Blacklist #9 – Léon Marchand, vendeur de cauchemars


Si la fratrie Manaudou a développé en nous une aquaphobie profonde, Léon Marchand est en train de suivre le même chemin. Ce nom ne vous dit rien ? Vous avez certainement dû rater un épisode en juin dernier.

Pour cela, il faut faire un bond en arrière, et revenir aux Championnats du monde de natation organisés à Budapest en juin. D’ordinaire, cette compétition nous est favorable, du moins dans l’histoire récente. Il faut remonter aux Mondiaux de 2017 pour retrouver la trace d’une médaille d’or, acquise par Camille Lacourt sur 50 m dos. Il n’y a pas à dire, on préfère voir Camille galérer sur une piste de danse.

C’est donc dans un état d’esprit serein, et rempli de confiance que nous abordons ces Championnats du monde. Mais notre ignorance va nous coûter excessivement cher. Un relâchement fatal qui va nous faire toucher le fond de la piscine hongroise. En l’espace de 4 jours, un nageur français va nous faire boire la tasse à 3 reprises. Son nom : Léon Marchand. Retour sur cette noyade en trois temps.

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Léon Marchand, notre noyeur attitré

C’est l’histoire d’un jeune Toulousain parti aux États-Unis durant 1 an pour perfectionner sa nage. Là-bas, il fait la rencontre d’un certain Bob Bowman, ancien entraîneur de Michael Phelps, rien que ça. Et d’entrée, le petit Léon devient grand.

“Aux États-Unis, les nageurs sont toujours à fond, alors que moi, j’avais mon petit échauffement tranquille. Je suis arrivé, j’étais choqué” L. Marchand

On comprend mieux le pourquoi du comment quant à la domination des nageurs américains sur leurs homologues français. Et comme si ça ne suffisait pas, Léon Marchand prend exemple sur le Diable en personne. Celui pour lequel aucune version française ne doit jamais être créée.

Si on cherche tous les moyens pour essayer de nous rassurer, Bob Bowman ne se prive pas pour terrasser tous nos espoirs en seulement neuf mots.

“Comparé à Michael, Léon a bien plus de vitesse” B. Bowman

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5 jours, 3 médailles, 1 victime : la FFL

Dès l’épreuve du 400 m quatre nages, Léon provoque un tsunami à la FFL. Médaille d’or assortie du record d’Europe ainsi que de la deuxième performance mondiale de tous les temps. Sans oublier qu’il inflige plus de 2 secondes au deuxième de la course. Si nous ne connaissions pas Léon Marchand avant ces Mondiaux, c’est désormais de l’histoire ancienne.

Trois jours. Léon Marchand nous offre trois jours de répit seulement avant de lancer une nouvelle escarmouche. Et comme à son habitude, celle-ci est une nouvelle fois tranchante. Le Toulousain n’est pas le favori lors de cette finale du 200 m papillon. Mais avec Léon, quand il ne gagne pas, c’est la 2e place qu’il rafle. Une médaille d’argent en plus au compteur, et le record de France dans la poche du slip de bain.

Mais avec les hommes comme Marchand, le repos n’existe pas. Pas plus que la pitié. Alors quand se profile la finale du 200 m quatre nages, nous serrons à deux fois nos brassards par peur de subir une nouvelle noyade. Mais celle-ci intervient tout de même. Léon est le premier nageur de la finale à terminer sa course, et en profite pour battre le record de France au passage. Troisième médaille, la seconde en or. Marchand nous maintient la tête sous l’eau. Mais l’avantage de cette humiliation, c’est qu’on ne peut pas voir nos larmes couler le long de nos joues.

Si on pensait naïvement que les Championnats du monde seraient suffisants pour satisfaire l’appétit du Toulousain, on se fourrait gentiment le doigt dans l’œil. Et c’est Léon en personne qui le confirme.

“J’ai toujours eu en tête que je voulais être champion olympique un jour” L. Marchand

À 1 an et demi des Jeux olympiques de Paris, tout cela n’est pas très rassurant.

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