France – Irlande | Henry, la main sur le coeur


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Si hier nous commémorions l’anniversaire du dantesque France – Bulgarie 1993 et son héros Kostadinov, aujourd’hui nous allons vous remémorer une des plus belles pages de l’histoire de l’Équipe de France. 18 Novembre 2009. Cette date ne signifie peut-être rien pour vous, mais elle est gravée dans la mémoire de chaque Irlandais. Car oui, en ce soir d’automne, Thierry Henry a donné un coup de main à son pays. Un sacrifice qui en valait le coup quand on connaît le sort des Français en Afrique du Sud. Retour sur ce moment de gloire qui nous permit de vivre l’épisode Knysna.

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L’Argentine possède Diego Armando Maradona. L’Angola Vata Garcia. L’Uruguay Luis Suarez. Et la France Thierry Henry. Si avoir la main ferme peut s’avérer être une qualité redoutable pour les gardiens de but, c’est un peu moins vrai en ce qui concerne les joueurs de champ. Et lorsque ce petit coup de pouce du destin vous octroie une qualification à une Coupe du Monde que vous bazarderez juste derrière, cela vous ouvre grand les portes de notre fédé reconnaissante pour services rendus.

Après des qualifications peu voire pas maîtrisées du tout, voici l’Équipe de France confrontée à la dure loi des barrages. Et qui plus est opposée à l’Irlande. On ne sait pas qui fait figure d’épouvantail pour qui dans cette rencontre. Et comme le dit le DTN des Bleus Gérard Houiller, « l’Irlande est aussi peu heureuse du tirage au sort que nous le sommes. Il est mauvais pour la France et l’Irlande ». Si Gérard voulait nous rassurer, c’est mission accomplie.

14 novembre 2009. Les Bleus se rendent à Croke Park. Et dans l’antre de Dublin, ce sont les hommes de Domenech qui s’en tirent le mieux. Sauvée par la connexion Gourcuff – Anelka, qui a vu le jour pour la première et la dernière fois ce jour-là. L’attaquant de Chelsea enroule une frappe au second poteau qui, déviée par un défenseur irlandais, atterrit en feuille morte au premier poteau. 1-0 score final. La décision finale aura lieu au Stade de France quatre jours plus tard.

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Le résumé du match

Devant 80 000 personnes, les Français sont concentrés sur leur unique objectif : ne pas perdre ce match. Le plan se déroule à merveille jusqu’à la 31e minute. Tandis que les Bleus se doivent d’être le plus attentifs possible, Duff et Kilbane parviennent à se faire un une-deux sur 30 mètres. On reconnaît là très vite la patte de Domenech en défense. Isolé à l’angle gauche de la surface, Damian Duff réussit à trouver Robbie Keane dans un trou de souris, au milieu de trois Français, et… non trêve de plaisanterie, le buteur irlandais est laissé totalement seul dans les six mètres. Alors que c’est le seul attaquant à marquer de près. Squillaci est pris dans la passe. Keane n’a plus qu’à fusiller Lloris. Petit filet. 1-0 Irlande. Les visiteurs reprennent la main.

Si la réaction française est fortement attendue après l’ouverture du score irlandaise, elle finit par se faire attendre au bout d’un moment. Ce n’est qu’une heure plus tard que les Tricolores se réveillent. À la 102e minute, c’est la bascule. Florent Malouda se charge de frapper un coup franc à 40 mètres du but. Tellement bien dosé que personne ne le touche. Le ballon fait un rebond dans les six mètres irlandais, mais cela ne convainc toujours pas le gardien Given de sortir pour l’attraper. Mal lui en a pris…

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Braquage à la française

Alors qu’on se dirige tout droit vers une sortie de but, Henry décide de changer le cours de l’Histoire. Dans un premier temps, il capte le ballon d’une magnifique horizontale. Puis, voyant que l’aide de sa main n’est pas suffisante, il s’octroie le droit de se pousser le ballon dans sa course. Une dextérité des doigts à faire pâlir Chris Paul. Et du bout du pied, Titi envoie le ballon sur Gallas qui finit le hold-up. 1-1 score final. L’IRLANDE DÉRANGE.

Le stade est en délire. Les Français se ruent tous vers leur sauveur Titi. Et les Irlandais vers celui des Bleus : l’arbitre Martin Hansson. Bras tendu vers le rond central, le Suédois ne veut rien entendre. Sûr de lui, il est prêt à donner sa main à couper. Même si après coup, il se dit que quelque chose ne tourne pas tellement rond en fait : « J’ai réalisé qu’il y avait beaucoup de joueurs qui se plaignaient en même temps ». Drôle de coïncidence quand même Martin.

Après le match, Thierry Henry ne boude pas son plaisir, lui.

« Oui oui, il y a main » T. Henry

L’Équipe de France parvient à se qualifier in extremis pour ce qui sera sans doute la plus belle Coupe du Monde de son histoire. Car sans cette main de Dieu, nous n’aurions jamais connu l’envolée lyrique d’Anelka envers son sélectionneur. Ni même la recherche de la taupe d’Evra.

Et, bien sûr, encore moins la descente du bus de Raymond Domenech, lettre de grève à la main.

Et rien que pour ça, on te dit merci Titi.

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Tom