Preview Ligue 1 2020/2021 | Angers SCO, l’amour du ventre mou


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Passer de la douceur à la dalle, il n’y a que la Ligue 1 qui puisse provoquer ça. Voilà comment Angers s’est transformé. Stéphane Moulin est devenu le nouveau duc d’Anjou. Si Henri IV vivait en 2020, il irait assurément assister à un match au stade Raymond-Kopa (qui a remplacé Jean-Bouin) plutôt que d’aller s’ennuyer au Logis Barrault.

Angers, c’est la Ligue 1 où tout est possible.Celle qui sait récompenser les besogneux, qui a fait du SCO un ogre en 2015 lorsqu’il affrontait le PSG en tant que troisième à 15 points du leader. Angers, c’est mener 3-1 contre Nîmes à la première journée (en 2018) et perdre 4-3 à 11 contre 10 en même pas un quart d’heure. Angers, c’est aussi le seul club dont le centre d’entraînement porte un nom de prison : la Baumette. Totalement assumé. C’est tout ça Angers, devenu incontournable dans ce paysage si unique que constitue notre beau football français.

La saison dernière

D’abord, il y a le classement final : 11e. Le ventre mou reste une tradition angevine, Covid ou pas Covid. Et puis il y a l’histoire et les détails, ces petits diables sans qui le SCO ne serait rien. Dès la première journée, Angers bat Bordeaux 3-1. Un choc s’annonce à Lyon, attention à Angers qui pourrait jouer la Ligue des champions. 6-0 pour l’OL. Nouvelle folie le 5 octobre, Cheikh N’Doye et consorts seront leaders après neuf journées s’ils gagnent à Paris ! 4-0 pour le PSG. Et puis, au coeur de l’hiver, Angers a su ajouter la dernière petite touche Dallas, la seule qui lui manquait : le président Saïd Chabane est mis en examen, non pas pour exiger qu’on appelle désormais le club Angers SCO, mais pour agressions sexuelles aggravées… Ce qui ne l’empêche pas de continuer à venir voir les matchs. Debout au plus fort de la tempête, le patron vire au mois d’avril son directeur sportif Olivier Pickeu pour faute grave, après 14 ans passés au club. D’un coup, on n’est plus très sûrs que ce soit le SCO qu’on aime…

Le joueur à suivre

Cependant, il faut bien admettre que le départ d’Olivier Pickeu n’a pas altéré la science du recrutement à Angers. Bien au contraire. Non contents de posséder en leur sein la seule personne au monde se prénommant Casimir (Ninga), par-delà la possibilité de sortir à tout moment le joker Thomas Touré, le SCO vient probablement de réussir le plus gros coup de son histoire : attirer Paul Bernardoni. Ce gardien dont on ne connaît toujours pas l’âge réel, cet amoureux des bêtes et de Mike Brant qui a constamment su passer entre les gouttes. Le 6-0 pris par Nîmes à Bordeaux ? Pas de problème. Le voilà plus chère recrue de l’histoire du club, à sept millions d’euros. « S’ils ont investi ce prix sur moi, c’est qu’ils estiment que je le mérite », lâchait-il à L’Equipe il y a deux semaines, tout sourire et la confiance gonflée à bloc. Aucun doute à ce sujet. Le dinosaure Ludovic Butelle n’a pu que se résoudre à devenir sa doublure.

« Le Christophe Lemaitre du football, international U17, U18, U19, U30… » Un grand moment de télévision.

Il va nous manquer

Il y a des Vitorino Hilton, des Jimmy Briand, des Mathieu Bodmer, des Jérémy Morel… Et il y a Vincent Pajot. Ces joueurs qui donnent l’impression d’avoir toujours été là, qui font la substantifique moelle de la Ligue 1 Conforama. Dixième saison à venir parmi l’élite, et même pas 30 ans. Le plaisir est immense de savoir qu’on pourra encore compter sur lui, sorte de Morgan Amalfitano du pauvre, tant et tant d’années. Angers, qui l’a prêté à Metz en cours de saison, ne s’y est pas trompé : option d’achat obligatoire en cas de maintien. La seule fois où il a été titulaire avec le SCO, c’était pour le 6-0 à Lyon. Sorti après 53 minutes. Pour le reste, ce ne fut que cinq pauvres bouts de match. Quelle infamie ! Mais quelle satisfaction, aussi et surtout, de le retrouver à temps complet dans une autre écurie mythique du championnat.

Notre pronostic idéal

Le classement d’avant-saison, basé sur l’ordre alphabétique, ne s’y trompe jamais et devrait être entériné tel quel : ANGERS SCO CHAMPION DE FRANCE. Sans aller jusque-là, une troisième place entérinée au soir de la 37e journée, au Vélodrome de Mourad Boudjellal, illuminerait notre existence. Angers, c’est la Champions League.

La plus belle Ligue 1 de l’histoire, Wikipédia faisant foi.

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