Coupe de France 2008 – Carquefou | L’OM, ce petit poucet si proche de l’exploit !


Coupe de France 2008. Si le concept de Petit Poucet vous laisse sceptique, le 19 mars 2008 vous fera changer d’avis à jamais. L’USJA, plus connue (ou pas) sous le nom de l’Union sportive Jeanne d’Arc Carquefou, accueillait l’Olympique de Marseille pour une place en quart de finale. Pensionnaires de CFA 2, les Carquefoliens vont réaliser l’exploit que Quevilly, Grenoble, Andrézieux, le Canet-en-Roussillon et Annecy imiteront lors de la décennie suivante : renvoyer l’OM sur la Canebière une main devant, une main derrière.

Si l’année 1939 a marqué l’Histoire avec le début officiel de la Seconde Guerre mondiale, elle a également bouleversé à tout jamais la planète foot. En effet, la section football de l’Union sportive Jeanne d’Arc Carquefou voit le jour. Dans le monde du football, il y aura désormais un avant et un après 1939. Basée dans la banlieue nantaise, l’USJA met pas moins de 55 ans avant de soulever son premier titre. Et quel trophée ! Les Carquefoliens remportent en 1994 la DH Atlantique. De quoi fédérer le peuple de Loire-Atlantique derrière Carquefou, et éclipser ainsi le petit frère nantais.

Mais ne vous y trompez pas, l’âge d’or du club intervient en 2004, quand les Carquefoliens pointent le bout de leur nez en CFA. À Carquefou, le plafond de verre on ne connaît pas. Toutefois l’apogée du club intervient lors de la saison 2007-2008. Pour la première fois de son histoire, l’USJA se qualifie pour les 16e de finale de la Coupe de France en éliminant la future équipe de Tony Vairelles, le Football Club Gueugnonnais.

Qui se frotte à Carquefou s’y pique !

Alors au tour suivant, lorsque les amateurs affrontent l’AS Nancy Lorraine et ses stars Issiar Dia, Kim et Monsef Zerka, on ne donne pas cher de la peau de l’USJA. Pourtant à la fin du temps réglementaire, toujours aucun but au tableau d’affichage. Et ce sont même les locaux qui ouvrent le score par l’intermédiaire de Delanoë. Si Marc-Antoine Fortuné parvient à égaliser quelques minutes plus tard, ce sont bien les amateurs qui ont le dernier mot avec un but à la 117e signé Le Paih. Une réalisation qui ne sent pas bon pour la qualif nancéienne. C’est donc dans ce contexte irréel que naît le futur « Coup du Siècle », modestement surnommé par l’entraîneur de Carquefou lui-même.

Mercredi 19 mars 2008. Le tirage au sort a été clément avec le club de CFA 2. Les amateurs affrontent l’Olympique de Marseille en huitièmes de finale, futur 3e de Ligue 1. Emmené par le duo Samir Nasri et Djibril Cissé, l’OM compte bien marcher sur les pêcheurs de la Loire. Mais c’est surtout la doublette Ronald Zubar – Jacques Faty qui va vite se démarquer. Évoluant traditionnellement dans le Centre sportif du Moulin Boisseau, les Carquefoliens voient les choses en grand et accueillent les Marseillais à La Beaujoire. Ce ne sont pas 3 000, mais 36 500 spectateurs qui attendent l’OM comme la maîtresse désire son cocu.

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Le résumé du match Carquefou – OM

Le début de rencontre annonce très vite la couleur. Sur un ballon donné en profondeur, la charnière Zubar – Faty fait un pas en avant pour jouer le hors-jeu. Le timing est si parfait que les deux centraux couvrent magistralement la course de Papa N’doye, laissant filer tout seul l’attaquant. Un sens aigu du positionnement défensif. N’doye se lance à corps perdu défier Carrasso qui foire totalement sa sortie. Et parachève cette action olympienne de grande classe. Sept minutes de jeu et Carquefou créé déjà un premier exploit.

La réponse ne se fait pas attendre. Finalistes en titre, les Marseillais poussent et sur un centre de Karim Ziani, le ballon est dégagé dans l’axe. Il n’en fallait pas plus pour que Krupoviesa s’essaye à la demi-volée. Joinel est battu, le banc marseillais lève les bras… mais pour les poser sur leurs têtes. Le ballon passe tout juste à côté. Alors quand Akalé déborde côté gauche pour adresser un centre millimétré sur Djibril Cissé tout seul au point de pénalty, on se dit que nous allons faire un grand pas vers de possibles prolongations. C’était sans compter la reprise du talon du buteur phocéen qui fuit le cadre. Rageant.

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Les Carquefoliens n’existent plus. Et en seconde mi-temps, les 36 500 supporters assistent à une absence totale de réaction de leurs protégés. Mais cela suffit tout de même pour déjouer les plans de l’OM. Sur un ballon en cloche en direction de la surface de réparation, ce diable de Cissé – toujours lui – se retrouve seul pour aller défier Joinel. Mais son amorti de son péroné métallique envoie le cuir directement dans les gants du portier. C’est l’anti-joga bonito à La Beaujoire.

Les 5 travaux de l’OM en Coupe de France : épisode 1

Si Marseille bute en attaque, la défense se montre elle bien plus altruiste. Sur un service en profondeur de Le Paih, la défense phocéenne sent bien le coup. Aucun des quatre défenseurs ne se trouve sur la même ligne. Une merveille d’accordéon à montrer à Clairefontaine. N’doye repart en profondeur comme d’hab, mais la sortie de bourrin de Carrasso paye pour une fois. Un giga coup de savate pour envoyer le ballon au rond central. Pour ce qui est de relancer sur un joueur de l’OM, ça attendra.

Les centres dans le tas de Bolo Zenden et sa fine patte gauche foutent la pagaille, mais l’OM ne parvient pas à égaliser. Être contraint de réduire son jeu à un vieux kick and rush malgré les quatre divisions d’écart, c’est peut-être encore plus humiliant que l’élimination elle-même. Les Marseillais viennent de réaliser le premier de leurs innombrables exploits vertigineux en Coupe de France dans ce début de XXIe siècle.

Il ne faudra que quatre petites années aux supporters olympiens pour revivre pareille adrénaline. Prochaine escale : l’Union Sportive Quevilly.


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