Sabri Sediri. Retenez bien ce nom. Vous le reverrez peut-être bientôt sur un ring mais plus certainement aux FFL awards 2019 en décembre.
Mais pour ceux qui s’intéressent à la boxe, Sabri Sediri, c’est un boxeur français de 25 ans, exerçant dans la catégorie des super légers. Une carrière plutôt propre jusque-là, avec notamment une série de 9 victoires avant son affrontement contre Sam Maxwell. Pas le profil du loser donc…
Mais pour entrer à la FFL, un seul fait d’armes peut suffire. Son combat contre Maxwell en est la preuve parfaite. Et quel plus grand sacrifice que celui de se rabaisser volontairement face au noble art ? Candidat à la ceinture européenne WBO des super-légers, Sediri n’était pas venu pour gagner. Il a failli rater son coup, en tout cas c’est ce qu’il nous a longtemps laissé croire. Mais son plan de lose était infaillible.
10e et dernier round, il reste quelques secondes de combat, Sabri Sediri domine de manière inquiétante. Deux knock-downs en début de combat, il est pratiquement assuré de s’imposer aux points et se permet donc de fanfaronner face à son adversaire, alternant les petites feintes inutiles la tête haute. Puis, la magie made in France opère. Il se rend compte qu’il ne reste qu’une trentaine de secondes avant le gong. Le moment d’entamer la danse de la pluie, la feinte de trop, puis de récolter la beigne tant attendue de Sam Maxwell à 13 secondes de la fin. Il se fait proprement déboîter la mâchoire. K.O., qualité filtre.
Le lendemain, il rassure (pour Le Courrier picard) : “Je n’ai pas voulu me moquer de lui.” Mais à la FFL, nous le savons, Sabri. Nul besoin de te justifier face aux ignorants. “Je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça. Peut-être que c’était l’événement, le public. C’était impossible qu’il me rattrape. Je me suis relâché. Ça va me poursuivre à vie. On va me dire : C’est toi le mariole qui s’est fait coucher ?”
Il faudra d’abord nous passer sur le corps, à tous les dirigeants de la FFL, pour que quelqu’un ose venir s’en prendre à toi. Frédérique Jossinet ne comprend pas : “Voilà ce qui arrive quand on ne respecte pas l’adversaire…” L’ancienne judokate est désormais directrice du football féminin à la FFF. Une preuve de plus que nos deux fédérations ne sont décidément pas faites pour s’entendre.
On vous laisse savourer:
Après Mohamed Ali, la “guêpe”, qui s’amusait à esquiver les frappes de ses adversaires, la famille s’agrandit donc avec Sediri dans le rôle du phasme. Bienvenue à la FFL!
Pfff voilà ce qu’il arrive quand on ne respecte plus l’adversaire et que l’on croit avoir déjà gagné …
— Frédérique Jossinet (@FREDJOSSINET) 25 mars 2019