Élite 1 féminine 2023 | Qui ne lose pas n’est pas blagnacais !


Blagnac rugby féminin

Une semaine avant la finale du Top 14, l’Élite 1 féminine désignait son champion. Un duel âpre entre Blagnac et Bordeaux, dont le dénouement est une suite logique de l’Histoire. Faut-il encore la connaître.

Quand la section masculine de l’UBB en est à sa 3e demi-finale perdue consécutive en Top 14, les joueuses de Blagnac n’ont rien à leur envier. En effet, les Blagnacaises ont disputé leur troisième finale consécutive en Élite 1 féminine. Après avoir pris soin de perdre les deux précédentes. Face à elles, les Bordelaises qui se qualifient pour la première fois de leur histoire en finale. Bref, difficile de ne pas voir Blagnac favori de cette rencontre, d’autant plus qu’il s’agit de l’équipe qui compte le plus grand nombre de joueuses internationales. Pas moins de dix dans le seul XV de France, dont Gabrielle Vernier, élue meilleure joueuse du dernier Tournoi des Six Nations.

Et pourtant, impossible n’est pas Blagnacais.

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Blagnac, la malédiction lui va si bien

La ville de Blagnac vous dit peut-être quelque chose ? Vous en aviez peut-être déjà entendu parler quand nous avions consacré un numéro sur l’immense Ovalie Caennaise, et leur saison remplie de défaites en 2020.

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Situé au nord-ouest de Toulouse, Blagnac rêve de vêtir le costume du Stade toulousain chez les femmes. Après deux titres en 1990 et 1993, cela fait toutefois 30 ans et 5 finales perdues sur cette période. Dont les deux dernières du championnat. Autant vous dire que le Blagnac rugby féminin se rapproche davantage de Clermont. Alors, bien entendu, un tel héritage ne s’efface pas d’un simple coup de baguette magique.

“Forcément, on aura ces finales dans un coin de la tête” A. Abadie

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Le résumé de la finale

Le match débute, et très vite les Bordelaises apportent l’espoir sur un plateau aux Blagnacaises. En effet, les Lionnes écopent de deux cartons jaunes dans la seule première période. Blagnac rentre aux vestiaires en menant 13-8. De quoi donner la grosse confiance à ses troupes.

Il faut poursuivre dans cet état d’esprit et je suis persuadé qu’en face, elles finiront par craquer” Audrey Forlani

Il ne faut que 2 petites minutes à Coco Lindelauf et Marjorie Mayans pour écoper à leur tour d’une biscotte et voir Blagnac jouer à 13 contre 15. Le timing du propos est chirurgical. Mais au tableau d’affichage, tout est sous contrôle. Il reste 30 minutes à jouer, et Blagnac mène 20-8, puis 20-15, puis 23-20. Bon ok c’est la grosse panique à la 79e minute. Autant vous dire qu’on ne la ramène pas vraiment chez les Caouecs.

Les Bordelaises pilonnent la défense de Blagnac à seulement quelques centimètres de l’en-but. Alors qu’on pense que les Blagnacaises vont sortir gagnantes de ce combat, c’est le moment choisi par Julie Annery pour aplatir un essai… bordelais ! 27-23 Bordeaux. Blagnac a été devant au score durant la majeure partie de la rencontre, mais s’est fait passer devant sur le gong. Un scénario qui rappelle l’année dernière face au Stade toulousain, où les Caouecs avaient là encore craqué à quelques secondes de la sirène. Que rêver de mieux ?

La régularité, le maître-mot blagnacais

“On a la poisse” G. Vernier

Avec ces quatre mots, Gabrieller Vernier résume merveilleusement bien le sentiment des Blagnacaises au coup de sifflet final. Ce ne sont plus une, ni deux, mais désormais trois finales de championnat de France perdues à la suite. A ce niveau-là, ce n’est plus une question de (mal)chance. Il est temps de parler de génie. Et Mélissandre Llorens, l’ailière de Blagnac, est la mieux placée pour en parler.

“Nous échouons encore à la dernière minute de la rencontre. Ça commence à faire beaucoup. Ce dénouement est vraiment cruel” M. Llorens

Avant d’ajouter, non sans seum :

“Nous étions proches de ce titre, nous avons mené pratiquement tout le match. Je pense en plus que vu notre saison, nous méritions ce titre” M. Llorens

Si seulement le XV de France masculin pouvait s’inspirer des meilleures.

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Tom