Eurobasket 2015 | France-Espagne | Pau Gasol, le dernier matador


Pau Gasol, Eurobasket 2015

On dit souvent que les meilleurs partent les premiers. Ici, l’adage n’a pas été respecté. À 41 ans, le pivot espagnol Pau Gasol vient d’annoncer sa retraite, après plus de 20 années à sillonner les parquets. Alors que chacun se lance dans une rétrospective, impossible pour la FFL d’oublier sa formidable prestation de l’Euro 2015 en demi-finale contre la France. Le moment de rendre hommage est venu.

Nous remontons le temps jusqu’en 2015, lorsque la rivalité franco-espagnole est à son paroxysme. Les Bleus sont malheureusement champions d’Europe en titre et les Espagnols ont encore en tête leurs deux revers consécutifs en grand championnat (demi-finale de l’Euro 2013, quart de finale de Coupe du monde 2014 à la maison) contre la France. L’Euro 2015 se déroule en France, quel meilleur moment pour installer une clim’ intersidérale ?

Gasol en mode diesel

Dans un stade Pierre Mauroy réquisitionné pour le tournoi, la France et l’Espagne vont donc s’affronter une nouvelle fois pour une place en finale (et accessoirement pour un ticket vers les JO 2016). Emmenés par un public de feu, les Français dominent une timide Roja, qui se maintient tout juste au contact. Sur le parquet, on assiste à un duel dans le match. Rudy Gobert (2,16 m) est en charge de museler Pau Gasol (2,15 m). Et le jeune Tricolore (23 ans à l’époque) s’y prend plutôt bien le bougre ! À l’aube du dernier quart-temps, les Bleus mènent 56-48.

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Pour la FFL, tout ce tintouin ressemble fort à un scénario idéal. On connaît bien la capacité française à choke dans le money-time. C’est tout droit ! Et ça n’a pas loupé. Enfin les Espagnols se réveillent. Ou plutôt, Pau Gasol prend enfin les choses en main. Le joueur de Chicago passe en mode Super Saiyan et commence son récital. Face à lui, Gobert ou Lauvergne enchaînent les fautes. Gasol empile les lancer-francs, dunks et tirs en crochet. L’Espagne inflige un 10-0 aux Français (normalement, c’est passage sous le baby-foot ça) et passe à 62-61 en sa faveur. Encore 2 minutes 30 à disputer.

Batum, héros éphémère

Dans les bureaux de la FFL, on commence à se dire que l’on devrait faire des écharpes pour la boutique. Ça pourrait servir à tout Villeneuve d’Ascq. 66-63 pour les Ibères, 16 secondes à jouer et Batum nous fait déglutir un peu trop violemment. Sur une remise en jeu, l’ailier tricolore claque un énorme tir primé et égalise. Les écharpes, ce sera pour une autre fois…

En prolongations, Pau Gasol continue son récital. Jouant idéalement pour faire péter une durite à tout le peuple français : adroit et surtout physique juste comme il faut sur certaines actions (Joffrey Lauvergne s’en souvient).

Nous perso, on n’a rien vu d’illicite… Mais on a très bien vu le choke qui s’est ensuivi et qu’on attendait au 4e quart-temps. Il sera pour Nico Batum. À nouveau menée de 3 points alors qu’il ne reste qu’une poignée de secondes, la France obtient trois lancers-francs et Batum en rate… Trois ! (Même si c’est fait exprès pour le dernier, ça reste jouissif.) Relançant ainsi l’éternel débat : Batman doit-il être considéré comme un super-héros ?

La France s’incline finalement 80-75, comme prévu. Pau Gasol aura planté la moitié des points de son équipe et compilé 11 rebonds avec 11 fautes obtenues. Prestation XXL dans un écrin français à une époque où les Bleus commençaient à prendre le dessus sur un rival historique. M. Gasol, vous pouvez vous retirer l’esprit tranquille. Vous quittez les parquets avec la mention très bien de la FFL. Vous allez nous manquer.


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