Stade Rennais | Nicolas Fauvergue, le grand pardon


Nicolas Fauvergue Stade Rennais

La vie est faite de clashs, de ruptures et de réconciliations. 13 ans après un sombre 26 mai 2007, le Stade Rennais a profité de sa qualification en Ligue des Champions pour tirer un trait sur le passé. Un passé douloureux pour le Stade Rennais dont le nom de Nicolas Fauvergue — Meilleur buteur lillois en Ligue des Champions (si si) — restait une blessure pas encore refermée pour bon nombre de supporter. Tel Voldemort, le son de son patronyme faisait trembler les plus vigoureux d’entre eux. Mais ça, c’était avant.

Le but qui hante une région

Dans le vent est le froid du Stadium Nord, les Lillois n’étaient pas plus motivés que ça. A la 73e minute, Bruno Cheyrou — un ex-dogue décale John Utaka et offre au Stade Rennais l’espérance de jouer la C1. Un espoir qui durera 20 minutes. Une poignée de minutes pendant lesquelles ils ont pu se dire qu’ils pourront revivre en encore plus fort leur intense premier parcours européen de l’année précédente (4 matchs, 4 défaites, 1 but marqué, 10 encaissés). Un rêve éveillé jusqu’à la 93e minute.

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La tête un peu dans les nuages, Jacques Faty fait une faute inutile. La patte gauche d’Obraniak sur le coup franc trouve le casque de Nicolas Fauvergue qui climatise les Rennais, Pierre Dreossi — encore un ex-dogue — en première ligne. Comble de la Climatisation, Fauvergue profite de la piste d’athlétisme de Villeneuve d’Ascq pour se lancer dans un 3000 mètres steeple de célébration. Lille vient d’arracher la 10e place du classement.

Au Stade Rennais, dire que c’est la douche froide est un euphémisme. C’est à Toulouse, qui profite de ce but après avoir récupéré une victoire sur Tapis vert suite à l’envahissement de la pelouse… des rivaux nantais. C’est donc les Violets qui auront l’honneur d’aller se prendre une maxi-taule en barrage de la C1. 5-0 au cumulé.

Les 2 parcours européens des 2 équipes seront finalement similaires. Rennes ira marquer la bagatelle de 2 points en 4 matchs, Toulouse réussira à s’imposer 1 fois, pour 3 défaites. Bref, 5 points en 8 matchs pour les 2 équipes. Quand on repense à tout ça, est-ce que ça valait vraiment le coup d’en vouloir à ce bon Nicolas ?

Une réputation qui marque

Car malgré les parcours européens assez désastreux, et finalement peut-être le bon service rendu aux rennais pour ne pas s’humilier en prime-time, les supporters rennais n’ont jamais pardonné. La climatisation, la célébration, c’était trop pour eux. (Oui, à cette époque, ils n’avaient pas encore connu les défaites en coupe de France face à Guingamp). Alors la cible était toute trouvée. Tel un Eder après France Portugal, Nicolas Fauvergue sera le bouc émissaire en Ille-et-Vilaine.

Pendant des années, à chaque déplacement, on lui rappelait cet historique. Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Et on ne peut que saluer l’initiative du Stade Rennais, qui, las de voir ses supporters souffrir à l’écoute du grand bonhomme de Bethune, a pris le problème à bras le corps.

De l’humour, une interview en forme de grand pardon et un poids à l’âme qui disparait. Prenez exemple sur le Stade Rennais, pardonnez à ceux qui vous ont brisé le cœur, même si c’est 13 ans plus tard.

Antoine