XV de France – L’improbable trahison


Dupont - FFL

Cette journée sentait un peu bizarre depuis le début. Les victoires d’Alexis Pinturault sur le géant de Garmisch-Partenkirchen et de Marion Norbert-Riberolle en mondial espoir de Cyclo-Cross lui donnait cette senteur ocre porteuse de mauvaises nouvelles. Mais nous faisions fi, nos yeux n’étaient rivés que sur le XV de France, avec son premier match depuis le coude génie de la coupe du Monde. Nous aurions du nous méfier, les retrouvailles ne se passent pas toujours comme on le souhaiterait…

Une première mi temps catastrophique

D’entrée, quelque chose cloche un peu. Mais pour être tout à fait honnête, nous ne nous en faisions pas plus que ça. En effet, c’est une spécialité de notre XV de France de réussir un démarrage sur les chapeaux de roues pour s’écrouler par la suite. Mais quand même. A peine 5 minutes de jeu et déjà 2 gros coups durs. Une défense solide des tricolores face aux anglais à 10 mètres de leur en-but, et un en-avant forcé. Derrière, c’est un essai marqué avec du beau rugby. Oui oui. Suite à une percée de Teddy Thomas, les tricolores mettent la pression sur les anglais. Et sur un mouvement à 3 entre Antoine Dupont, Romain N’Tamack et conclue par Vincent Rattez. Oui, vous avez bien lu. Le XV de France produit du jeu.

Et la suite n’est qu’une suite de déception. Pénalité, puis nouvel essai, cette fois du nouveau capitaine Ollivon. Et en plus, l’arbitrage vidéo nous montre bien le retour d’une chose que l’on pensait disparue à tout jamais : La French Chatte. Sur la réception de la chandelle, Ollivon ne fait pas en avant mais se sert de l’anglais pour faire rebondir le ballon vers Rattez, qui lui remet derrière. KO technique pour les anglais. 17-0 après 20 minutes de jeu.

Et puis que dire de ce coup de pied de renvoi de Bouthier. Comme le dit si bien Mathieu Lartot, une ogive. Alors que son équipe est arc-boutée devant ses poteaux, il lâche un missile que ne renierait pas les équipes de NFL à la recherche d’un punter. Il envoie l’Ovalie dans les 22 anglais, médusés.


Et juste après, sur une nouvelle offensive anglaise, ils restent solides devant la ligne et récupèrent le ballon proprement, sans faire de faute. Idem juste avant la pause, où ils poussent les anglais à perdre le ballon. En bref, on commence à sentir que quelque chose cloche.

Dupont, une éclaircie dans le brouillard

Alors on ne va pas se mentir, on y croyait encore largement. Il va sans dire qu’un an plus tôt, c’était un 16-0 à la mi-temps que nos Bleus avaient réussi à dilapider. Mais le cauchemar ne s’est pas arrêté. Pire encore, il s’est empiré. Encore un forcing des anglais qui pilonnent devant notre ligne en vain. Et à la 55ème, Antoine Dupont qui attaque petit côté, slalome entre les anglais complètement à l’ouest et envoie Ollivon marquer un essai en Ventrigliss’. Mieux encore, juste derrière pour le plaisir, une grosse générale.

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Et puis ? L’espoir. On ne le dira jamais assez, l’espoir est cruel. Cette fois, ça marche pour nous. Une belle faute de concentration de nos Bleus qui se laissent déborder par un coup de pied par-dessus et le XV de la Rose revient au score. Et plus ou moins dans la foulée, les français se laissent déborder par l’extérieur et May (Pas Theresa, Jonny) s’en va aplatir entre les poteaux. La France a peur, la FFL reprend le contrôle.


Mieux encore, lorsque Rattez loupe son interception en laissant glisser le ballon de ses mains alors qu’il avait les Champs-Elysées face à lui, on est serein. C’est normalement le genre de petit évenement qui annonce une giga lose. Et quand George Kruis s’en va aplatir entre les poteaux on croit à un nouveau scénario de rêve, mais que nenni. Bouthier, encore lui, préfère faire sacrifice de son corps plutôt que de nous faire plaisir. Les secondes et minutes s’égrènent lentement. Très lentement. Trop peut-être pour Antoine Dupont. On ne sait pas si c’est l’euphorie, l’alcool ou une sévère myopie, mais il dégage le ballon hors du jeu 1 minute trop tôt.

Les anglais pourront donc, grâce à ce petit French Gift, marquer 3 points et obtenir le point du bonus défensif. Si l’Angleterre gagne le tournoi devant la France pour 1 point, on aura de quoi se faire plaisir. Mais pour le moment, à la FFL, c’est soupe à la grimace.

Prochain match dimanche face aux cancres italiens, qui sont sur une série sublime de 23 défaites consécutives dans le tournoi des 6 nations.

Et si ?

Antoine