GP Afrique du Sud 1983 | Prost, et le titre s’envola pour une turbine.


Championnat du monde de F1 1983. Âgé de 28 ans déjà, Alain Prost ne compte encore aucune couronne mondiale à son actif. Et cette saison 1983 devait être celle qui le sacrerait pour la première fois. Oui mais voilà, malgré son avance au classement avant la dernière course, la manche sud-africaine va lui arracher des mains le sacre. Mais il s’agira d’une question de temps malheureusement.

Il est temps de mettre en lumière une période méconnue de l’histoire du sport français : la jeunesse d’Alain Prost. Si le quadruple champion du monde français a grandement participé à notre dégoût de la catégorie reine du sport automobile, il a également été l’auteur de déroutes toujours plaisantes à lire. Comme en ce samedi 15 octobre 1983.

Théâtre de la dernière manche du championnat du monde, l’Afrique du Sud peut sacrer Alain Prost pour la première fois de sa carrière. Qui plus est au volant d’une Renault. Mais le tracé de Kyalami va réserver son lot de surprises. Au classement, Prost (57) compte deux unités d’avance sur Nelson Piquet (55), déjà lauréat en 1981. À ces deux s’ajoute René Arnoux (49), dernier pilote capable de décrocher le titre. Deux Français face à un Brésilien. Vous devinez certainement la suite.

Le barème des points est le suivant ; le premier empoche 9 points, le second 6 et le troisième 4. Si Piquet remporte la course, il est donc mathématiquement certain de remporter le championnat. Raison pour laquelle Prost signe seulement le cinquième temps en qualifications. Et qui est en première ligne ? Nelson Piquet of course.

Le résumé du Grand Prix d’Afrique du Sud

Si Nelson Piquet parvient à s’accaparer de la première place au départ, moins de 10 tours vont suffire pour évincer un candidat au titre mondial : René Arnoux. Le pilote français de la Scuderia Ferrari voit son moteur rendre son âme. Et toutes les chances de titre avec. En piste, Piquet creuse l’écart en tête tandis que Prost se plaint du manque de puissance de son moteur. Un pléonasme quand on est motorisé par la marque au losange.

Au 36e tour, Renault décide de faire rentrer Prost aux stands. Pour faire le plein d’essence pense-t-on. Mais c’est finalement une turbine cassée qui va mettre fin au rêve du Professeur. Et qui dit abandon, dit Piquet champion. Car le Brésilien a tout le loisir de terminer la course à une tranquille troisième place, lui permettant de retrouver la tête du classement pour deux petits points lors de la dernière manche. Le titre se refuse donc à Prost pour un problème mécanique. Il n’existe pas final plus français.

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Après la course, Nelson Piquet n’en finit plus de jubiler. Et le fait savoir. À sa manière.

« L’abandon de Prost me facilitait une tâche déjà pas trop difficile » N. Piquet

À cela, le fair-play de Prost reprend rapidement le dessus. Bon joueur le Alain.

« De toute façon, lui et moi ne partions pas à égalité de chances. La Brabham était supérieure à la Renault dans de nombreux points… » A. Prost

Ou comment profiter de son échec individuel pour en faire une double lose. Car au classement des constructeurs, ce foirage complet lors de la dernière course permet à Ferrari de décrocher le titre par équipes. Devant Renault. Deux désillusions pour le prix d’une. Mais ce n’est pas tout côté tricolore. Au classement des pilotes, si Prost occupe la deuxième place et René Arnoux la troisième, Patrick Tambay termine à une sublime quatrième position. Le tiercé gagnant de la France indiscutablement.

Prost – Renault, une end story épique

Tandis que la fin de saison se termine sur un feu d’artifice offert par le tandem Prost – Renault, le duo tricolore implose littéralement. Et le Professeur ne va pas attendre bien longtemps avant de faire ses bagages. Seulement une semaine après la course, le 22 octobre 1983, Prost et McLaren se mettent officiellement d’accord sur un contrat. L’affront ultime pour Renault. À Prost, on ne lui parle pas de timing à lui.

Mais si changement d’air rime avec couronne mondiale pour Prost, le natif de Lorette se met un doigt dans l’œil. Dès la saison suivante, le karma frappe à nouveau. Cette fois, le pilote français remporte la dernière manche de la saison au Portugal, mais termine une seconde fois consécutive vice-champion du monde. Oubliez l’écart de deux points cruels face à Piquet. C’est cette fois la moitié d’un point qui enlève le titre à Prost aux dépens de Niki Lauda. Soit le plus faible écart de l’histoire de la Formule 1.

Alain Prost, the Professor of the guigne.


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