CAN 2022 | Le pénalty exceptionnel de Njie qui envoie l’Égypte en finale


Cameroun - Égypte, CAN 2022.

Éliminé de sa propre CAN, le Cameroun commence à comprendre ce qu’a vécu la France lors de l’Euro 2016. Si ce match terne s’est prolongé jusqu’à la fameuse séance des tirs au but, le peuple camerounais a pu compter sur un homme providentiel : Clinton Njie.

En 1972, le Cameroun organise pour la première fois la Coupe d’Afrique des Nations. Et termine déjà troisième à l’époque. Cinquante ans plus tard, les Lions Indomptables reçoivent à nouveau le privilège d’accueillir les 24 meilleures équipes du continent. Poussés par 28 millions d’habitants, les Camerounais se présentent logiquement comme les favoris de l’épreuve.

Et le début de la compétition conforte l’avis des observateurs. Le Cameroun se qualifie aisément et termine premier de son groupe. Bon il faut dire qu’avec le Burkina Faso, le Cap-Vert et l’Éthiopie, ils avaient le temps de voir venir. Mais le standing intimidant de ses adversaires ne s’arrête pas en poules. Opposés aux Comores en huitièmes de finale, et à la Gambie en quarts, les Camerounais vivent leur meilleure vie sur leurs terres. Mais à l’instar des Brésiliens lors de leur Mondial 2014, les demi-finales vont hanter les Lions Indomptables durant de nombreuses années.

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Le résumé du match Cameroun – Égypte

Dès le coup d’envoi, on comprend très vite les intentions des deux équipes. Si les Camerounais prennent rapidement d’assaut les cages égyptiennes, les Pharaons jouent en contre avec Mohammed Salah. Mais cette domination des locaux n’est pas stérile, et va créer un espoir immense pour le Cameroun. Sur un simple corner, Ngamaleu envoie le ballon sur la tête de Ngadeu qui ne peut trouver mieux que l’arête des cages. Poteau et barre transversale en même temps. Si ce n’est pas un coup de génie ça.

Mais le show Ngadeu n’est pas pour autant fini. Sur le corner qui suit, le défenseur central se retrouve seul au point de pénalty. Alors qu’il veut envoyer une frappe en pivot du gauche, c’est bien entendu son pied d’appui droit qui propulse le ballon deux mètres derrière lui. Ngadeu s’est sûrement rappelé pourquoi il était aligné en défense centrale. Mais les Lions Indomptables continuent de pousser, et sur un débordement inspiré de Ngamaleu, Toko Ekambi envoie une merveille de frappe dévissée dans les gants de Gabaski. Sans rien montrer, les Égyptiens commencent pourtant à croire en leurs chances. Génial.

Les deux équipes se rendent coup pour coup. Mais à la 70e minute, le Cameroun est à deux doigts de plier le game. Sur un ballon renvoyé à 30 mètres des cages égyptiennes, Zambo Anguissa se presse pour arriver le premier et dégage le ballon de toutes ses forces. Poteau. N’est pas ancien pensionnaire de Ligue 1 qui veut.

Njie, le héros de tout un peuple

Voyant qu’il ne parvient pas à forcer le verrou égyptien, le sélectionneur du Cameroun Antonio Conceiçao décide de procéder à cinq changements, en faisant notamment entrer Léa-Siliki, Njie et Moukoudi. Faire entrer trois joueurs ayant évolué en Ligue 1 se paye tôt ou tard. En effet ce choix tactique va s’avérer aussi pertinent que celui de Southgate en finale de l’Euro 2022.

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Car même au terme des prolongations, les deux équipes ne parviennent pas à se départager. Alors la fameuse séance de tirs au but prend place. Le Stéphanois Harold Moukoudi s’élance, et envoie un sublime plat du pied sans puissance légèrement sur la gauche de Gabaski. On ne peut pas faire plus simple pour un gardien. L’ancien Rennais Léa-Siliki se rapproche à son tour du ballon, acte 2. Le milieu de terrain choisit à l’intox le même côté que Moukoudi. Second échec.

Face au sans-faute de l’Égypte, tous les espoirs camerounais reposent désormais sur les épaules de Clinton Njie. Alors peut-être. On a tous en tête son sublime extérieur du pied qui a fini en touche en finale de la Ligue Europa 2018 avec l’OM. On sait très bien que seul ce genre de joueurs fantasques peuvent nous illuminer. L’ex-marseillais recule de deux petits pas. Premier indice du foirage complet qui va suivre. Deux pas d’élan pour envoyer le ballon à un bon mètre des cages. Njie quoi.

« Aujourd’hui, chacun voulait montrer ce dont il est capable. Chacun pense à lui et ça nique tout » V. Aboubakar

En même temps on rejoint Clinton. Faire admirer sa nouvelle technique pour tirer un pénalty devant des millions de personnes, c’est plutôt tentant.

« On a été meilleurs qu’eux » K. Toko Ekambi

Karl *Van Toko Ekambi. Bref trois joueurs entrés pour trois échecs aux pénos. C’est ce qu’on appelle un coaching Conceiçao gagnant.

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