Cher Badminton, nous avons à te parler.


Toma Junior Popov

C’est un moment que nous redoutons, et que nous ne souhaitons jamais plus revivre. Mais dans certains cas, la situation l’oblige. La FFL doit une énième fois rappeler à l’ordre une discipline. Après le biathlon, le handball et le tennis de table, voici venu le tour du badminton.

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Contexte.

Le 15e week-end de l’année a été fatal pour la FFL. Les Championnats d’Europe de badminton avaient lieu à Sarrebruck, en Allemagne. Un événement qui, d’ordinaire, nous laisse plutôt tranquilles. Et pour cause, le badminton tricolore n’avait jamais décroché de titre dans son histoire. Mais en l’espace d’un week-end, les badistes français ont gâché plusieurs décennies d’efforts. Un tas de compétitions où les Bleus étaient fiers de rentrer au bercail sans le moindre titre sous le bras. Plus qu’un sport, il s’agissait avant tout d’une tradition nationale, admirée à l’international. Mais au lieu de cela, les Français ont décidé de nous infliger une gifle monumentale en Allemagne. La génération d’aujourd’hui n’a aucun devoir de mémoire.

En double mixte, Thom Gicquel et Delphine Delrue décrochent l’or continental pour la première fois de l’histoire du badminton français. Mais nous ne sommes pas au bout de nos peines. Les deux traîtres à la Nation sont rapidement suivis par le double féminin composé de Anne Tran et Margot Lambert. Et comme si le vase n’était pas suffisamment rempli, Toma Junior Popov ajoute l’ultime goutte fatale en se payant la tête de Viktor Axelsen en demies, n° 1 mondial et champion olympique en titre. Non seulement cette victoire est odieuse, mais en plus elle le qualifie pour les JO. La double lame. Seule lumière dans cette pénombre totale, c’est finalement l’argent qui termine autour de son cou. Les plus optimistes diront qu’il s’agit tout de même d’une finale perdue – ils n’ont pas tort – mais les plus réalistes d’entre nous savent qu’il s’agit surtout du début de la fin de ce sport.

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Coup de gueule.

La question est simple : comment sommes-nous passés d’un sport ami à une discipline ennemie en l’espace d’un week-end ? Comment est-il possible de passer d’une bérézina sur plusieurs décennies, à un double titre européen en moins de 24 heures ? Les lois de la Nature sont défiées de plein fer. Et dire que nous pensions être incollables sur le sport tricolore. Nous avons encore beaucoup à apprendre de ce mystère de notre civilisation.

Si nous prenons du recul, le timing de cette trahison ne peut pas être pire. À trois mois du lancement des Jeux olympiques, le signal envoyé par le badminton est terrible. Un red flag dans toute sa splendeur. Comment voulez-vous que nous fassions confiance à un sport qui se découvre des talents générationnels quelques semaines avant l’ouverture des JO ? Nous venons de nous fracasser contre la dure réalité de notre monde ; il n’y a pas des Alexis Jandard dans toutes les fédérations.

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Solutions.

Dès lors, il convient désormais de prendre des mesures drastiques jusqu’en juillet prochain, et même au-delà. Voici celles que nous avons retenues de notre réunion de crise :

  • supprimer le badminton des cours d’EPS. En plus d’être hyper frustrant, ce sport donne également de mauvaises idées à certains élèves, qui finissent par en faire leur métier et gagner des titres. C’est un NON catégorique.
  • autoriser sur le territoire seulement la fabrication de raquettes respectant les dimensions suivantes : 39,37 cm en longueur et 29,21 cm en largeur. Le tennis doit rester l’unique sport de raquette en France. Toute autre déclinaison (badminton, tennis de table) est à bannir.
  • si jamais les deux précédentes mesures sont retoquées par le Conseil Constitutionnel, nous préconisons une dernière solution : que les matchs de badminton se jouent uniquement avec des balles jaunes. Cette mesure a fait ses preuves dans le sport que vous savez.

Aux grands maux les grands remèdes.

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Tom