Blacklist FFL 2021 #10 – Esteban Ocon, la poursuite des mauvaises habitudes


Esteban Ocon, Blacklist 2021

Il y a un an et demi, nous nous remémorions à chaque Grand Prix le décompte depuis la victoire d’Olivier Panis. La Formule 1 était ce sport rangé aux côtés de Roland-Garros, du Tour de France ou bien de l’Eurovision. Ce sport où, confortablement, nous énoncions une date lointaine pour se rassurer dans notre plaisir coupable de ne pas y voir un seul triomphe tricolore.

Mais l’année dernière, Pierre Gasly effaça la date du 19 mai 1996. On aurait pu se dire, une erreur de jeunesse, un faux-pas. Mais un Normand peut en cacher un autre. On quitte Monza pour la Hongrie, et la seconde trahison tricolore en trop peu de temps : celle d’Esteban Ocon.

Ocon, titré dans la catégorie reine

Le problème de la Formule 1 reste que c’est la catégorie reine des sports moteurs. Et on ne parle pas ici de cyclisme. Non, il n’existe pas grand-chose de plus prestigieux que remporter un Grand Prix de Formule 1. Preuve en est, Pierre Gasly était numéro 1 de cette blacklist l’année passée. Mais, Esteban a tenté de faire de la roublardise en ajoutant des petits éléments à sa victoire afin de minimiser son acte de trahison.

Tel un Michael Masi, nous avons pris note. Tout d’abord, ne pas oublier les circonstances : un départ exceptionnel de… Valtteri Bottas.

Un strike des familles, bien aidé aussi par Lance Stroll à l’arrière. Mais entre les cris de Julien Febreau et le rire de Jacques Villeneuve (sublime « Bravo Bottas »), Esteban Ocon se joue des quilles et passe second. Derrière Lewis Hamilton, on se dit donc que le risque est assez faible à ce moment-là.

Un second départ seul au monde d’Hamilton.

Drapeau rouge, il faut ranger les quilles laissées par le Finlandais au virage 1. Les pilotes rentrent, et ressortent en pneus intermédiaires. Problème, la piste a séché. Du coup, ils rentrent tous, sauf le Roi Lewis. On n’est jamais aussi seul que sur son trône.

Mais entre la partie de bowling et le restart absolument légendaire, impossible pour nous de profiter pleinement du spectacle qui nous ait offert. Hamilton rentre après son tour solo, et le leader de la course est désormais Esteban Ocon.  S’en suit un mano a mano interminable entre le Normand et Sebastian Vettel. Bien protégé par le garde du corps Latifi. Quand on vous dit que c’est n’importe quoi.

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Vettel rate son undercut, et la voie est toute tracée pour Esteban Ocon. De toute façon, l’Allemand avait une voiture illégale et se verra disqualifié après course.

Une victoire en F1, selon nos critères, cela devrait être au grand minimum Top 5. Mais il faut noter tout de même les efforts du pilote pour rattraper son erreur. Bon déjà, les commentaires de sa victoire sont bien moins iconiques que ceux de celle de Pierre Gasly. Comme les cadeaux de Noel du frère cadet, tu te sens toujours un peu délaissé.

Ensuite, une fois la victoire obtenue, il fait n’importe quoi au niveau du parcage de la Formule 1 et doit se taper une célébration sprint post GP sur 500 mètres, tel un fayot qui voulait faire du rab d’endurance en EPS au mois de décembre.

Mais surtout, quelques mois plus tard, comment ne pas oublier ce Grand Prix d’Arabie Saoudite ?

Bottas lui a offert une victoire, il lui reprend un podium pour 1 petit dixième de seconde.

Alors, Esteban, on ne te pardonnera bien évidemment jamais, mais les efforts consentis sont une bien belle preuve de tes immenses remords. Rendez-vous aux premiers virages de 2022.

 

Antoine