Volley | Le premier titre honteux de Saint-Nazaire


Saint-Nazaire

SNVBA, cinq lettres à bannir de notre alphabet. Et pour cause, le Saint-Nazaire Volley-Ball Atlantique a commis l’irréparable en finale du championnat de France. Impossible pour notre fédération de gracier le club ligérien. Il faudra de longues, très longues années pour passer outre.

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Saint-Nazaire, le petit devenu grand (et infréquentable)

Il y a deux ans encore, Saint-Nazaire évoluait en deuxième division. Puis depuis, c’est l’ascension incontrôlée. Les Nazairiens atteignent les quarts de finale du championnat de France l’an passé, puis terminent septièmes à l’issue de cette saison régulière. Mais cette fois, le SNVBA ne se satisfait pas de rallier les quarts, il dépose Nantes-Rezé et Tourcoing pour atteindre la finale. Déjà un affront.

En finale, le club ligérien affronte Tours, soit tout simplement le champion de France en titre. Du haut de ses neuf titres, on imagine que le TVB ne va faire qu’une bouchée du SNVBA. Mais dès le match aller, Saint-Nazaire fait couler notre espoir au fond de l’Atlantique. Une victoire nette et sans bavure (3-1) à domicile dans sa salle Pierre de Coubertin, et ce sont toutes nos certitudes qui explosent en vol.

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Une finale sans oxygène disponible

Au stade Robert-Grenon de Tours, on s’attend à ce que les Nazairiens se fassent tout petits. Mais décidément, ils se plaisent à nous prendre à contrepied. Les visiteurs empochent la première manche, puis perdent les deux suivantes avant de remporter la quatrième. Tours et Saint-Nazaire sont à deux sets partout, seul le tie-break peut dès lors les départager. Si vous avez bien suivi, vous devinez certainement que ce sont les Nazairiens qui se procurent la première balle de match, et donc de titre. Mais Saint-Nazaire est une commune française, et en bons fidèles de la lose tricolore, ils ratent cette occasion. Derrière Tours remporte le tie-break. L’enchaînement est parfait.

Les deux équipes ont donc toutes les deux remporté un match, ce qui signifie que cette longue saison va se terminer sur le golden set. Le premier arrivé à 15 points est champion de France. Et Tours part avec un énorme avantage, car la manche décisive a lieu dans sa salle. Enfin, croit-on à ce moment. Car Saint-Nazaire, en bon invité irrespectueux, mène 14-12. les Tourangeaux doivent impérativement serrer le jeu pour espérer finir champions de France. Service pour Tours, out. Saint-Nazaire est champion de France pour la première fois de son histoire. Le timing du service raté est chirurgical.

Posez-vous une seconde, et imaginez ; votre équipe joue à domicile un golden set et a la possibilité de devenir championne de France devant ses propres supporters. Et au moment de défendre une balle de titre, c’est un service catapulté dehors. Nous sommes obligés de le revoir sous tous les angles.

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Ludovic Duée, de capitaine à curé

Le problème avec les néo-champions, c’est qu’ils débordent d’insouciance. Loin d’eux la science froide de la lose française, les équipes inconscientes abordent les matchs avec un brin de folie qui nous est souvent fatal. Saint-Nazaire est de cette trempe. Et son manager général ne dit rien d’autre.

“On ne se donne pas d’objectifs ambitieux, mais on ne s’interdit pas de grandir” Gilles Gosselin

Le capitaine du SNVBA, Ludovic Duée, soulève le titre pour ce qui est son dernier match de volley professionnel. En effet, le Français décide de prendre sa retraite… pour devenir prêtre. En même temps, seul un miracle divin peut expliquer le sacre national de Saint-Nazaire. Impossible d’être athée après cette finale.

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