Tour de France 2021 : Faisons gagner Thibaut Pinot ! | Semaine 1


Le Tour de France est parti. Et si l’hexagone est heureux de retrouver le plus beau Tour du Monde, un manque immense se fait toujours sentir au sein du peloton, sur les bords des routes et devant notre télé entre deux bascules : l’absence de Thibaut Pinot. Même pour la FFL et ses vautours friands de désillusions, le vide laissé par la non-présence de l’idole de Melisey est frustrant.

Mais plutôt que de se morfondre, nous avons décidé d’agir. Virtuellement, mais quand même. Alors, on prend la manette, on lance le jeu vidéo Tour de France 2021 et on s’en va essayer de mettre Thibaut en jaune sur les Champs. PARCE QUE C’EST NOTRE PROJET.

L’épopée bretonne avec David Gaudu et Valentin Madouas

Pour faire de la place à Pinot dans l’équipe Groupama FDJ, il fallait sacrifier un coureur. Nos excuses à Bruno Armirail qui ne fera donc pas partie de cette grande épopée FFL. Tel un Robert Pirès au Stade de France en 2006, le choix nous fait mal mais il fallait en faire un. L’équipe est prête à s’élancer de Bretagne.

Pinot Tour de France

Autant vous le dire, la star du Tour pour les premières étapes, ça ne sera pas Pinot mais ses coéquipiers, Valentin Madouas et David Gaudu. Départ de Brest, lieu de naissance du premier et arrivée à Landerneau, lieu de naissance du second. Bref, les routes, ils les connaissent. Alors, dans cette première étape, on ne va pas lâcher la roue de notre GPS, Gaudu. C’est parti, découverte du peloton dans le Finistère, où l’on mêle nos mystères et nos belles différences.

Mais ce début d’étape sera une longue plage de silence. Comme nous le dit Marc à l’oreillette (45e seconde), tout se jouera dans le final. On se garde les “VAS-Y MON GRAND” pour plus tard. Objectif, préserver nos forces pour ne pas perdre de temps sur les autres principaux rivaux. Du coup, balade champêtre avec David, qui fera office de Franck Ferrand. On discute de tout et de rien, sauf bien sûr de la localisation du Mont-Saint-Michel, histoire de ne pas tendre la relation avec notre coéquipier dès la première étape. En bonus, pas de Opi-Omi dans ce début de Tour de France 2021. On peut donc se laisser aller à l’exercice du cyclotourisme en toute décontraction.

Au cas où on avait oublié où se déroulait l’étape, les marquages à base de Breizh, WawaMania, Gaudu et Madouas sur le bitume nous le rappelleront. Virtuellement aussi, les Bretons savent marquer leur territoire (à 0:56 dans la vidéo par exemple). Un peu de déception cependant de ne pas voir de « LA BASCULE » ou bien de FFL. Mais on fera avec. Finalement, Bauke Mollema échangera sa combinaison de suceur de roues pour une victoire d’étape au panache. On reste à l’affût. 

Car c’est à Mûr-de-Bretagne sur la seconde étape que viendra la gloire. Revigoré par une plâtrée de pâtes le soir de la première étape, on revient avec plus de confiance et de meilleures jambes. Le choix de l’impasse sur le Giro va porter ses fruits. Après s’être bien positionné dans le peloton, Thibaut fera parler son statut de GOAT (on ne parle pas de son amour pour les chèvres) et déposera tout le monde dans l’ascension finale de la seconde étape. Le panache à la française on vous dit. Tellement surpris par notre performance qu’on en oublie même de célébrer cette première victoire d’étape (on n’a pas trouvé le bouton en vrai).

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Le contre-la-montre de l’Enfer

A peine le temps de célébrer notre triomphe que le jeu nous prouvera son réalisme. Van de Poel remportera une étape et endossera le maillot jaune au jeu des bonifications en s’imposant devant… Arnaud Démare. Mais les jambes sont bonnes et pas de bordures: alors, en arrivant dans la Mayenne, tout restait ouvert pour notre Thibaut national.

C’était sans compter sur un mal bien de chez nous: le contre la montre. Autant vous le dire, en bon Français, votre fidèle rédacteur s’est entrainé au jeu, mais pas sur le CLM. Résultat, un premier pointage catastrophique, un second où on essaye de rattraper les dégâts et un finish dans le rouge, avec un effet wasted comme dans GTA. Dans la souffrance, on verra Tadej Pogacar passer comme si on n’existait pas. Sans un regard, roi de Ljubljana. Le calice jusqu’à la lie.

La désillusion est cruelle mais on aura au moins tenu un peu plus longtemps que Pierre Rolland face à Stefen Küng.

 

Roglic prend l’étape et le jaune en même temps que nous prenons 2 minutes dans la musette. 2 selles 2 ambiances. Et définitivement 10/10 pour le jeu dans sa façon si réaliste de nous faire vivre la désillusion française, la vraie.

Les Alpes

Bon, pas vraiment le temps de cogiter. Une étape de plaine plus tard ponctuée d’une nouvelle victoire de Mollema, la haute montagne arrive. Direction les Alpes et clairement, pas le temps de niaiser. On part sur un triptyque côte de Mont-Saxonnex, Col de Romme et un Col de la Colombière pour achever de brûler les cuissots.

Cette étape sera l’occasion de faire parler l’inévitable panache à la française. Incapables de laisser partir Pogacar sans réagir, on va bruler nos calories trop vite. La suite : Fringale. Bah oui. On sera obligé de le laisser filer dans la Colombière, le temps de se régénérer un peu. On rattrape un autre poissard éternel, Landa, pour s’ambiancer dans une descente vers le Grand-Bornand à 2. À haute vitesse, on reprend du punch mais on se crame de nouveau pour le final. Va vraiment falloir apprendre à gérer la pression.

Le lendemain sera une journée souvenir avec son arrivée à Tignes, exactement là où Pinot aurait dû arriver 2 ans plus tôt, lors du vendredi noir (ou saint, selon les gouts). Les souvenirs de l’homme torse nu à la bière, de la pseudo-piqûre d’abeille et de la coulée de boue remontent. Et dans cette revanche face au destin, on arrive dans l’interminable ascension de 20km avec envie. Cette fois, on saura gérer l’effort avec beaucoup plus d’intelligence, pour aller prendre une 7e place à seulement quelques secondes de 2 Slovènes décidément cheatés. Une montée intelligente que l’on vous propose de revivre.

Cette première semaine sera donc mi-figue mi-raisin. On aurait signé pour une 5e place avant la première journée de repos, certes, mais pas pour être 6 minutes 30 derrière Pogacar. Il va falloir rebondir la semaine prochaine.

Antoine