Le daron n’est pas un membre de l’équipe comme les autres. Sympathique mais limité techniquement et physiquement, sa paternité a fait de lui un sportif du dimanche. A l’inverse du touriste, l’Urban est prévu des jours à l’avance chez lui pour qu’il puisse s’organiser entre sa confcall au travail avec le bureau de Niort et la réunion parents prof ou, pire, son assemblée générale des copropriétaires pour enfin gérer le problème de chaudière centrale. Bref, le Daron ne vit peut-être pas la vie qu’il rêvait de vivre il y a 10 ans de ça, mais ça n’est pas un problème pour lui.
Profil
Dégarni du crâne et retraité des terrains depuis sa naissance, le daron ne vient pas taper dans le ballon pour les mêmes raisons que les autres. Sa principale ambition est le décrassage de ses poumons lié au 72 pauses clopes de sa journée. Il ne possède pas de chaussures de foot et joue donc avec des runnings Asics ou Mizuno neuves achetées 3 ans auparavant au Décathlon de Créteil Soleil. Équipé d’un short unicolore, d’un polo Roland Garros 1987, et de protège-tibias Umbro rafistolés avec du scotch, le Daron est principalement visible lors des Urbans d’entreprise.
La majorité des buts qu’il marquera par ailleurs est due à ses collègues plus jeunes, soucieux de faire profil bas pendant cette période d’augmentations.
Style de jeu
Le daron joue principalement en défense de zone, proche du gardien, mais peut dépanner en attaque, en restant proche du gardien adverse. D’une fluidité inexistante, son style de jeu est à base de courses en retard, de contrôles ratés, de pointu et de pouces levés à ses coéquipiers désabusés. En défense, soit il se jettera sur la moindre des feintes adverses, soit il se fera effacer car il était encore une fois beaucoup trop sur ses appuis.
Gardien médiocre, il ne connait d’ailleurs pas les règles et sortira de sa surface à de nombreuses reprises, s’excusant à base d’un classique “Désolé les gars, j’avais oublié”. Pour finir sur sa performance, dès la 15ème minute de jeu (pour les plus résistants d’entre eux), il se courbera, les mains sur les hanches après un but encaissé pour crier tout fort “Hé ben, j’ai plus 20 ans moi”.
Cependant, son esprit fair-play le rend attachant, et chaque petit pont que vous lui collez sera gratifié d’un “bien joué” avec une petit tape sur l’épaule. Le daron adore d’ailleurs séparer deux joueurs qui s’embrouillent en disant sagement “Ça vaut pas le coup, les mecs”, que validera le touriste d’un hochement de tête, le nez sur son portable. Enfin, le daron sert toujours la main de tous les joueurs et de l’arbitre à la fin de la rencontre, dans la défaite comme dans la victoire, tout en s’aspergeant avec sa grande bouteille de Vittel.
3ème mi-temps:
Bien trop souvent inexistante. Dès le coup de sifflet final, le daron prend sa douche, s’il dispose de 1 minute de rab vous montrera la photo de ses bambins, remet le costume cravate et repars fissa en 3008 en lâchant un “j’avais dit à ma femme que j’avais réunion”. Dommage, car les rares fois où il reste, il paye généralement sa tournée.