2016 devait être une année décisive pour Romain Grosjean. Au volant de la Haas pour sa première saison, Romain se devait de frapper un grand coup sur la table. Montrer que le patron était bel et bien là. D’un œil extérieur, on se dit que l’année a été un succès. Un 29-0 infligé dans les gencives de son coéquipier Gutierrez. Mais en cherchant plus en détail, on se rend compte que derrière cette saison qui semble en apparence réussie, il y avait un avant-goût des suivantes. Couronné notamment par le Grand Prix du Brésil, achevé une nouvelle fois avant les autres. Bien avant les autres.
À la lutte pour le titre après 2 courses
Si la réputation de Grosjean le précède, c’est parce que le Français avait mis les bouchées doubles pour se faire un nom lors de son passage à Lotus Renault. Surnommé le « dingue du premier tour » par Mark Webber, les accidents du Genevois n’avaient pas laissé indifférents dans le paddock. Mais, le temps faisant l’affaire, sa conduite s’est affinée et son arrivée dans la nouvelle écurie Haas devait déclencher un tournant dans sa carrière. Devait, oui.
Sa première saison commence de la pire des manières. Une 6e place à l’arrivée du Grand Prix d’Australie. Ironie du sort quand on connaît la lose qui attend Romain sur cette piste. Une fuite d’eau et deux mauvais serrages de roues plus tard, ce sont trois abandons successifs de 2017 à 2019. On se recale ça juste pour le plaisir.
Après cette course inaugurale étonnamment réussie, le Français enfonce le couteau dans la plaie de notre fédé. C’est cette fois une 5e position qui l’attend à Bahreïn. Masterclass sur masterclass. À l’issue de cette deuxième course, Grosjean se retrouve 4e du championnat. Devant les Ferrari de Vettel et Raikkonen. Et à seulement quinze points d’Hamilton. Enfin un rival à la hauteur du Britannique pensions-nous.
Sur les terres de Senna, Grosjean se montre
À l’issue du Grand Prix d’Autriche, Romain signe une belle 7e place. Alors que nous sommes seulement en juillet, il ne le sait pas encore, mais il ne marquera plus qu’un seul point sur les 12 dernières courses. Ce qui reste toujours un point de plus que Gutierrez.
Arrive alors la vingtième manche du championnat, sur le circuit d’Interlagos au Brésil. L’écurie Haas vient d’officialiser la venue d’un jeune Danois prometteur pour la saison suivante : Kévin Magnussen. Haas devient alors le refuge de tous les frustrés de Renault.
Samedi. Les qualifications vont jouer un rôle majeur pour le week-end du français. Parvenant à se qualifier en Q3, Grosjean signe le septième meilleur chrono de la séance. Réalisant ainsi la meilleure qualification de l’histoire de son écurie. Ce qui fait naturellement naître un espoir pour la course le lendemain. Toujours la même technique, ce bon vieux Romain.
« Je suis le premier surpris ! » R. Grosjean
Il n’y a que lui au monde qui ne croit pas en son talent on dirait.
Grosjean, le « dingue du premier tour de mise en grille »
Dimanche. En raison de la pluie qui s’abat sur la piste, le départ de la course est repoussé de 10 minutes. Les monoplaces sortent de leurs garages pour aller s’installer sur la grille. Une étape déjà bien trop complexe ce jour-là pour le Français. Lors du tour de mise en grille, Grosjean subit un énorme coup de raquette dans la ligne droite des stands, et fait un tête-à-queue brutal. Sa voiture vient se fracasser dans le mur de pneus. À défaut d’être rangée sur la grille.
😯 GRO crashes out on the way to the grid!
He was set to start P7 for @HaasF1Team…#BrazilGP 🇧🇷 #F1 pic.twitter.com/i4f3sgVHEI
— Formula 1 (@F1) November 13, 2016
Another look at GRO’s accident 👀
It’s wet out there… 🌧#BrazilGP 🇧🇷 #F1 pic.twitter.com/KiPYM2BicT
— Formula 1 (@F1) November 13, 2016
Un craquage qui vient balayer des qualifs très prometteuses. Ou l’art du contre-pied parfait.
« On passe de vingt sur vingt à zéro en l’espace de vingt-quatre heures » R. Grosjean
Romain pense tout de même pouvoir expliquer cet accident. Si vous y voyez un énième craquage savoureux, Grosjean y voit lui un sort divin : « C’était juste de la malchance ».
Tu manques définitivement à la Formule 1, Romain.