Olympique de Marseille 2021 | Le Tour du monde de la Lose en 67 jours


Jacques Henri EYRAUD President of Marseille after the election of the new president of the French Professional Football League on September 10, 2020 in Paris, France. (Photo by Baptiste Fernandez/Icon Sport) - Jacques Henri EYRAUD - Paris (France)

L’année 2021 a commencé depuis 67 jours. Et l’Olympique de Marseille l’a d’ores et déjà marqué d’une empreinte indélébile. Véritable « Feux de l’Amour » de la Ligue 1, le club olympien n’a pas fait les choses à moitié : trois entraîneurs en une moitié de saison, émeutes au centre d’entraînement, rumeurs de vente, départ du président, craquages sportifs. Tous les ingrédients d’une série événement à découvrir sur les antennes de la FFL.

Le nouvel an fêté à six autour d’une table étant passé, la Ligue des Talents peut enfin reprendre ses droits. 6 janvier 2021. Le premier match de l’année se solde par une victoire 3-1 sur Montpellier. On se dit alors que le renouveau est bien là. Et pour le confirmer, rien de tel qu’un petit passage à vide de sept matchs d’affilée sans victoire. Dont une double défaite savoureuse face au PSG et une finale de Trophée des Champions perdue. Marseille, seule ville au monde à vouloir revenir en 2020.

Mais si ce mois de janvier est parti sur les chapeaux de roue, on en est pourtant qu’au préambule. Dans un contexte de poker menteur au sujet d’un possible rachat du club par l’homme d’affaires saoudien, Al-Walid ben Talal, la journée du 30 janvier va sonner le début de la fin. Des centaines de supporters viennent faire un coucou à Jacques-Henri Eyraud au centre d’entraînement de la Commanderie. Fumigènes, arbres brûlés, dégradation de l’enceinte, jet de projectiles : il faudrait être aveugle pour ne pas y voir une tentative de réconciliation entre supporters et direction.

 

Eyraud, entre talent et génie

Face à tant d’agitation, un retour au sportif permettrait d’apaiser les tensions, non ? Eh bien c’est mal connaître le potentiel déroutant de JHE. Même nous on a du mal à suivre le rythme on vous avoue. Avec de telles carences dans l’effectif marseillais, la priorité est de se renforcer pense-t-on naïvement. Mais non, l’heure est encore au dégraissage semble-t-il. Sanson est envoyé à Aston Villa, Strootman au Genoa et Radonjic au Hertha Berlin. Alors quand on apprend que ce dernier coup de poker a été fait dans le dos de Villas-Boas, on crie au génie. Mais le portugais n’est pas très bon public, et digère assez mal cette blague de bon goût pourtant.

« J’ai été informé à 22h30 hier soir du départ de Radonjic » A. Villas-Boas

Mais le spécimen Jacques-Henri ne s’arrête pas en si bon chemin. Pour bien montrer qu’il a appris de ses erreurs, il demande cette fois-ci en amont à Villas-Boas si la venue de Ntcham lui conviendrait. Le portugais répond non. Ntcham est donc présenté à la Commanderie. La communication, la base de tout succès.

« J’ai appris l’arrivée de Ntcham par la presse ce matin en me réveillant. C’était un joueur pour qui j’avais dit non. Cela fait suite à 3 ans de n’importe quoi sur les transferts » A. Villas-Boas

Démission d’AVB. Nasser Larguet est désormais le nouveau sauveur de l’Olympique de Marseille.

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Eyraud confiné au conseil de surveillance de l’Olympique de Marseille

Changement d’entraîneur certes, mais le show Eyraud continue de battre son plein. Le trublion ne met jamais son cerveau en off. Toujours à l’affût d’une nouvelle idée lunaire. Ainsi c’est dans cet état d’esprit qu’il invente son dernier chef-d’œuvre : l’Agora OM. Une vaste concertation avec les fans de l’Olympique de Marseille ayant pour but de redéfinir le « supportérisme ». Assortie bien évidemment d’une mise en demeure des groupes de supporters, mais ça c’est le traditionnel cadeau oublié derrière le sapin de Noël. La goutte de trop. Ou également appelée dans le jargon : la bascule.

« Tout Marseille vous le réclame : PARTEZ !! » South Winners

Eyraud parvient même à réaliser l’exploit d’unir contre lui l’ensemble de la classe politique marseillaise, pourtant si divisée à l’accoutumée. Une première dans l’histoire de la ville. Face à cette réussite dépassant toute espérance, Frank McCourt aka ghostman, n’a d’autre choix que de se séparer du meilleur élément de son organigramme. Celui qui parvenait à lui provoquer des fous rires à chaque sortie. Mais le virer sèchement aurait manqué de panache. L’américain décide alors d’opter pour la tactique dite « Castaner ». Refourguer JHE au conseil de surveillance de l’OM, histoire qu’on ne l’entende plus parler. Well played Frank.

Mais si en coulisses on atteint souvent le ridicule, sur le terrain il y a match avec la direction. 7 mars 2021. L’Olympique de Marseille a rendez-vous avec l’Histoire. Après Carquefou en 2008, Quevilly en 2012 et Andrézieux en 2019, voici le nouveau cru marseillais : le Canet en 2021. Le dernier chef-d’œuvre en date. Opposé aux amateurs canétois, l’OM parvient à s’écrouler sur la pelouse du club de Nationale 2. Une seule qualification en quarts de finale de Coupe de France lors des 14 dernières années. Linéaire.

 

23 points de retard sur le LOSC, l’OM Larguet en championnat

Dernier étage de la fusée de la lose marseillaise : choisir un nouveau coach. Trouver l’homme de la situation, dont les derniers espoirs phocéens reposeraient sur ses épaules. Notre instinct tribal s’est alors tourné logiquement vers Mister Génésio. Notre prédication avait vu juste. À 1000 kilomètres près. En effet le malin a posé ses valises à Rennes. Et voici désormais Jorge Sampaoli sur le Vieux-Port. Lui dont le seul souvenir français remonte à une reprise de volée extérieure de la malléole d’un ch’ti crépu.

Mais si l’argentin a maté le match d’hier soir, il serait peut-être judicieux de renforcer les effectifs à l’aéroport de Marignane.

 

Désormais l’OM n’est engagé plus que dans une seule compétition : la Ligue 1. Deux victoires lors des 15 derniers matchs de championnat. Installé à une confortable huitième place et sévèrement talonné par le SCO d’Angers.

« Vis ma vie » de supporter marseillais.