Ligue des Champions 2019 | Lopes, la mano de Dios


23 octobre 2019. Si cette date ne signifie rien pour vous, elle a pourtant lancé la campagne européenne de l’Olympique Lyonnais jusqu’en demi-finale. Lancer est un bien grand mot. Opposés aux lisboètes du Benfica ce soir-là, le Stade de la Luz ne portera jamais aussi bien son nom. Reniant à maintes reprises ses gènes, jusqu’à choisir la nationalité sportive portugaise, le franco-portugais Anthony Lopes a pourtant montré au monde entier que la France coulait dans ses veines. Retour sur cette masterclass du quarterback lyonnais.

Après un Final 8 très loin de nos attentes, qui a vu l’Olympique Lyonnais et surtout le Paris Saint-Germain jouer au feu, la Ligue des Champions reprenait ses droits cette semaine. Et pour une première journée, on a vu pire. Quatre des cinq clubs en lice n’ont pas trouvé le chemin de la victoire. Mais plutôt des revers à la pelle. Si Paris, Marseille et Nice ont hissé haut l’étendard français, le traître lillois est lui en train de déserter le champ de lose pour rejoindre le cousin portugais.

Tandis que le PSG s’est rattrapé mardi soir de sa récente finale, et a réglé sa dette, le demi-finaliste lyonnais a fait encore mieux : ne pas y participer du tout. Mais tout comme ses homologues, il va recevoir son hommage pour service rendu à notre fédération. Si les faits ne datent pas de cette semaine, ils remontent néanmoins à un an jour pour jour. Un soir d’octobre 2019…

Le grand 8 réussi avant la rencontre

Après avoir entamé la saison par un 9-0 en deux matchs, il était évident que la chute serait d’autant plus délicieuse. Décrit comme le nouveau cerveau du football au jeu ultra-offensif, Sylvinho est vite redescendu sur la planète lyonnaise. Après une solide série de 7 matchs sans victoire en championnat (3 nuls et 4 défaites), dont un revers lors du derby à Saint-Étienne, la messe était dite.

Mais comme lot de consolation pour l’OL, l’arrivée du Sergent Garcia. Et comme on dit : un de perdu, Rudi de trouvé.

L’Olympique Lyonnais aborde donc la deuxième journée de Ligue des Champions dans la plus grande des sérénités. Ce qui se vérifie dès l’entame du match. 4e minute. Le latéral gauche lyonnais Youssouf Koné réalise une intervention magistrale dans les pieds de Lucas Tousart à l’entrée de ses 18 mètres. Ce qui profite à Cervi qui n’a plus qu’à décaler sur sa droite Rafa, laissé logiquement seul dans la surface de réparation. Lopes est battu une première fois. 1-0 Benfica.

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La réaction ne se fait pas attendre. À la demi-heure de jeu, Terrier trouve Cornet en profondeur. Et le bourreau de Guardiola assure le job. Contrôle désaxé de deux mètres sur la gauche. Frappe contrée par Grimaldo. Fausse alerte.
Des boulevards commencent à s’offrir aux portugais. Et nous ne sommes qu’en première période. On se croirait presque sur le Boulevard des Belges qui traverse le 6e arrondissement lyonnais. Le latéral Tavares remet en retrait à Seferovic seul au point de pénalty. Lyon reste en vie uniquement grâce au fair-play du suisse, qui envoie une minasse dans les tribunes.

Lopes donne un coup de main à ses coéquipiers

À vingt minutes du terme de la rencontre, Depay trompe le gardien lisboète sur un étonnant bon centre de Dubois. La fin du match est désormais sous domination lyonnaise, à leur aise depuis la réorganisation tactique de Rudi Garcia.

Et puis arrive la 85e minute. Anthony Lopes se saisit du ballon à l’angle gauche de sa surface. Contrairement à dix gardiens sur dix de Ligue 1 qui se seraient couchés sur le ballon durant 30 secondes, Lopes souhaite lui relancer vite. Une magnifique passe laser en plein axe pour un coéquipier qui se trouve lui-même 5 mètres derrière Pizzi. Le reste est dans la légende. Une reprise sans amortie des 30 mètres qui vient se loger dans les filets. Et c’est le Stade de la Luz qui retrouve ses lettres de noblesse. Lyon s’incline 2-1. Et poursuit sa série folle de presque-victoire.

« On ne mérite pas de perdre ce soir » L. Dubois

On sent la clim même chez le CM.

Mais si cette passe décisive de Lopes vous surprend, ne le soyez pas. Trois ans auparavant, lors d’un match amical contre ces mêmes lisboètes, le portier lyonnais avait été surpris en train… de chanter l’hymne portugais. Savoureux.


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