FFL D’Or 2022 | #4 – L’OM, à jamais les derniers


Pau LOPEZ of Marseille and Pierre-Emile HOJBERG of Tottenham during the UEFA Champions League match between Marseille and Tottenham at Tottenham Hotspur Stadium on (Photo by Johnny Fidelin/Icon Sport)

Dans l’inconscient collectif, les termes “Olympique de Marseille” et “Coupe d’Europe” sont indissociables. Faits l’un pour l’autre. Mais nous allons voir avec vous que cet inconscient peut parfois (souvent?) se montrer défaillant. 

Les campagnes de Ligue des Champions de l’OM se suivent et se ressemblent. Derniers de leurs groupes lors des deux dernières participations en C1, les Marseillais ont envie de faire la passe de 3. Histoire de rappeler leurs exploits européens, comme le record de défaites consécutives en Ligue des Champions par exemple.

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Cette saison, les Olympiens n’ont pourtant pas eu la joie de profiter d’un tirage hardcore : Francfort en chapeau 1, Tottenham et le Sporting Lisbonne. Un groupe de Ligue Europa quoi. Mais si l’histoire récente nous a bien appris une chose, c’est qu’il ne fallait jamais sous-estimer le potentiel marseillais en Coupe d’Europe.

Un début canon, puis le grand vide

Dans toutes les compétitions, l’entrée en matière est primordiale. Elle génère à la fois confiance, sérénité et ambition pour les équipes qui ne restent pas plantées dans leurs starting-blocks. Pour l’OM, la logique est tout autre. Zéro but inscrit lors des 180 premières minutes, 1 carton rouge, 3 cartons jaunes et déjà 6 points de retard sur le leader de la poule, le Sporting Lisbonne. What did you expect ?

Cela tombe bien, les Marseillais doivent effectuer une double confrontation face aux Portugais. Mais nous allons très vite déchanter. Cette réception au Stade Vélodrome est un foirage de A à Z de nos amis lisboètes : un bus qui arrive en retard à cause des bouchons alors que le match est à huis clos, le gardien qui se déchire sur tout ce qu’il tente et qui voit rouge dès la 23e minute de jeu, sans oublier son remplaçant qui s’inspire de ce dernier. Bref, un cercle vicieux, ou vertueux s’il était français.

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Le match retour est du même acabit, l’OM s’impose et se relance dans la course à la qualification. Rien de plus beau que de voir des supporters marseillais y croire en Coupe d’Europe.

L’OM en huitièmes de finale durant une mi-temps

La fin de cette campagne de Ligue des Champions est un bijou marseillais. Lors du déplacement à Francfort, l’OM a la possibilité de se qualifier pour les huitièmes. Pour cela, il doit s’imposer contre l’Eintracht, et que Tottenham l’emporte à domicile contre le Sporting. Aucune de ces deux prophéties ne va se réaliser bien entendu. L’OM s’incline 2-1, quand Kane voit son but victorieux être refusé à la 90+9e minute. Une soirée parfaite sous tous ses aspects.

Survient alors ce dernier match des poules, et la réception des Spurs de Tottenham. Une finale avant l’heure. Le scénario est simple: le vainqueur sera qualifié en huitièmes. Un contexte suffisant pour injecter une croyance folle dans les veines de tous les supporters marseillais qui se respectent. Et le plus beau dans tout cela, c’est que la première période convertit leur espoir en réalité. Tottenham propose une bouillie de football dont seul Conte en a le secret, tandis que Mbemba envoie un coup de boule monumental au fond des filets. L’OM mène 1-0, et est donc qualifié provisoirement en 8es. Mais il reste encore 45 minutes à jouer… que dis-je, 50 minutes lol.

Puis dès le retour des vestiaires, c’est l’écran noir côté marseillais. Plus un seul pressing, plus un seul sprint, plus une seule passe vers l’avant. On touche alors au sublime quand le seul joueur de champ français des Spurs égalise de la tête. Nous parlons bien évidemment de Clément The British. Mais le coup de boule le plus célèbre de la soirée n’est pas français, mais bien bosnien. Sur un centre millimétré, Kolasinac catapulte une tête à 1 mètre des cages. Renvoi aux six mètres. Seul Valère Germain était parvenu à se montrer presqu’décisif de la sorte en Coupe d’Europe avec l’OM.

Les mots nous manquent, mais la douille marseillaise est pourtant onctueuse.

Un final pour l’éternité

Tout le peuple marseillais attend l’entrée en jeu du Libérateur, du seul joueur par qui la délivrance peut arriver. Non pas Simon Ngapandouetnbu, mais bien Dimitri Payet. Les minutes passent, et le Réunionnais reste assis sur le banc. Assurément le meilleur endroit du terrain quand on connaît la fin du match.

Dans l’autre match, Francfort mène 2-1 contre le Sporting. Un simple match nul face à Tottenham permettrait donc aux Marseillais d’accrocher la Ligue Europa. Un moindre mal au vu de leur parcours. Mais à Marseille, on a le sang chaud. Alors on joue la gagne et rien d’autre. Une ambition qui peut être louable quand on ne subit pas une perte de balle au milieu de terrain à la dernière seconde, et que 9 joueurs sont montés aux avant-postes. C’est Guendouzi qui se charge de faire la boulette, et Höjbjerg de trouver la lunette.

Pourtant, Tudor avait vite compris que cela ne sentait pas bon dès la perte du ballon. Le Croate n’était pas très loin de rechausser ses crampons et d’envoyer son meilleur tacle de boucher comme à la bonne vieille époque.

Avec ce but à la dernière seconde, l’OM est éliminé de toutes les Coupes d’Europe. Même pas une petite participation en Ligue Europa Conference. Pour la troisième fois de suite, l’OM hérite de la dernière place en phase de poules de C1. Régulier dans la lose. Mais si les supporters marseillais sont liquéfiés, ils peuvent tout de même être fiers de leurs joueurs. Ces derniers ont fait honneur à leur slogan : Droit au but *encaissé à la 90+5e minute.

Autant vous dire que dès le soir même, c’est un mistral glacial qui se lève subitement sur Marseille, frigorifiant chaque coin de rue.

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Les raisons de notre choix

Les +

  • Être européen durant 94 minutes, pour finalement mater les matchs en milieu de semaine sur son canapé. Voici la vie qu’a décidé de mener chaque Marseillais.
  • Dans le sport, la passe de trois est certainement la plus difficile à réussir. Mais quand il s’agit de terminer dernier de son groupe en C1, cela ne fait pas peur à l’OM.

Les –

  • Une double victoire à gommer impérativement pour les prochaines participations.
  • L’OM a déjà fait mieux en Coupe d’Europe : terminer derrière l’Apollon Limassol en Ligue Europa.
Tom