pénalité sur la grille du GP du Mexique. Qu’il mettra un point d’honneur à terminer à la seizième position.

Mais le français s’en sort bien. Les commissaires de course ne lui ont retiré qu’un seul point sur son permis. Qui n’en compte plus que deux. Dix sur douze s’étant évaporés durant l’année. Cette sanction « clémente » au vu du règlement lui a sans doute permis d’éviter un nouveau Grand-Prix de suspension. Et le retrait de sa super-licence, obligatoire pour pouvoir rouler en F1.

Mais la réalité est là. Dès l’année prochaine, le monde de la Formule 1 sera cette fois bel et bien orphelin de son « dingue du premier tour ».

Tom