Football | La série Almeria s’arrête à l’épisode 31.


Chaque saison, nous avons affaire à une équipe sportive qui slalome entre les victoires, fout des vents monumentaux aux succès et snobe la moindre win. Cette année, Almeria a interprété ce rôle à la perfection. Mais malheureusement, le club andalou vient tout juste de mettre un terme à sa série, 10 mois plus tard.

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Acte I – La genèse de l’exploit

Pour toute histoire rocambolesque, il y a des débuts en fanfare. Le début de saison des Almeriensistas est rondement mené ; zéro victoire lors des 7 premières journées, ce qui pousse la direction à remercier Vicente Moreno dès le mois de septembre. Nous n’avons pas peur de le dire ; nous sommes sur les bases d’une saison collector. Comme à chaque fois, quand un homme s’en va, un sauveur est attendu. Celui-ci porte le nom de Gaizka Garitano. Et accrochez-vous, car la définition du terme “sauveur” n’est pas la même de l’autre côté des Pyrénées.

Dès les premiers matchs de Garitano sur le banc d’Almeria, le ton est donné : défaites 3-0 à Bilbao et 5-2 à Gérone. Le choix du messie est esseptionnel. Les mois passent, et la régularité des Andalous commence à forcer le respect dans toute l’Europe. A tel point que les Rojiblancos concurrencent fortement un autre monument de cette saison 2023-2024 : l’Olympique Lyonnais.

Mais pour le nouveau coach Gaizka Garitano, la Liga n’est plus assez grande pour son ambition. Alors il s’attaque également à la Copa del Rey. Ainsi, Almeria parvient à se faire éliminer au deuxième tour de la compétition par l’Unión Deportiva Barbastro, immense club de quatrième division. Le tout dans un stade construit entre deux algécos. Au risque de nous répéter, nous sommes sur d’excellentes bases avec Almeria cette saison.

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Acte II – Le rêve cauchemardesque contre le Real Madrid

Almeria atteint la trêve hivernale sur un rythme effréné. Avec 5 points marqués en 19 journées, les Andalous ont tout simplement réalisé la deuxième pire première partie de saison de l’histoire de la Liga. Le Sporting de Gijón version 1997-1998 restant bien entendu indétrônable (3 points en 19 matchs). Vient alors le match censé être le plus compliqué de la saison ; le déplacement au Real Madrid. Mais allez savoir pourquoi, c’est à l’occasion de cette rencontre que Gaizka Garitano décide de jouer son va-tout. Se jeter dans la gueule du loup, allégorie.

“Le Real Madrid est l’une des meilleures équipes du monde, mais nous allons là-bas avec la plus grande des motivations. Nous n’allons rien retenir parce que nous devons gagner” Gaizka Garitano, coach d’Almeria

Quand on voit que les plus grosses cylindrées d’Europe se cassent toutes les dents au Bernabéu, tenir de tels propos à la tête d’une équipe qui n’a pas gagné le moindre match de la saison peut faire sourire. Mais détrompez-vous, il s’agit en réalité de génie. Nous sommes à la 57e minute, et Almeria ne mène non pas 1-0, mais 2-0. Oui, vous avez bien lu. Toute une génération de supporters des Almeriensistas est en passe de dire “j’y étais“. Mais pour ces derniers, les rêves n’existent pas.

Après un pénalty douteux et un but de l’épaule de Vinicius, les Madrilènes recollent au score à la 67e. Ajoutez à cela un but refusé par la VAR pour Almeria à cause d’une faute au départ de l’action, et le fameux but du 3-2 sorti de nulle part à la 90+9e pour le Real Madrid, et vous obtenez toute une génération d’Almeriensistas traumatisée. Respect.

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Acte III – La chute d’Almeria

Tandis qu’on s’approche de la fin de saison, le mirage d’une saison sans victoire devient de plus en plus réel. Mais le 13 mars, une nouvelle ébranle l’univers des Rojiblancos ; le génial Gaizka Garitano est remercié, Pepe Mel le succède en tant que troisième entraîneur de la saison. Mais on vous rassure, l’OL a fait bien mieux avec quatre. Pepe Mel récupère un bilan mirobolant : 18 défaites en 28 journées, et SURTOUT zéro victoire. Le patrimoine des Andalous est colossal, il faut donc y prendre soin comme la prunelle de ses yeux.

Mais Pepe est aussi soyeux que son homonyme portugais. Avec lui, le patrimoine français tomberait en ruine en moins d’une semaine. Dès son premier match sur le banc, l’Espagnol glane les 3 points sur la pelouse de Las Palmas et offre la première victoire de la saison à Almeria. Le dernier succès des Almeriensistas remontait au 20 mais 2023, autant vous dire qu’ils avaient presque oublié que la règle des 3 points existait. Dix mois après, et 31 journées de championnat plus tard (en comptant la fin de la saison passée), Almeria goûte à nouveau à la victoire. Une erreur impardonnable.

Mais dans notre malheur, quelques lots de consolation viennent apaiser notre âme :

  • Il a fallu attendre la 29e journée pour voir Almeria s’imposer, alors que le Gijon version 1997-1998 avait cédé “dès” le 24e match.
  • Le Power Horse Stadium est toujours une forteresse imprenable pour les locaux (le perfect sur l’ensemble de la saison est totalement possible qu’on se le dise).
  • 14 points séparent Almeria (20e avec 13 points) du premier non relégable. Pour se maintenir, il faudrait donc que les Andalous marquent plus de points lors des 9 dernières journées que lors des 29 premières… tout en espérant que leurs adversaires ne récoltent pas la moindre unité.

Vous l’avez compris, Almeria va faire les beaux jours de la Segunda División l’an prochain.

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Tom