GP Belgique 2008 | Bourdais, la gloire à trois virages près.


En Formule 1, il y a des courses qui vous font vous poser des questions existentielles tant la sieste est proche, puis d’autres qui vous retournent littéralement le cerveau. Et le Grand Prix de Spa-Francorchamps 2008 fait sans conteste partie de cette deuxième catégorie. Prenez une piste détrempée, une erreur stratégique et Sébastien Bourdais au milieu de tout ça, et vous obtenez une lose XXL relatée 13 ans plus tard par nos soins.

Melbourne, le coup d’essai avant le chef-d’œuvre

Sébastien Bourdais réalise ses débuts en F1 en 2008 sur le circuit de Melbourne en Australie. Alors qu’il se qualifie à une modeste 17e place, Sébastien va nous faire du Bourdais. Le Manceau entreprend une remontée fulgurante pour se hisser à la 4e position avec sa modeste Toro Rosso. Il ne reste plus que trois petits tours avant le drapeau à damiers, quand sa transmission le lâche. Abandon. Mais le Français marque tout de même ses deux premiers points à la suite d’une rafale de disqualifications après la course. On peut quand même imaginer le seum sous sa visière.

En parlant de seum, c’est en Belgique que Bourdais va à nouveau s’illustrer. Tandis qu’il surfe sur une série de douze courses sans marquer le moindre point, le pilote Toro Rosso va nous sortir le grand jeu dans les Ardennes.

Le résumé de la course

Le week-end démarre idéalement pour le Français. Dès la première séance de qualifications, le voici qui s’empare de la première place de la Q1 ! Tous les espoirs sont alors permis. L’aventure se poursuit jusqu’en Q3, avec une 9e position un peu décevante sur la grille de départ. Mais une place devant son coéquipier Vettel. L’exploit est là.

 

Oui mais voilà, la météo peu ensoleillée du Mans dans son enfance a laissé de bons souvenirs à Bourdais sous la pluie. Sur une piste plus que mouillée, le Français remonte à la 5e position. Quatre voitures dépassées. Le Fernando Alonso des courses sprint. Durant près de 40 tours, le pilote Toro Rosso se construit un matelas confortable à la 5e place. Une performance qui pourrait enfin lui permettre de dévoiler toute l’étendue de son talent.

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Tandis que l’espoir grandit, les nuages grossissent dans le ciel. À six tours de l’arrivée, de la pluie apparaît dans quelques virages. Deux catégories de pilotes vont alors se distinguer : ceux qui mettent des pneus pluie et ceux qui n’en ont rien à foutre. Inutile de vous préciser dans quelle catégorie se trouve Bourdais, si ce n’est qu’il n’a pas recroisé le regard de ses mécanos avant la fin de la course.

Rester en piste, un choix visionnaire de Bourdais

À l’avant de la course, Hamilton et Raikkonen se livrent une lutte à mort pour le championnat du monde. Et c’est le Finlandais, pourtant roi incontesté de ce circuit avec quatre succès, qui part le premier à la faute. Suite à cet incident, Alonso rentre aux stands. Bourdais est alors 3e. Il reste un dernier tour à réaliser. Définitivement le tour de trop.

Dans une baignoire goudronnée, Bourdais rétrograde ses rapports, mais également au tableau d’affichage. Le voici qui perd une place, puis deux, trois, et même quatre positions en une seule boucle ! Une prouesse divine. Même Alonso, pourtant entré aux stands le tour précédent et ressorti 8e, parvient à le doubler.

Et pire encore, son coéquipier Vettel, resté derrière lui durant toute la course et chaussé de pneus secs comme le Français, le fume dans le dernier tour. La véritable question à se poser est la suivante : quel pilote n’est pas parvenu à doubler Bourdais dans le dernier tour ? Qui ?

« C’était horrible. Une véritable loterie. A chaque tour de roue, la voiture pouvait partir n’importe où. Je n’étais pas dans une situation où je pouvais prendre tous les risques » S. Bourdais

Plus que son dernier tour encore, ce sont bien les larmes de Bourdais après la course qui resteront à jamais dans les annales de la Formule 1.

On ne pouvait pas se quitter sans revivre la fin de la course irréaliste avec aux commentaires un petit nouveau sur RMC… Julien Fébreau.

Montez le volume et rendez-vous au dernier virage de la course !

Tom