Coupe Davis | Le licenciement peu clément d’Arnaud


En 2017, le monde du tennis déclarait une guerre ouverte à notre fédé ; un sacre en Coupe Davis perpétré par le récidiviste Yannick Noah, après 1991 et 1996. Faisant rappeler le règne douloureux des « Quatre Mousquetaires ». Mais cette sombre période ne faisait que répondre à la grande épopée 2013-2015, menée tambour battant par l’incorrigible Arnaud Clément. Contrat sur quatre saisons, mandat de trois ans. Retour sur épopée courte mais intense.

2013-2015 : UN MANDAT RÉGULIER DANS LA NON-VICTOIRE

« Mon but, c’est vraiment que la France remporte la Coupe Davis à nouveau. » (Arnaud Clément, conférence de presse du 22 juin 2012)

Arrivé sur la pointe des pieds en 2013, Arnaud Clément ne s’est pas du tout mis la pression par cette déclaration. Mais alors vraiment pas. Pour preuve, il s’illustre d’abord avec un joli quart de finale perdu face à l’Argentine sous le soleil de Buenos Aires (2-3). Mais il en faut plus pour dissuader l’ancien numéro 10 mondial. Ainsi dès l’année suivante, Clément voit les choses en grand. Un parcours irréprochable, au point même d’atteindre la finale. Vertige assuré pour nos « Mousquetaires 2.0 ». D’autant plus que la finale se joue à la maison. Mais Villeneuve-d’Ascq s’apprête à parler helvète en ce 23 novembre…

Opposés aux suisses, les Bleus ont une lueur d’espoir quand ils apprennent, par le biais des médias français (zéro vanne), que des tensions seraient présentes entre Federer et Wawrinka. Mais le jour du match, ce sont surtout les tensions des cordages des raquettes françaises qui explosent : une défaite limpide 3-1. Et un dixième saladier d’argent qui nous passe sous le nez. French Flair.

Moment éternel, immortalisé par la balle de match convertie par Roger Federer… avec une amortie. Humiliation totale. Mais le plus gros camouflet semble se trouver ailleurs. Sur la vidéo suivante, on croirait presque assister à une ovation du public français, se levant comme un seul homme sur le point gagnant. Patriotes.

Le parcours de Clément à la tête de l’Équipe de France est le type de montagnes russes que l’œil de Sauron ne saurait ignorer. Après avoir fait miroiter une belle progression entre le quart de finale de 2013 et la finale perdue de 2014, l’année suivante aurait dû logiquement offrir le dixième sacre tant attendu. Oui, mais non. C’est bel et bien un nouveau quart de finale qui attend gentiment les Bleus. Sur le billard du Queen’s. Gazon millimétré, tout comme les gifles en coup droit des frères Murray sur les valeureux Gilou et Jo. Défaite 1-3. Good game.

18 SEPTEMBRE 2015 : JEU, SET ET MATCH ARNAUD CLÉMENT

Après trois déceptions en trois éditions de Coupe Davis, Arnaud Clément commençait sérieusement à se faire une place de choix parmi notre fédé. Et pouvait même prétendre à un FFL d’or, qui sait. Mais voilà. La FFT n’a que peu d’humour. Et elle s’est faite un malin plaisir de se séparer de notre Arnaud. Un jour d’infamie, ce 18 septembre 2015.

Au terme de ces dix-huit mots interminables, la FFT remporte finalement la partie face à Arnaud Clément, sur un énième coup gagnant. Après le syndrome de la troisième semaine des cyclistes tricolores sur un grand Tour, ou encore de la deuxième semaine des tennismen français sur un Grand Chelem, voici venu le syndrome de la quatrième année de contrat pour le capitaine de l’Équipe de France de Tennis. Fraternité inter-sports.

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DÉSORIENTÉ PAR CE LICENCIEMENT, CLÉMENT N’A PAS POUR AUTANT PERDU LE NORD…

Démis de ses fonctions de capitaine, Arnaud Clément n’en a pas moins oublié ses grandes qualités de « retourneur » sur service adverse. Dès février 2016, il décide de contre-attaquer. Licencié à un an du terme de son contrat, il porte l’affaire devant la chambre arbitrale du sport et réclame 1,5 million d’euros d’indemnités à la Fédération Française de Tennis. Il récoltera 500 000 euros de dédommagement.

« La FFT et Arnaud Clément entrent désormais dans une nouvelle page de leur relation. » (Communiqué de la Fédération Française de Tennis du 28 mai 2016)

Quatorze mots cette fois-ci pour annoncer la fin des négociations concernant les indemnités de licenciement d’Arnaud Clément. Pas très volubile la FFT.

LE CHIFFRE : 10

L’Équipe de France de Tennis a disputé dix finales de Coupe Davis depuis le début de l’ère Open en 1968. Et comme vous vous en doutez, le ratio est négatif : quatre finales remportées, six perdues. On aurait pu mieux faire, mais on s’en contentera.

Tom