Angleterre – XV de France | His name is Farrell, Owen Farrell !


Le XV de France disputait cet après-midi la finale de l’Autumn Nations Cup. Opposés à leurs amis anglais, les Bleus devaient s’imposer à Twickenham pour prétendre remporter cette nouvelle compétition. Inspirés certainement par le sort du dernier Tournoi des VI Nations, qui les as vu terminer seconds pour une différence de goal average, les français ont réédité cet exploit aujourd’hui. Et avec la manière. Un héroïsme qui aura eu raison d’eux dans les toutes dernières minutes des prolongations…

Le Xv de France aligne ses coquelets

Il y a deux semaines, le XV de France s’est rendu à Murrayfield pour affronter les écossais. Après avoir chanté le Flower of Scotland dans une enceinte vide, digne d’une chorale de collégiens, les écossais ont tout mis en œuvre pour vivre une déroute cuisante à domicile. Tout d’abord en encaissant le premier essai de la partie en tout début de seconde mi-temps. Puis en réalisant l’action de la rencontre. La sirène retentit. 22-15 pour la France. Mais Stuart Hogg hérite d’une pénalité. La logique voudrait qu’il trouve la touche. Il trouvera finalement l’en-but. Un ballon mort qui met fin à la partie. Well done Stuart.

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Mais cet après-midi les Bleus étaient confrontés à un morceau autrement plus consistant : le XV de la Rose. Alors quel meilleur moment pour lancer tous ses jeunes si ce n’est lors d’un déplacement chez la 2e nation du rugby mondial ? C’est le choix opéré par Fabien Galthié. Un seul joueur possède plus de 7 sélections côté français : Brice Dulin. Quand l’ensemble des français titulaires possèdent 68 sélections avant le coup d’envoi, il y en a 772 côté anglais. À lui seul, Ben Youngs (103) en compte davantage que tous les français réunis. De quoi tendre la perche aux tabloïds anglais avant la rencontre. « Mascarade », « Grande farce ». La presse britannique tapait, encore une fois, bien à côté.

Le résumé du match

« On ne va pas se laisser faire » R. Ibanez

Avant la rencontre, Raphaël Ibanez avait tenu à répondre aux provocations de la presse anglaise. Et la première période est venue lui donner raison.

Tandis que la dernière visite du XV de France à Twickenham, en février 2019, s’était terminée sur un revers 44-8, un séisme survient dès le quart d’heure de jeu. Jalibert trouve un intervalle sur Farrell et parvient à s’arracher pour décaler Dulin. Essai français. Clim XXL à Twickenham par les coquelets. Et si la mascarade était finalement anglaise ? On ne s’accorde même pas le droit de l’imaginer.

 


Une minute avant la pause, les Bleus nous font subir une nouvelle fois un vif affront. À quelques centimètres de leur ligne d’en-but, les français repoussent avec courage chaque assaut anglais. Après une dizaine de tentatives désamorcées, le XV de la Rose finit par commettre un en-avant. Comme une impression que quelque chose d’étrange est en train de se passer cet après-midi.

 

Farrell, le 16e homme du XV de France

Habituel tireur d’élite du XV de la Rose, Owen Farrell nous livre une performance XXL. Quinze jours après celle de Stuart Hogg. Un craquage au pied : trois pénalités ratées consécutivement, et neuf points jetés par la fenêtre. Un fair-play qui ne semble plus habiter le public anglais par contre, qui commence à siffler lors des pénalités françaises. La sérénité fuit les derniers finalistes de la Coupe du Monde.


Les minutes s’égrènent, et le cauchemar commence peu à peu à voir le jour.


Mais on ne le répètera jamais assez. Quand l’espoir naît, il s’agit à chaque fois du moment choisi par les français pour s’effondrer. Il reste 30 secondes à jouer dans le temps réglementaire. À la suite d’une touche, les anglais s’organisent derrière un maul et viennent aplatir leur premier essai de la rencontre. 19-19. Prolongations. Toujours la même histoire. Et qu’est-ce qu’on aime ça.

Voyage au bout du paradis

C’est désormais la mort subite qui va départager les deux équipes. L’équivalent du but en or au foot. On joue à peine depuis une minute, et Tolofua se met déjà à la faute. Pénalité Farrell. Il chope le poteau, et contrairement à Carbonel, le sien est sortant. Quatrième pénalité ratée. Un nouveau don en cette période de Téléthon.

 


Il faut une deuxième période des prolongations pour départager ces deux équipes. Ballon maintenu au sol, pénalité en coin pour l’Angleterre. Farrell va-t-il devenir le véritable héros de ce match ? Se rendra-t-il dès demain à Paris pour entreprendre la démarche de naturalisation française ? No, of course. LA NEUVIÈME EST LA BONNE. 22-19 pour le XV de la Rose. Tout est bien qui finit bien.

 


Le chiffre : 4866

C’est le nombre de jours depuis la dernière victoire de la France à Twickenham, le 11 août 2007. Les anglais s’étaient vengés un mois plus tard en remportant la demi-finale de la Coupe du Monde contre les Bleus… au Stade de France.

Il s’agit donc de la huitième défaite consécutive du XV de France à Twickenham. Sans aucun doute celle qui nous aura le plus fait vibrer.

Tom