Tournoi des VI Nations | Les 32 chefs-d’œuvre de la Squadra Azzura.


Sergio Parisse

Quadruple championne du monde au foot, la Squadra Azzura s’est également fait un nom au rugby. Mais pas pour les mêmes raisons. En effet si les Italiens sont connus et reconnus pour leur légendaire tactique de la défense pour le ballon rond, cette dernière n’est pas hyper maîtrisée quand le cuir devient ovale. La preuve en est ; l’Italie est sur une série improbable de défaites au Tournoi des VI Nations, qui risque fort bien de perdurer…

Il y a des nations où leurs exploits résident davantage dans leurs défaites que dans leurs victoires. Et la Federazione Italiana Rugby en est. Fondée en 1928, cette fédé, très concurrente à la nôtre au passage, va bientôt souffler ses 100 bougies. Et en seulement un siècle, les Azzuri ont fait revivre à l’Italie un âge doré qu’elle n’avait plus connu depuis l’Empire Romain.

Si seules les Alpes nous séparent de la « Botte », l’apprentissage du rugby n’a pourtant rien à voir avec le french-flair. Non en Italie, on flaire surtout les branlées, les déculottées, voire même les fessées. Et s’il y a bien une compétition où les Azzuri n’ont aucun concurrent, c’est au Tournoi des VI Nations. Si pendant 90 ans on a eu droit au Tournoi des V Nations, l’intégration de l’Italie dans le gang à l’an 2000 a fait passer le rugby dans un nouveau millénaire, voire même une nouvelle galaxie.

La Squadra Azzura a pourtant connu le 100% de victoires…

Il faut se pincer pour y croire. Contre toute attente, le premier match de l’Italie dans le Tournoi des VI Nations s’est soldée par une victoire. Mais rassurez-vous, les scores qui vont suivre dans cette édition se rapprochent davantage de la réalité ; 47-16, 60-13, 59-12, 42-31. Il ne faut d’ailleurs aux Italiens qu’une deuxième participation dans l’épreuve pour remporter déjà leur première Cuillère de bois. Alert Spoiler : ce ne sera pas la dernière.

Outre leurs deux victoires historiques sur le XV de France en 2011 et 2013, valant à la première le surnom bien choisi de « Match de la Honte » pour les Bleus, les Italiens ont continué de frapper fort dans la compétition jusqu’à ce 28 février 2015. Un succès en terre écossaise comme plus grand exploit des Transalpins dans le Tournoi des VI Nations. Mais forcément quand on atteint un sommet si élevé, derrière suit une très longue descente.

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Le rugby européen subit la loi de l’Italian Touch

Depuis ce fameux match du printemps 2015, silence radio. Les Italiens se sont sans doute montrés trop gourmands et ont épuisé leur stock de victoires dans ce siècle. Car sur les six dernières éditions du Tournoi des VI Nations, les bougres ont réussi à rafler à six reprises la très convoitée Cuillère de bois. Avec des scores fleuves à la pelle durant cette période. Dont voici un petit florilège pour le kiff : 58-15, 67-14, 63-10, 56-19, 57-14, 42-0, 50-17, 50-10, 48-7, 52-10. On croirait plutôt lire des alinéas d’articles de lois à l’Assemblée Nationale.

La disette depuis leur dernier succès dans la compétition remonte à 2535 jours. Barack Obama était encore à la Maison Blanche. Et si vous n’êtes pas trop limité en mathématiques, vous captez assez rapidement que les Italiens sont sur une série de revers phénoménale. 32 pour être précis. Les joueurs italiens comptent autant de dents que de défaites. Si la Nouvelle-Zélande a donné ses lettres de noblesse au rugby, la Squadra Azzura a réinventé le game par le bas.

Mais l’Italie n’est pas la nation qui compte le plus de Cuillères de bois. Avec « seulement » onze sacres, elle est loin derrière l’Irlande et l’Écosse qui en comptent chacun seize. Sauf que les Italiens sont en passe de réaliser en trois décennies ce que les autres ont accompli en 150 ans.

Le dernier sommet à gravir avant d’être cimenté dans la postérité.

Tom