Coupe du monde 2011 | France-Tonga | Le vrai baroud d’honneur de Lièvremont


Ducalcon, Bonnaire, Coupe du monde 2011

Il existe deux raisons possibles de connaître le petit archipel des Tonga. La première : vous êtes un fan inconditionnel de Koh-Lanta et vous connaissez par cœur la région du Pacifique sud. La seconde : vous étiez devant votre télé le 1er octobre 2011 pour voir le XV de France se faire humilier par les Tongiens à la Coupe du monde 2011. Vous faisant regretter de vous être levé à 7h un samedi matin.

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Au cœur de l’automne, l’équipe de France de rugby a traversé le globe pour jouer la Coupe du monde 2011 en Nouvelle-Zélande. Pour elle, c’est la fin d’une année glorieuse où elle a enchaîné les exploits comme des perles. Car depuis le Grand Chelem 2010, tout va mieux. Elle a connu sa plus large défaite à domicile contre l’Australie en fin d’année, puis a parfaitement négocié son Tournoi des VI Nations avec un fabuleux Italie-France. Le sélectionneur Marc Lièvremont n’a plus qu’à conclure l’année en beauté pour quitter son poste, l’esprit serein.

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La lose appartient à ceux qui se lèvent tôt

Sur la terre des Maoris, les Bleus débutent par deux victoires, contre le Japon (47-21) et le Canada (46-19). Mais en guise de 3e match, les All Blacks se tiennent devant eux. Et comme la FFL, les Néo-Zélandais se souviennent de 2007 et “Jauzion en terre promise”. Bref, il y a une revanche à prendre, un affront à laver. Résultat : 37-17 pour les locaux. Malgré tout, le XV de France devrait passer en quarts de finale puisqu’il ne lui reste qu’un match de poule à disputer, contre les Tonga, faiblarde 12e nation mondiale. Sans grands espoirs, nous faisons une croix sur notre grasse matinée (le match est à 7h heure française) et nous nous posons dans le canapé, café en main.

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Les yeux à peine ouverts, on distingue d’entrée que Yachvili inscrit une pénalité. Heureusement, les Tongiens nous sortent de notre état comateux en égalisant rapidement. La partie peut enfin commencer et finalement, nous avons peut-être bien fait de nous lever. Car le spectacle auquel nous assistons vaut la chandelle. Les Tonga jouent de manière simple, comprenez “c’est tout droit et on rentre dans le lard”. Sauf sur une action où d’un savoureux changement d’aile joué au pied, ils aplatissent dans l’en-but tricolore. 13-6 à la mi-temps pour les Tongiens. Les Bleus sont tellement transparents qu’on en vient à se demander si leurs pères ne sont pas vitriers.

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Houston, on a touché le fond

La seconde période est du même acabit. Les Français conservent le mode paillasson et se font marcher dessus. On parle souvent de “combat” dans le rugby. S’il fallait trouver l’inspiration de cette bataille pour les Français, on miserait sur Azincourt. Les îles Tonga parviennent à se mettre à l’abri dans le dernier quart d’heure grâce à deux pénalités (19-9). Encore mieux, dans les ultimes secondes, alors que la défaite est acquise, les Bleus poussent aux 5 mètres pour “sauver l’honneur”. En face, les Tongiens jubilent et rentrent dans la mêlée en poussant des cris de victoire. (Ils se prendront un essai de Clerc sur le gong mais ce n’est qu’un détail).

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Finalement, alors qu’on avait prévu le coup, on n’a pas eu besoin d’un deuxième café. La gifle reçue par les Tricolores nous a suffisamment réveillés (19-14). Et tant pis pour la grasse mat’, le week-end s’annonce radieux. Le lendemain, tous les médias tomberont sur le XV de France. Le journal L’Équipe délivre des notes historiques. 4 pour Papé, le meilleur moins pire Tricolore. 1 pour Nallet et Rougerie.

Malgré la défaite, les Bleus inscrivent un point de bonus défensif lors de ce match, ce qui leur permet de voir les quarts de finale. Dommage de ne pas être pleinement récompensés de leur prestation d’anthologie. Mais bon, il faut savoir relativiser. Sans ce petit point, le XV de France n’aurait pas été jusqu’en finale du tournoi et nous n’aurions pas pu rencontrer notre ange gardien : M. Craig Joubert.

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