Euro Hand | Elohim Prandi fusille la Suède sur une praline de l’espace


Elohim PRANDI

Seule équipe invaincue de l’Euro avant le début du match, l’Équipe de France retrouvait son compagnon de demi-finale: la Suède. Et franchement, on est clairement sur un couple toxique. Une première mi-temps appliquée, une deuxième saccagée pour finir sur un tir de l’espace de Prandi qui restera dans les annales du handball. Mais clairement pas dans les nôtres.

France Suède, l’éternel recommencement des demies.

France Suède, c’est le nouveau classique des demi-finales. On a l’impression de plus voir ce match que notre belle famille. C’est en effet la quatrième fois en 4 ans que la confrontation a lieu à ce stade d’une compétition internationale. Défaite française au mondial 2021 puis à l’Euro 2022 (avec les magnifiques fesses de Palicka). La dernière confrontation? On n’a pas trop envie d’en parler, c’est encore trop frais pour nous.

C’est Nedim Remili qui allume la première mèche du match sur une action d’école, et une réponse suédoise avec une praline de loin de Carlsbogard. Les bases sont posées directement. Toutes les bases. Andreas Palicka se rappelle vite à nos très bons souvenirs. 3 arrêts en 4 minutes. Définitivement le meilleur gardien du PSG.

Les Bleus partent à la faute assez rapidement. Une faute grossière de Descat puis un splendide ratage dans un changement font que les Français se retrouvent en infériorité numérique de 2 joueurs. L’occasion parfaite pour la Suède d’enfoncer le premier clou ? Bah non, pas du tout. Les jaunes vont subir une terrible traversée des Scandes et se faire dévisser par la France.

De 4-4, la France passe à 11 – 5 sans forcer son jeu, en profitant des affreuses parades de Samir Bellahcene. Avec son physique atypique pour un gardien de hand, les traditionnels cris post-arrêts sont d’autant plus terrifiants. Les Suédois sont comme nous, tétanisés. Ils déjouent complètement, envoient des tirs sans énergie. Quasiment 40% d’arrêts pour le portier français en 1ere mi-temps, c’est tout simplement indécent et inexcusable.

Deuxième mi-temps

Les Français reviennent avec de bien meilleures intentions en seconde période. Un vrai faux départ des familles, Palicka se souvient de sa mission, l’attaque française tremble du coude et les Suédois reviennent à égalité en moins de dix minutes. Tout est à refaire comme dirait l’autre. Derrière, c’est une histoire de yo-yo, les Français reprennent de l’avance, et les Suédois la grignotent derrière.

Côté Scandinave, Félix Claar est le torpilleur en chef. Des minasses de nulle part, des pralines cliniques et une efficacité indécente (9 buts sur 13 tirs). C’est lui même d’ailleurs qui remet la Suède devant à 9 minutes de la fin. Les palpitations des supporters français montent en rythme. Les cris de Bellahcene baissent en volume. Les Suédois prennent 1 à 2 buts d’avance et Rémi Desbonnet prend la place aux buts. Il vient donner son corps à la science en prenant un ballon en pleine poire. Problème, c’est son bras qui dévie la gonfle. Pas de deux minutes salvatrices. La France est au bord du gouffre.

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Et Prandi surgit.

La fin sera insoutenable. 2 buts d’avance à 30 secondes de la fin, la messe est presque dite. Yannis Lenne réduit le score à 27 secondes du chrono, la Suède a la balle et prend son temps mort. Y’a plus qu’à conclure, surtout que la France va logiquement laisser tirer. Mais Gottfridsson, dans l’excitation, a oublié de compter. 4 pas, marché, balle aux Français. À ce moment précis, on ne pige plus rien, du hourra handball. Dika Mem flirte avec le passage en force, et le bordel organisé offre une chance infime au buzzer aux Français : un 13 mètres environ.  Dans le jargon du hand, c’est un coup franc direct à 45 mètres comme dernière chance.

Et le Juninho français se nomme Elohim Prandi. Bon, niveau finesse, ce n’est pas la même chose. Le surnom du bougre c’est le Bison, ça vous classe le phénomène. Du genre à forcer un coffre-fort avec un ballon de hand. Mais le problème, c’est qu’il y a un mur suédois entre lui et le but. Alors il sort un geste physiologiquement indescriptible. Il tord son corps de buffle pour envoyer une mine à 115km/h qui touche la barre, rebondit sur le dos de Palicka et finit dans le but. Improbable, incroyable, indescriptible. La climatisation est totale pour les suédois. Energie Italie Euro 2000.

La prolongation ne sera qu’un dernier round face à un adversaire KO debout. Les coups de boutoirs français vont finir de terrasser l’équipe de Suède groggy.

10 ans après, l’Équipe de France retrouve la finale de l’Euro. Et avec quel scénario.

 

 

 

Antoine