FFL d’Or n°8 | Thomas Carol | Tu ne peux pas louper une transformation que tu ne tapes pas.


La onzième et dernière étape des HSBC World Rugby Sevens avait lieu à Londres. L’occasion pour l’équipe de France de rugby à VII de frapper fort, cinq mois avant leurs homologues du XV.

À lire aussi :   Tournoi des VI Nations 2017 | Finn Russell, la transformation d'une vie

Dit comme cela, le Tournoi de Londres ne vous parle certainement pas. Pourtant, en mai dernier, les Français se seont illustrés lors de cette compétition de rugby à 7. Après avoir perdu contre les Samoa (28-21) et l’Australie (26-12) puis gagné l’Espagne (35-21), les Bleus étaient opposés à la Nouvelle-Zélande en quarts de finale.

Très vite, les Blacks mènent au score, et prennent même le large 19-12. Mais un essai à la toute dernière seconde permet à la France de revenir à 19-17. Si vous n’êtes pas trop mauvais en mathématiques, vous comprenez bien que la transformation à suivre pourrait permettre aux Tricolores d’arracher les prolongations. Et bonne nouvelle pour eux, cette dernière se situe en face des perches. Mais comme 5 mois plus tard face à l’Afrique du Sud, les Bleus vont tisser une relation spéciale avec la transformation.

À lire aussi :   France - Afrique du Sud | Retour sur une soirée de grand keeffe

Thomas Carol nous fait une Ramos

Thomas Carol se charge de taper la transformation. Pour cela, le buteur français prend son temps, et pour cause, en cas de loupé, c’est l’élimination. Thomas se saisit du ballon, puis prend soin de le faire rebondir 4 fois, histoire d’être sûr qu’il est bien gonflé. Ce serait ballot de rater la transformation à cause d’un ballon crevé, se dit-il. Puis le buteur se redresse, mais que pourrait-il bien se passer encore ? Carol se plaint des Néo-Zélandais auprès de l’arbitre, ces derniers le gêneraient selon lui. En effet, les Blacks respectent certes la règle les obligeant à se placer sur leur ligne des 10 mètres, mais ils en profitent pour passer un à un devant le Français. Lui faisant ainsi perdre un temps précieux. La malice.

À lire aussi :   Rugby à XIII | L'olive parfaite de Corey Norman

Puis, ce problème étant résolu, Thomas Carol peut retourner à son activité favorite ; faire rebondir le ballon. A 6 reprises cette fois-ci. Alors qu’il est (enfin) prêt pour taper la transformation, le gong retentit. Time out. En effet, le chrono des 30 secondes est épuisé. Machinalement, l’arbitre siffle la fin du match. La France est éliminée aux portes des demi-finales sans que Thomas Carol ait eu le temps de taper dans le ballon. Les Bleus sont donc éliminés sur cette non-transformation, mais avec l’action de la compétition à la clef. Le French-flair a visiblement bien vieilli.

Et comme si cela ne suffisait pas, les Bleus perdent leur 3e place au classement mondial, aux dépens des Fidjiens.

“Mais non, mais nooon, mais noooooooooon !” Commentateur français

Les Bleus remportent leurs deux derniers matchs contre l’Australie (22-19) et l’Irlande (21-19), et terminent le tournoi à la 5e place finale. Mais avec surtout une frustration immense en eux.

Antoine Dupont va mettre les pieds dans une équipe stratosphérique pour les prochains Jeux olympiques.

À lire aussi :   Rugby à 7 | La France invente la transformation... non transformée

Les raisons de notre choix

Les +

  • Rater une transformation, c’est déjà bien. Mais la rater sans la tenter, ça touche au sublime.
  • Evidemment, c’est sur une fin de match et ça débouche sur une élimination direct. Bonus.
  • L’inspiration donnée à Thomas Ramos contre l’Afrique du Sud se devait d’être récompensée.

Les –

  • Bon, techniquement pas loupé sa transformation.
  • La France a remporté ses deux matchs suivants pour terminer 5e.
  • Thomas Carol et la Section paloise réalisent un début de saison tonitruant en Top 14.
Tom