Europa League – LOSC Ajax | Lille, cet anti-européen acharné !


L’heure de la vengeance avait sonné. Si cette dernière est un plat qui se mange d’habitude assez froid, celle de ce soir a plutôt chauffé les fesses lilloises. Un bon vieux bouillon qui se fond dans l’héritage majestueux des craquages français en Coupes d’Europe. Chef-d’œuvre du LOSC de 90 minutes, acteurs bluffants. Un long-métrage qui sera certainement nominé aux prochains festivals de lose. Nous vous proposons ainsi la critique du second volet de cette duologie d’anthologie.

Ce week-end les lillois ont pu savouré leur petite promenade dominicale ensoleillée en se rendant chez leurs amis pêcheurs lorientais. Une victoire 4-1 qui a eu comme seul impact de relancer cette perpétuelle question existentielle : et si le LOSC avait retrouvé la forme quatre jours avant son match retour face à l’Ajax ? Bien malin celui qui aurait pu trouver la bonne réponse. Et force est de constater qu’à ce petit jeu, la FFL n’est pas la plus idiote.

La déroute de la semaine passée est dans toutes les têtes. Alors en entrant sur la pelouse de la Johan Cruyff Arena, c’est tout logiquement que les lillois se remémorent les consignes de Coach Galtier.

« Il faudra se livrer, sans aucune retenue, de manière intelligente et insouciante » C. Galtier

Les joueurs n’ont visiblement rien pigé à la causerie. Entre intelligence et insouciance, les joueurs ont fait leur choix. Et il est vite vu. En face, les amstellodamois n’ont pas eu besoin de forcer leur talent. Pas nécessaire.

Le résumé du match Ajax – LOSC

Les dogues montrent davantage durant les cinq premières minutes que lors du match aller. Timothy Weah part en profondeur et décale Jonathan Ikoné dans la surface. Mais le presqu’adragénaire Stekelenburg se détend de tout son long pour chercher le ballon dans les pieds d’Ikoné. Xeka hérite du ballon mais Martinez réalise un sauvetage sur sa ligne. Regret n°1.

Mais rien à faire, la Coupe d’Europe est une question de réalisme. Sur le premier corner amstellodamois, Botman finit à terre suite à un bloc de Blind façon Pau Gasol. Tandis que les lillois démarrent une conférence autour de l’arbitre pour délibérer sur une éventuelle faute, les néerlandais ne se posent pas de question. Et Klaassen ajuste Maignan de la tête. 1-0.

Quelques minutes plus tard seulement, sur une talonnade -pour une fois- inspirée de Yazici, Ikoné peut envoyer dans l’espace Weah. Mais l’américain refuse d’engager un face à face avec Stekelenburg, trop facile. Pourtant seul, il décide de déclencher une frappe enroulée des 25 mètres. Même Stekelenburg le toise du regard tellement il est déçu. Regret n°2. Peu avant la pause, Renato Sanches s’effondre dans la surface après une charge dans le dos d’Antony. Dans le direct, la faute semble évidente. Au ralenti, elle est flagrante. Mais dans le camion de la VAR, elle est totalement absente. Monsieur Collum siffle la mi-temps. On se pince, mais ce n’est pas un rêve.

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L’Ajax, ce n’est pas Lorient

On pense par la plus grande des naïvetés que le LOSC va revenir tambours battants dans cette seconde période. Mais la possession reste néerlandaise. À tel point que l’Ajax est à deux doigts de faire le break. Sur une remise ingénieuse de Brobbey, ce diable de Klaassen tente un tir de la poitrine. Il faut une manchette de l’espace de Magic Mike sur sa ligne pour sauver les siens.

Mais les dogues se remettent enfin sur selle. Sur une énième obstruction dans la surface, Martinez met un coup d’épaule dans le dos de David. L’arbitre écossais Mister Collum ne voit que du feu. Et même devant la VAR, il doute, il se questionne, il se gratte les cheveux qu’il n’a plus. Et finit enfin par montrer le point de pénalty. Yazici s’élance et transforme. 1-1.

Il reste quinze minutes à jouer. Les lillois doivent marquer encore un but. Ce but aura bien lieu. Mais dans les cages des dogues. David Neres place le second coup de boule amstellodamois de la soirée. 2-1. Le staff nordiste commence déjà à chercher l’adresse de l’aéroport d’Amsterdam sur Google Maps. Coup de sifflet final. Le miracle n’aura pas eu lieu.

Les rêves européens pour les supporters du LOSC ? Ils n’existent pas.

Les Tops du LOSC

Yusuf Yazici

Encore une fois le Man of the Match. Hormis sa bourde de talonnade étonnamment réussie, le turc a remis les pendules à l’heure par la suite. Meneur de jeu transparent, introuvable entre les lignes et doté d’une technique toute sauf chirurgicale, Yazici a été incontestablement le douzième homme de l’Ajax.

Les Flops du LOSC

Sven Botman

Si c’était pour sortir une performance de la sorte, valait mieux rester à l’Ajax. Solide dans ses interventions, relances éliminant souvent les deux premières lignes, Botman nous a sorti le grand jeu ce soir. Vivement le retour à l’envoyeur !

Mike Maignan

Si son match a été normal dans l’ensemble, la 67e minute a totalement entaché sa performance de la soirée. Sur une frappe de Klaassen, Maignan permet à ses coéquipiers de rester en vie. Le néerlandais a marqué un but que Maignan a arrêté.

Tom