Anelka 2000 | Le PSG, ce roi des affaires


Nicolas Anelka

Avant même l’arrivée des Qataris au PSG, les dirigeants parisiens avaient déjà frappé fort sur le mercato. Pour cela, il faut revenir en 1997, et suivre le parcours d’un certain Nicolas Anelka. Soyez certains, vous ne serez pas déçus.

On vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Celui où le Paris Saint-Germain s’enorgueillissait de terminer deuxième de D1, à douze points du champion monégasque. Cependant, la saison 1996-1997 n’est pas très tendre avec le PSG au niveau des trophées. Les Parisiens commencent en s’inclinant de peu face à la Juventus Turin (9-2 en cumulé : 6-1, 3-1) lors de la Supercoupe de l’UEFA. Puis bis repetita face au Barça en finale de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe (1-0). L’Europe, le terrain de jeu favori du PSG.

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Et comme si ça ne suffisait pas, la pelouse n’est pas la seule désillusion côté parisien. En effet, en coulisses, il va falloir avaler une couleuvre. Son nom ? Nicolas Anelka.

Wenger et le coup du siècle

Dès l’âge de 14 ans, Nicolas Anelka intègre le Paris Saint-Germain. Après avoir gravi les échelons assez rapidement, il dispute son premier match pro avec le PSG à l’âge de 16 ans. Plutôt précoce le garçon. Très vite, les spécialistes du football décèlent en lui un énorme potentiel. Les Parisiens possèdent une pépite dans leurs rangs, et qui plus est un pur produit de la ville. Mais avec Anelka, jouer à “Jacques a dit” quand on est directeur sportif n’est pas une très bonne idée durant les négociations.

“Le directeur sportif voulait que je signe un contrat de six ans. Du genre ‘signe-là et sois content de jouer à Paris.’ Il a cru que j’allais sagement obéir. Ça ne marche pas comme ça avec moi” N. Anelka, sur son départ du PSG

Vous l’avez compris, l’idylle entre le PSG et Anelka a été tuée dans l’œuf. Comme aujourd’hui avec Nkunku, Diaby ou même Coman, le jeune Titi est catapulté ailleurs en Europe. Pour Nicolas, ce sera Arsenal. Le 22 février 1997, l’enfant de Trappes s’envole pour l’Angleterre contre un chèque de 5 millions… de francs. Soit 760 000 euros. Oui, vous avez bien lu. Tel un vautour, Arsène Wenger profite d’un vide réglementaire à l’époque autour de la situation des jeunes joueurs sans contrat pro. Et il rafle la mise. Le premier coup de poker magistral du PSG dans cette saga. Mais définitivement pas le dernier.

Paris et Londres, les ex refoulées

Chez les Gunners, Anelka doit remplacer la grande figure Ian Wright. Mais les médias et les fans ne croient pas en lui. Chose à ne pas faire avec Nicolas. Le Français prouve sur le terrain qu’il a l’étoffe d’un prodige, et remporte même le trophée de meilleur jeune de Premier League. Moment idéal pour refroidir tout ce beau monde, et faire d’Highbury son ex.

“Je me suis aperçu en lisant les journaux et en regardant la télé que j’étais critiqué. Je me suis alors dit ‘quand vous serez tous derrière moi, je m’en irais.’ Et c’est ce que j’ai fait” N. Anelka, sur son départ d’Arsenal

Il n’y a pas à dire, Anelka sait soigner ses départs.

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Anelka et Madrid, je ne t’aime pas moi non plus

Sa vadrouille européenne se poursuit plus au sud, dans la chaleur madrilène. Le 2 août 1999, Anelka signe au Real Madrid pour 5,5 milliards de pesetas, soit 35 millions d’euros. Tout simplement le record pour un joueur français à l’époque, et le deuxième joueur le plus cher de l’Histoire. Arsenal réussit l’affaire du siècle, et peut ainsi construire son centre d’entraînement révolutionnaire, rebaptisé le “Anelka training centre” en interne. On ne manque pas d’humour dans le nord de Londres.

À Madrid, Nicolas attend le mois de janvier pour inscrire son premier but avec les Merengues. La faute à un temps de jeu famélique, le Mariano Diaz de l’époque quoi. Malgré ses 7 buts en 33 rencontres, il n’hésite pas à marquer lors des matchs aller et retour de la demi-finale de Ligue des Champions face au Bayern Munich. Et de remporter sa première coupe aux grandes oreilles. Fichtre.

Oui, mais voilà. Durant sa saison madrilène, Anelka est parti au clash avec ses dirigeants, refusant même de s’entraîner. Du Neymar dans le texte. Et vous savez quoi, cela a été la goutte d’eau. Celle qui a séduit une nouvelle fois le PSG. Le club de la capitale tombe à nouveau amoureux du natif de Trappes. L’opération “Il faut sauver le soldat Anelka” est lancée, quoiqu’il en coûte.

Le PSG, ce négociateur hors pair

Après de longues négociations, Anelka revient chez lui le 22 juillet 2000. Le montant ? 34,5 millions d’euros. Si le Real Madrid n’a perdu que 500 000 euros entre son prix d’arrivée et de départ, on ne peut pas en dire autant du PSG. Lâché pour 760 000 euros trois ans plus tôt, Nicolas revient à Paris… 45 fois plus cher. L’inflation c’est de la gnognotte à côté. Le PSG dépense 220 millions de francs pour organiser le retour du Prince au Parc. Le parallèle est d’autant plus saisissant avec la venue de Neymar, et les 222 millions d’euros injectés sur lui en 2017. Deux époques, mais une même folie.

Ce transfert fait de Nicolas Anelka le joueur le plus cher de l’histoire de la Ligue 1. Et il restera même le transfert le plus onéreux de l’histoire du PSG jusqu’à l’arrivée de QSI, détrôné par un certain Javier Pastore. Mais vous vous doutez bien que le retour d’Anelka au Parc n’aurait pas fait un sujet d’article FFL s’il s’était déroulé à merveille.

Une nouvelle fois, Anelka soigne son départ

Le gamin de Trappes marque huit petits buts en 27 matches. Suffisant pour le prêter à Liverpool, et le vendre à moitié prix à Manchester City à l’été 2002. Les Parisiens ne pouvaient s’empêcher de réaliser une seconde moins-value sur le dos d’Anelka. La tentation était trop grande. Un joli non-retour sur investissement. En plus de cette sublime affaire, qui catapulte d’office les dirigeants du PSG dans les sommets des pires négociateurs, la douche froide est également sentimentale. Enfant du club, Anelka a cette phrase qui refroidit plus d’un supporter parisien encore aujourd’hui.

“Quitter le PSG a été une libération” N. Anelka

Il est bon de se rappeler que le PSG savait nous divertir avant même l’arrivée des Qataris.

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Tom